[Cinéma] Barbie, ce que vaut réellement le film de Greta Gerwig
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Les médias ont pas mal dégoisé, ces derniers temps, sur le film Barbie. La presse de gauche y a vu une satire féministe éminemment salvatrice, tandis qu’une presse plus conservatrice, souvent classée à droite, a condamné ses discours « misandres » sans forcément l’avoir vu…
Pour notre part, la récente adaptation par Greta Gerwig du roman Little Women, de Louisa May Alcott, ne nous avait pas franchement emballé, celle de Gillian Armstrong demeurant à ce jour la meilleure. Cependant, l’honnêteté commande de juger sur pièce le travail de Gerwig sur Barbie.
Le film nous présente sur un mode merveilleux et ironique à la fois le monde tout de rose et de plastique de la célèbre poupée de Mattel, Barbie Land, où les femmes occupent toute l’attention et où les hommes, les Ken, font office de potiches reléguées à la plage. Un quotidien idéal pour Barbie jusqu’au jour où commence à poindre une certaine morosité. Sur les conseils d’une autre Barbie, notre héroïne décide alors de voyager dans le vrai monde et de trouver l’enfant dont elle est l’objet afin de comprendre ce qui lui arrive. Accompagnée par Ken, qui s’est caché à son insu dans sa voiture, la poupée découvre alors une réalité sociale bien différente de la sienne, où un patriarcat inique est de mise. Une expérience qui a pour effet de dessiller les yeux de Ken bien déterminé, en rentrant à Barbie Land, à renverser l’ordre établi…
Partant d’un postulat faux et archi-convenu selon lequel les hommes, dans la réalité, seraient dominants et les femmes opprimées – et ce, dans quelque domaine que ce soit et sans la moindre nuance –, le film de Greta Gerwig imagine une inversion de la condition hommes-femmes dans le monde factice de Barbie Land. Si bien que l’empathie du spectateur, et en particulier de la spectatrice féministe, se dirige tout naturellement vers Ken, la potiche inutile, qui traverse une véritable crise existentielle. Pleurnicheur, pathétique et finalement très efféminé dans son attitude, celui-ci parvient à renverser l’ordre établi à Barbie Land et à émanciper les hommes, non sans commettre au passage quelques excès. Un renversement qui fait directement écho, dans le monde réel, à la prise de pouvoir progressive de nos néo-féministes. Car consciemment ou non, ce sont bel et bien ces femmes que la réalisatrice tacle à travers Ken et les masculinistes radicaux de Barbie Land. De quoi démonter le procès en misandrie intenté à la cinéaste.
À ce sujet — Des films à voir ou revoir cet été : Les Quatre Filles du docteur March, de Gillian Armstrong
Malgré des postulats de départ erronés – et passablement horripilants –, Greta Gerwig refuse, à la fin du récit, de se complaire dans la guerre des sexes et affirme le besoin pour chacun de trouver sa place dans la société – c’est à porter à son crédit.
Ce qui nous gêne vraiment, en revanche, ce sont les discours de conclusion de la cinéaste : d’abord celui qui consiste à célébrer l’autosuffisance des femmes qui, manifestement, n’ont plus besoin des hommes dans la vie – refus de l’altérité déjà présent dans sa vision toute personnelle des Filles du docteur March (lire notre article à ce sujet), et enfin celui qui imagine l’avenir de la poupée Barbie, destinée, semble-t-il, à ressembler à la femme de tous les jours, dans un souci de réalisme. On peut clairement identifier ici un refus de l’idéal ou, plus généralement, des archétypes pourtant nécessaires à la formation intellectuelle de l’enfant, au même titre que la princesse, le chevalier, le gentil, le méchant, le Bien ou le Mal.
Outre sa dimension idéologique, Barbie est pratiquement un sans-faute sur le plan de la mise en scène et du montage. Le scénario est malin, drôle, les idées fourmillent, les décors témoignent d’un travail minutieux et le tandem que forment à l’écran Margot Robbie et Ryan Gosling fait des étincelles ; leur potentiel comique trouve un parfait débouché.
2 étoiles sur 5
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7 commentaires
Je suis allée voir le film avec mes 2 enfants adolescents, pensant naïvement qu’il s’agirait d’une comédie. Quelle erreur. Un navet sans nom. Nous nous sommes ennuyés devant ce déversoir de haine envers les hommes et de clichés envers la femme victime de la société patriarcale.
J’ai vu le film, histoire de faire la part des choses devant les critiques positives de Allo Ciné
Les acteurs sont beaux, les décors très soignés
J’y ai surtout reconnu l’extrême sophistication du cinéma américain et je me suis copieusement ennuyée face à un film de presque deux heures qui n’arrive même pas à faire rêver.
Je ne suis pas sûre que, même les enfants qui verront ce film au premier degré, l’apprécieront.
De toute façon je n’irai pas .
ele peut tout faire? … non mais dites donc ! restez poli s’il vous plait !mise a part ça comme le disait o. delamarche : sur youtube » sound of freedom » 4 millions de vues « barbie » 40 millions …. peut etre qu’il vaut mieux en rire histoire de garder la tete froide !
Encore du temps perdu.
Quelque soit la qualité du film, il est inquiétant que l’on consacre autant d’encre et de salive à ce que l’on appelait, j’ai 69 ans, un navet.
Un Ken potiche, c’était pourtant bien ( si pas pleurnicheur ). Mais: si si , les hommes dans la vraie vie sont majoritairement dominants- voire agressifs- et les femmes opprimées. (et rien à voir avec le gentil chevalier servant courageux de nos contes d’enfance..)