[L’ÉTÉ BV] [CINÉMA] Bâtiment 5, le nouveau film de Ladj Ly, va dans le mur !

D’un côté, les enfants d’immigrés, doux comme des roudoudous ; de l’autre, les policiers racistes.
Capture d’écran 2023-12-08 à 17.26.02

À l'occasion de l'été, BV vous propose de redécouvrir des films mis en avant lors de leur sortie au cinéma. Aujourd'hui, Bâtiment 5 de Ladj Ly.

Avec Les Misérables, Ladj Ly connaît la consécration en 2019 : trois récompenses à Cannes et quatre aux César. Dans la foulée, les distinctions tombent comme à Gravelotte : prix d’Ornano-Valenti au Festival du cinéma américain de Deauville 2019, prix du Cinéma européen 2019 au Durban International Film Festival 2019, prix du Meilleur film européen aux Goyas 2020, sans oublier les prix de Meilleur film, Meilleur scénario et de Révélation masculine de l’année, pour Alexis Manenti aux Lumières de la presse internationale.

Avec une nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleur film international, le Graal du septième art est quasiment atteint. Fortuitement, Ladj Ly est rattrapé par son passé judiciaire : deux années de prison en 2012 pour « complicité d’enlèvement et de séquestration » font toujours un peu désordre. Il passera donc son tour, sachant que l’industrie cinématographique américaine est un peu plus regardante que la nôtre vis-à-vis de ce genre de faux pas.

2,3 millions d'argent public

Et aujourd’hui ? Ce mercredi 6 décembre sortait son second film, Bâtiment 5. Réussira-t-il à atteindre les 2.181.860 tickets vendus de son prédécesseur ? Ça ne semble pas en prendre le chemin, son film ayant seulement attiré 10.162 curieux sur une combinaison de 405 écrans. Soit tout juste 25 spectateurs par salle. C’est peu. En tout cas, sûrement pas assez pour rentabiliser un budget de 8,3 millions d’euros, dont 2,3 millions viennent de l’argent public, entre le CNC et France Télévisions.

Pourtant, Ladj Ly a persisté à creuser le sillon qui avait fait son succès : les violences policières, y ajoutant même un zeste de féminisme avec quelques actrices luttant, elles aussi, contre les mêmes violences policières, mais avec un petit plus commercial relatif aux mal-logés victimes, eux, des violences immobilières. Car avec notre homme, tout devient simple. D’un côté, les enfants d’immigrés, doux comme des roudoudous ; de l’autre, les policiers racistes et, il va sans dire, violents.

Ça a visiblement marché une fois, mais pas deux, son film étant aujourd’hui en passe de quitter l’affiche avant même que la colle n’ait fini de sécher. La faute aux affreux de FachoCiné, pardon, AlloCiné ? Pas vraiment. Certes, avec une note publique de 2,5 sur 5, le film est tout juste dans la moyenne. Il faut peut-être alors chercher du côté de la presse, dont la cotation se situe tout juste au-dessus, avec 3,1.

Le Monde et Libération très critiques

En première ligne, il y a L’Humanité et Le Parisien, avec cinq étoiles chacun. Voilà qui ne devrait rien bouleverser quant à la carrière de ce film : plus personne ne lit L’Humanité et ceux qui lisent Le Parisien ne vont que rarement voir ce genre de films. Pour CNews, quatre étoiles, et trois pour Le Journal du dimanche ; comme quoi le groupe médiatique de Vincent Bolloré ne s’investit pas tant que ça dans le combat culturel. Plus étonnant, les deux journaux les plus sévères sont Le Monde et Libération, qui n’accordent chichement à Bâtiment 5 que deux petites étoiles. Bref, tout fout le camp. De quoi faire dire aux gens de gauche que ces deux quotidiens, c’était mieux avant.

Après, il faut bien avouer que la bande-annonce, généralement censée être alléchante, n’allèche pas vraiment. L’héroïne, noire, est très gentille. Le maire de la ville, blanc, est très méchant. Toute la fantaisie prussienne est donc au rendez-vous. Pourtant, le cinéma antiraciste a jadis connu ses lettres de noblesse avec Dans la chaleur de la nuit (1967), de Norman Jewison, avec le très noir Sidney Poitier et le très blanc Rod Steiger, sur une musique du très aveugle noir Ray Charles, mais qui était tout, hormis sourd. C’était finaud et pas manichéen pour deux ronds ; d’ailleurs, l’académie des Oscar ne s’y pas trompée en lui décernant cinq statuettes plus que méritées. Là, avec Ladj Ly, tout paraît lourd et pataud, convenu et nigaud.

C’est bien, d’avoir des convictions, mais sans le talent nécessaire pour les faire passer, autant changer de métier. Cette fois, le public, finalement pas si raciste que ça, ayant fait un triomphe aux Misérables version Ladj Ly, ne semble pas s’y tromper.

https://youtu.be/kJ-sd4dXhz0

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 22/07/2024 à 12:39.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

47 commentaires

  1. L’invraisemblable succès des Misérables ne signifiait nullement que les spectateurs avaient décidé de souscrire à l’indigénisme, à l’immigrationnisme, au wokisme, et plus généralement à une anti-France qui fonctionne sur fonds publics. Se faire cracher à la figure par des zigotos qui vivent grassement de nos impôts n’incite pas à se ruer dans les salles qui projettent du Ladj Ly.

  2. Où et comment Ladj Ly a t’il appris la technique cinématographique ? Il
    n’est pas plus cinéaste sque moi je suis archevêque. Ce n’est pas lui qui fait les films

  3. Quand on en fait trop, c’est qu’on manque d’intelligence et d’écoute, et qu’on est soutenu artificiellement par les idéologues et les financiers qui y ont eux aussi intérêt. Et, lorsque la carence de valeur finit par apparaître, on sombre vite . C’est ce qui lui arrive. De profondis !

  4. Mais ils ont uniquement un esprit de vengeance. Faire payer ces maudits blancs qui les avaient humilié pendant des décennies en leur apportant tout, dévoilant ainsi leurs incapacités à s’assumer… Leur liberté? mais ils ne savent même pas comment l’employer …

  5. Qui aurait cru que nous vivrions des jours où le racisme aura officiellement droit de cité ?! Cette complaisance, voire cet encouragement au racisme (ici anti-blanc, mais c’est un détail) est écoeurant et dangereux. C’est un énorme recul culturel, civilisationnel.

  6. Heureusement, presque plus personne ne mord à cet hameçon; encore mieux: c’est le ras-le-bol qui frôle le dégout !

  7. Je ne comprends pas, tous ces Africains, tous ces maghrébins, en commençant par eux. Que depuis soixante ans sont libérés du joug du colonialisme, pourquoi ne chérissent pas leur patrie si durement libérées, et prouvent qui sont devenus adultes et Peuvent prendre leurs destinées en mains. Si j’étais à leur place, j’aurais honte de venir m’agglutiner, sur cette fange qu’est la France. Bien au contraire je montrerais, qu’opprimé, je suis devenu un homme libre et fier de mon Pays. Sont-ils conscients de leur liberté, ou sont-ils comme certains animaux, asservis à l’humain.
    C’est une question qu’ils doivent résoudre, nous ne pouvons pas leur dire, car ce serait offensant.

    • C’est effectivement ce qui semblerait logique mais nous n’avons pas la même logique qu’eux. Ils viennent surtout pour profiter des largesses que la France continue à déverser avec nos impôts. Que ce soit pour des soins de santé ou les allocations familiales, toutes les aides sociales existantes contribuant ainsi à appauvrir le peuple français à qui Ils vouent une haine indélébile.

    • Mais ils ont uniquement un esprit de vengeance. Faire payer ces maudits blancs qui les avaient humilié pendant des décennies en leur apportant tout, dévoilant ainsi leurs incapacités à s’assumer… Leur liberté? mais ils ne savent même pas comment l’employer en dehors de guerroyer…

  8. Il y a très longtemps j’étais parti pour un voyage de 3 mois en Afrique au bout d’un mois j’en ai eu assez des palabres, du racisme, des vexations et des gens qui ne voulaient pas comprendre, je suis rentré chez moi à toute vitesse, je les enclins à en faire autant. Je ne les critique pas ils étaient chez eux et c’est leur manière de vivre.

  9. Subventionner l’art çà deviens toxique. Comme il fut un temps seul l’entré du publique dans les salles de cinéma devait faire la rentabilité d’un film, il fut un temps ou le producteur mettait son patrimoine en jeu et çà donnait des résultats et la disparition logique des mauvais.

  10. Militantisme et entre-soi, les deux mamelles de ce petit monde du spectacle. Leur imagination, leur esprit d’innovation, aux vestiaires. Là aussi ce sont des rampants qui se plient aux chantages de toutes natures, aux exceptions près. Il y en a , heureusement.

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