[L’ÉTÉ BV] [CINÉMA] Bâtiment 5, la France coupable, toujours le même discours..

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À l'occasion de l'été, BV vous propose de redécouvrir des films mis en avant lors de leur sortie au cinéma. Aujourd'hui, Bâtiment5 de Ladj Ly.

En 2019, on s’en souvient, le cinéaste Ladj Ly s’était illustré dans tous les festivals avec Les Misérables, énième film de propagande anti-flics, au discours particulièrement ambigu à l’égard des salafistes. La presse de gauche et d’extrême centre, comme à son habitude, redoubla de zèle pour encenser ce « film de banlieue » et accabler, au passage, nos institutions. Libération, avec cette fascination toute bourgeoise pour la racaille de cité, alla même jusqu’à pondre un article surréaliste contre Causeur et Valeurs actuelles qui pointaient avec trop d’approximation à son goût le récent et lourd passé criminel du réalisateur : condamné en appel en 2012 pour enlèvement et séquestration (mais « sans violence », attention !), Ladj Ly avait aussi été condamné pour outrage et violence à l’encontre du maire de Montfermeil, Xavier Lemoine. Il est, enfin, soupçonné depuis 2020 de détournement de fonds pour une somme d’au moins 300 000 euros…

Quatre ans après Les Misérables, notre vertueux réalisateur tente de retrouver le succès avec Bâtiment 5. Inspiré, dit-il, d’un plan de rénovation urbaine qui eut lieu à Montfermeil, son récit raconte les débuts chaotiques de Pierre Forges, un jeune maire de droite d’une ville de banlieue désireux de rénover une cité. Son projet vise la destruction des bâtiments afin de les reconstruire en prévoyant deux chambres seulement par appartement – la manœuvre ayant pour but de chasser progressivement les familles nombreuses issues de l’immigration et de favoriser la gentrification du quartier.

Vent debout contre le projet du maire, une jeune militante associative, Haby Keita, tente vainement de changer les choses lorsqu’un incendie survenu dans le bâtiment 5 offre l’occasion rêvée à Pierre Forges d’exproprier les habitants en prétextant l’insalubrité des lieux. Un choix inhumain qui va évidemment se retourner contre lui et ses proches…

Encore plus manichéen que Les Misérables – et ce n’est pas rien de le dire –, Bâtiment 5 joue à fond les clichés du genre : un maire de droite forcément riche et sans cœur, son adjoint issu de l’immigration présenté comme un individualiste et un traître sous prétexte qu’il refuse de jouer la solidarité ethnique et de cautionner les racailles, une élue de droite au regard machiavélique (Jeanne Balibar, piètre comédienne), des CRS qui prennent un pied pas possible à casser du Noir et des pauvres immigrés qui sont jetés à la rue la veille de Noël…

Le discours de Ladj Ly n’a donc pas changé depuis Les Misérables : les institutions sont responsables de tous les dysfonctionnements, les habitants n’ont jamais rien à se reprocher et l’explosion de violence (complaisante) qui doit inévitablement poindre à la fin du récit est plus ou moins justifiée, même si le cinéaste se cache hypocritement derrière son héroïne qui, bien entendu, refuse cette option…

Tout cela, in fine, ne nous dira pas pourquoi la Hongrie, la Roumanie, la Pologne, la Lituanie, la Russie, la Corée et le Japon n’ont pas ces problèmes alors que ces pays ont exactement les mêmes barres d’immeubles que nous – cherchez donc l’éléphant dans la pièce…

Heureusement, l’effet « Misérables » semble s’estomper, les casseroles du cinéaste ont dessillé les yeux des critiques qui commencent enfin à le juger à sa juste valeur ; leurs notes ne sont pas brillantes. La nôtre ne le sera guère davantage.

1 étoile sur 5

https://youtu.be/CqgWljmZluA

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 22/07/2024 à 12:39.

Pierre Marcellesi
Pierre Marcellesi
Chroniqueur cinéma à BV, diplômé de l'Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA) et maîtrise de cinéma à l'Université de Paris Nanterre

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Raz le bol de financer à perte ces « réalisateurs » qui font des films qui ne sont vus que par les membres de l’équipe technique et leurs familles.
    Et en plus ils se permettent de jouer des clichés sur la bourgeoisie alors que ce sont les pires parasites subventionnés de la gauche caviar.

  2. Il est fort probable que ce « film » a été financé avec quelques deniers bien français ( nos impôts ) C’est du masochisme grandeur nature.

  3. Sans l »avoir vu il faudrait interdir ces films qui incite la violence ces personnes qui ne sont pas contente de vivre en France qu’ils retournent chez eux

  4. Qui peut croire que ce Ladj Ly soit un réalisateur. Où et quand à t’il appris les techniques du cinéma, de la gestion d’un scénario ? C’est une imposture.

  5. Combien ce « cinéaste » a-t-il recu d’avance sur recette pour tourner ce navet qui, comme beaucoup d’œuvre du même acabit sera retiré de l’affiche au bout de 2 ou 3 semaines… C’est marrant, il suffit que le Monde, Libé, le Nouvel Obs et consort tressent des louanges à un film pour qu’il plafonne à 30 000 entrées et qu’ils en dezinguent un autre (Vaincre ou mourir par exemple) pour qu’il,dépasse les objectif que les réalisateurs s’étaient fixés… Depuis que les médias mainstream ont « fait de la pub » à C.News et Europe 1 en prétendant vouloir les faire interdire, Europe 1 remonte et C.News dépasse aujourd’hui BFM TV.

  6. Les musulmans se poseront-ils un jour cette question : « Pour quelles raisons notre communauté se distingue-t-elle toujours par de la délinquance ? » . Les autres communautés sont parfaitement intégrées, vivent leur vie comme celle des français, sans réclamer des repas spécifiques, des emplois du temps adaptés (piscine, sport, etc) , sans se distinguer par des tenues inappropriées et des revendications spécifiques.

  7. … « jetés à la rue la veille de Noël… », ce serait grave si ces gens étaient chrétiens, autrement, mis à part pour la prime de Noël, rebaptisée (si j’ose dire) de fin d’année, je ne vois vraiment pas où Noël est un problème.
    Encore un soi-disant film gavé de subventions, qui ne remplira pas les salles, même paroissiales.

  8. Désolé mais nous n’avons pas , ou plutôt , nous n’avons plus de larmes à verser sur le sort de ces populations . En effet c’est au quotidien que nous pleurons sur nos victimes , que nous pleurons pour ces familles et vies brisées par la faute de ces populations que l’on a accueiili et auxquelles on a tant donné . Aujourd’hui nous souhaitons les voir disparaitre pour que ce pays retrouve la paix et la joie de vivre , pour que nos enfants ne meurent plus pour un regard ou une cigarette , pour que nos profs puissent à nouveau enseigner en toute sérénité , que nos filles et nos ainées n’aient plus à craindre un viol ou un cambriolage avec la violence que l’on sait , nous voulons retrouver la france ou il faisait bon vivre .

  9. « les pauvres émigrés sont jetés à la rue à la veille de Noël . » Noel n’étant pas une de leurs fêtes , cela ne change rien sur la forme

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