[L’ÉTÉ BV] [CINÉMA] Border Line attaque la police aux frontières aux États-Unis
3 minutes de lecture
À l'occasion de l'été, BV vous propose de redécouvrir des films mis en avant lors de leur sortie au cinéma. Aujourd'hui, Border Line, d'Alejandro Rojas et Juan Sebastian Vasquez.
De temps à autre, au cinéma, on tombe sur des œuvres que l’on aimerait pouvoir haïr, des films aux intentions naïves qui tiennent ouvertement un discours bien-pensant, mais dont le résultat, in fine, impose le respect – c’est parfois à cela, d’ailleurs, que l’on reconnaît les bons cinéastes. Parmi ces films, on pense aux récents Eté 85, Seules les bêtes, L’Heure de la sortie ou encore Le Règne animal. Sorti récemment sur les écrans, Border Line, des Espagnols Alejandro Rojas et Juan Sebastián Vasquez, s’inscrit totalement dans ce schéma.
Les deux cinéastes ne font pas mystère de leurs intentions allégoriques concernant l’Amérique de Donald Trump – l’histoire se déroule sous son mandat. Ils plantent un récit tendu en écho à sa politique migratoire jugée hyper restrictive (bien que les chiffres officiels aient plutôt tendance à démentir ce constat…). Nous suivons ainsi un couple trentenaire et hispanophone venu tenter sa chance aux États-Unis, mais qui se heurte pour son plus grand malheur à la police aux frontières.
Un interrogatoire musclé
Professeur espagnol de danse moderne, Elena vient tout juste de gagner la fameuse « Green Card » permettant de résider sur le territoire de façon permanente. Tout naturellement, la jeune femme choisit d’en faire bénéficier son compagnon Diego, ressortissant vénézuélien. Venu de Barcelone, le couple, qui prévoyait de s’installer à Miami, se voit alors immobilisé, pour une raison inconnue, à l’aéroport de New York. Dès lors commence un interrogatoire musclé par deux agents de l’immigration dont les questions se font de plus en plus intimidantes. Manifestement, nos policiers ont des raisons de se méfier, il se pourrait bien que le couple cache quelque chose…
À ce sujet — Cinéma : Été 85, de François Ozon
Très court (1 h 17 seulement), ce récit ramassé et paranoïaque, tourné en huis clos avec un budget dérisoire, risque de donner quelques sueurs froides aux spectateurs. Reposant sur ses dialogues, riches en suspicion et rapports de force, ainsi que sur ses choix de cadrage au plus près des visages, le film nous donne à voir les méthodes employées dans les aéroports américains par les agents chargés de la politique migratoire. Des méthodes anxiogènes qui, sous couvert d’exercer une pression psychologique nécessaire à l’émergence de la vérité, tendent à déshumaniser les individus pris dans les filets de la police.
Thriller psychologique… et bien-pensant
Très convenu dans son propos général, politiquement correct au possible, Border Line, dans son concept, nous fait beaucoup penser au récent Reality, le film sur cette lanceuse d’alerte américaine qui voulait faire tomber Donald Trump en pointant ses accointances présumées avec la Russie de Vladimir Poutine et qui, pour avoir fait fuiter des informations sensibles, dut subir les méthodes d’interrogatoire du FBI.
Moins aigre-doux, plus directs, les agents de la police aux frontières s’avèrent ici moins psychologues mais tout aussi inquiétants. Notre jeune couple aura bien du mal à sortir indemne de cette histoire. En somme, nous avons là un film à suspense de bonne facture, pour peu que l’on fasse abstraction de sa dimension idéologique…
4 étoiles sur 5
https://youtu.be/J2g4-D56eEE
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6 commentaires
« Que l’ on aimerait pouvoir haïr « et bien ne nous gênons pas… haïssons ou tout du moins ignorons… sans oublier de mettre en garde. Vous n’ aviez rien d’ autre à proposer? Sans doute pas, le cinéma n’ étant plus qu’ un instrument de propagande.
Sûrement à voir
une blague dit que du temps de mayflower le service de l’immigration n’existait pas ; d’autres, que si thanksgiving n’avait pas eu lieu… vous avez compris : l’histoire phantasmée a toujours de beaux jours devant elle
Bof pas la peine de se déplacer et de payer pour voir ça .
Après les navets français, voici venu le temps des navets espagnols. Sans moi!
Compte tenu du message subliminal de ce film,je boycotte sans état d’âme, je ne donne pas un centime à ceux qui veulent notre disparition,que ce soit les chanteurs, acteurs, réalisateurs,artistes divers…