Cinéma : Compétition officielle, satire jubilatoire du milieu culturo-branchouille
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Nous quittons à peine le Festival de Cannes, ses frivolités et sa misère intellectuelle profonde, que débarque à point sur nos écrans une sympathique comédie de mœurs espagnole sur le milieu des artistes. Réalisé par Mariano Cohn et Gastón Duprat, Compétition officielle est un petit film cinglant et acidulé à côté duquel il serait dommage de passer.
Prenant conscience de son âge avancé, le milliardaire Humberto Suarez, homme d’affaires, ressent soudainement le besoin de laisser une trace à la postérité. Lui vient alors une idée : financer l’un des plus grands chefs-d’œuvres de l’histoire du cinéma. Un film qui réunira l’élite du milieu : la réalisatrice multi-récompensée Lola Cuevas, le célèbre comédien de théâtre Iván Torres et la star hollywoodienne Félix Rivero. Trio égocentrique, pétri d’orgueil et de prétention, qui ne manquera pas de se tirer la bourre, chacun souhaitant capter l’attention des autres et faire valoir sa supériorité artistique.
Le récit s’attache aux phases préparatoires du tournage, lesquelles se déroulent dans une sorte d’immense bunker postmoderne, vide, froid et désincarné ; un monde en suspension où nos trois personnages, en roue libre totale, font étalage de leur vulgarité au fil des répétitions. Courses à l’ego où le comédien de théâtre, puant, n’éprouve pas même le besoin de cacher son mépris pour l’acteur de cinéma populaire, tandis que celui-ci, tout aussi minable, cherche à prouver sa légitimité en caricaturant à l’extrême les tics de la profession.
Entre les deux, la cinéaste branchouille (Penélope Cruz, parfaite) cultive ses petites fêlures narcissiques, se saoule d’elle-même, de ses émotions et de ses caprices auteurisants à deux balles, et s’enferme dans la posture cliché de l’artiste excentrique convaincue de mieux saisir le monde sensible que les autres…
Nos trois protagonistes, qui ont décidément tout en commun, se rangent évidemment dans le camp du Bien et souscrivent à l’imaginaire de gauche : le bien-être des handicapés, des migrants, la déconstruction, les tendances LGBT : tout cela fait partie de leur univers…
Jubilatoire, le film raille à loisir cette bourgeoisie cultureuse, gavée de sa propre existence, trop désarmée intellectuellement pour comprendre les temps tragiques vers lesquels on s’achemine.
Si Compétition officielle suscite les rires jaunes du spectateur, on ne peut s’empêcher de penser que les réalisateurs eussent pu aller bien plus loin encore dans la satire.
3 étoiles sur 5
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6 commentaires
Cela ressemble fort à une « Compétition électorale »….
Débarrasser l’Art de ses contraintes paritaires, sociales, raciales, sexuelles, et lui restituer sa vocation d’élégance et de beauté, deux notions qui n’ont ni race ni sexe privilégiés…Un retour en arrière? Oui, et alors? Entre tradition et « wokisme », beaucoup n’hésiteraient pas! Ce film est un encouragement à l’espoir.
Un monde vivant de subventions générant du néant.
Voila un film qui fait envie. Toute ressemblance avec… bon je m’arrête !
Et on se creuse les méninges pour chercher à expliquer pourquoi le festival de Cannes, si cher à Canal + , enregistre une chute vertigineuse des audiences médiatiques.
Pas étonnant non plus cette baisse catastrophique de la fréquentation des salles de « cinématoche »…
Les français, et les autres, laissent tous ces « régressistes » règler leurs comptes entre eux.
Lorsque leur guéguerre sera terminée, on avisera.
Ah ! tentant ! Ce film devrait à terme être diffusé à la télé populofrançaise. Mais, hélas , peu seront » intellectuellement armés » pour comprendre le sens de ce gloubi-glouba interne aux autoproclamées » stars » (lettes) dont ils se gavent du nombrilisme depuis 60 années d’abrutissement collectif imposé par les petits malins avides de pognon, et où ils croient, en guise de divertissement, avoir conquis le droit d’observer avec envie le mode de vie des » riches et célèbres »