[Ciné] Le Cercle des neiges, retour sur le célèbre crash de la cordillère andine
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Cette histoire a pas mal traumatisé l’opinion publique à travers le monde. Le 13 octobre 1972, le vol Fuerza Aérea Uruguaya 571, transportant à son bord l’équipe de rugby uruguayenne du Old Christians Club et ses accompagnateurs, soit 45 personnes au total, s’écrasa dans les montagnes enneigées de la cordillère des Andes.
Isolés, transis de froid, affamés, voire blessés, les survivants du crash n’eurent d’autre choix que de s’organiser collectivement pour assurer leur subsistance dans l’attente des secours. Finalement, au terme de 72 jours éprouvants, seuls 14 d’entre eux survécurent.
Ces événements tragiques firent l’objet d’un premier film réalisé par Frank Marshall en 1993, Les Survivants, avec Ethan Hawke et Josh Hamilton dans les rôles principaux. Tiré du livre documentaire homonyme de Piers Paul Read, le film ne brillait nullement par ses qualités de mise en scène. Vieillotte et boursouflée à la fois, celle-ci ne parvenait véritablement à rendre compte de la détresse physique de ses personnages.
Une histoire au plus près des faits
Produit par Netflix et réalisé par Juan Antonio Bayona, Le Cercle des neiges vient aujourd’hui rectifier le tir et relate en détails, sur plus de 2h20, la chronologie des évènements. Inspiré du livre La sociedad de la nieve, de Pablo Vierci, paru en 2009, le film de Bayona fait montre d’un travail solide de documentation et s’accorde peu d’arrangements avec les faits, si ce n’est à la marge, par souci de clarté ou pour éviter d’alourdir le récit inutilement. Par ailleurs, tourné intégralement en espagnol avec des acteurs peu connus sous nos latitudes, Le Cercle des neiges prend, artistiquement parlant, le contrepied total de la grosse meringue hollywoodienne de Frank Marshall.
Avec une plus grande acuité que ce dernier, Juan Antonio Bayona prend le temps d’installer son histoire, d’introduire ses rugbymen et de décrire les différents stades que traversent les survivants : stupeur, abattement, désespoir, prise en main et rationalisation des ressources, organisation et instinct de survie lorsqu’il est, finalement, question de manger les cadavres pour ne pas se laisser mourir de faim… Une résolution qui n’aura pas été prise à la légère et qui entraîne évidemment tous les dilemmes moraux auxquels on peut s’attendre, en particulier de la part d’un peuple uruguayen très attaché à la foi catholique et, à travers elle, à la sacralité du corps humain…
Quelques points faibles
Le film, et c’est peut-être sa faiblesse, n’aborde pas les conséquences médiatiques de cette histoire : l’anthropophagie, rapidement révélée à la presse par les survivants, et l’effroi qu’elle suscita dans la population ne sont pas évoqués, ni même la mise en doute subséquente des divers témoignages.
Enfin, si la mise en scène de Bayona ne manque pas d’inspiration – rappelons, au passage, que le cinéaste avait déjà réalisé, avec The Impossible, un premier « film de survie » – et que celui-ci a la bonne idée de faire participer en tant que figurants les véritables protagonistes de l’histoire, on ne nous ôtera pas l’idée que Le Cercle des neiges souffre de longueurs et de répétitions, et aurait dû par conséquent se délester d’une bonne demi-heure.
3 étoiles sur 5
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Le Cercle des neiges
5 commentaires
Je l’ai vu récemment, l’ai trouvé excellent. Sans pathos excessif il décrit les faits tels qu’ils sont. l’anthropologie est évoquée sans que le film tourne uniquement autour de ça. Le tout est très bien interprété. À regarder sans hésiter. Prévoyez aussi une boite de mouchoirs, certaines scènes surtout finales m’ont fait pleurer !
Toutes ces émissions sur des crash d’avion me confirment dans mon choix de ne jamais prendre l’avion…
J’avais lu le livre de Piers Paul Read, quelques années après cette catastrophe. J’avais 13 – 14 ans (à cette époque on lisait; pas de PS4, de consoles ni même d’ordinateurs). Le film de 1993 n’en était qu’une pâle adaptation, « Le cercle des neiges » est plus introspectif, plus proche de cette tragédie humaine mais néanmoins n’y pénètre pas. Le roman progresse dans le détail de l’horreur et du bouleversement humain que ces survivants ont traversé (je ne détaillerai pas). Lisez « Les survivants » et regardez le reportage » Vol571 – Crash dans les Andes » raconté par l’un de ceux qui allèrent chercher du secours, Fernando » Nando » Parrado.
Ça vaut largement le film.
Un excellent ( très rare sur Netflix) film sur une tragédie du début des années 70 , bien filmé, très bien interprété, d’autant plus que Netflix n’a pu y inclure (comme quasiment à chaque fois ) des héros homosexuels issus de la diversité appartenant au camp du bien et qui doivent combattre des méchants blancs hétérosexuels racistes et xénophobes ..ceux qui connaissent Netflix savent de « quoi qu’on cause «
Moi aussi, je l’ai vu sur NETFLIX il y a quelques jours. Angoissant. Terrible, bien que connaissant déjà la fin.