[CINÉMA] Le Secret de Khéops, une aventure « tintinesque » pour Luchini
Cette accumulation rocambolesque d’énigmes et de révélations saugrenues s’avère lassante.
La bande-annonce du Secret de Khéops nous avait intrigué. Elle ne respirait pas le chef-d’œuvre, loin de là, ni le grand film d’aventures, mais elle faisait aussi bien écho aux univers d'Indiana Jones que de Tintin. De quoi nous assurer une agréable sortie en famille. D’autant que la présence, au casting, de Fabrice Luchini, dans le rôle principal, promettait quelques fines reparties et envolées littéraires dont nous sommes toujours friands.
L’Histoire à l’honneur
Le récit suit un égyptologue et archéologue de renom, Christian Robinson, lancé sur la piste du trésor caché de Khéops, deuxième pharaon de la IVe dynastie (troisième millénaire avant Jésus-Christ). Suite à sa découverte, au Caire, d’une étrange inscription datant du début du XIXe siècle dernier, Robinson est persuadé que le trésor a été trouvé lors de la campagne d’Égypte par Bonaparte et Dominique Vivant Denon, premier directeur du Louvre, puis emmené en France.
À la hâte, Robinson rentre à Paris, mobilise à ses côtés son petit-fils, contre l’avis de sa fille Isis (Julia Piaton), afin de poursuivre la piste du trésor. Ainsi, du Louvre jusqu’aux souterrains de la place de la Bastille, en passant par le château de la Malmaison, l’archéologue va recueillir les indices, tandis que le surveillent discrètement des trafiquants d’objets antiques et des agents de police de l’OCBC (l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels).
Un premier projet personnel
Ce jeu de pistes aux mille dangers va non seulement permettre de retrouver le fameux trésor et de le restituer à l’Égypte, mais également de resserrer les liens distendus entre Robinson et sa fille, elle-même archéologue, qui reproche depuis des années à son père son égocentrisme forcené et sa propension à attirer des ennuis à son entourage…
Pour son premier long-métrage en tant que cinéaste, l’actrice Barbara Schulz nous livre une comédie modeste et familiale à la fois qui, semble-t-il, fait écho à sa relation difficile avec son père, décédé en 2005 : « Avec ce film, dit-elle, j'ai fabriqué la réconciliation que je n'ai pas complètement eue. »
Un récit d’aventures rocambolesque
Personnel mais néanmoins pudique, Le Secret de Khéops ne verse jamais dans l’apitoiement et se concentre plus joyeusement sur ce récit d’aventures lourdement foutraque, qui pastiche à loisir la saga Indiana Jones (les références aux trois premiers volets sont légion).
Dans le rôle de Robinson, archéologue aussi excentrique qu’incontrôlable, Fabrice Luchini est en pilotage automatique. Jamais aussi bon au cinéma que sur les planches, le comédien s’éclate cependant comme un fou, nous chante du Johnny et cachetonne avec un plaisir non simulé.
Un peu longuette, toutefois, cette accumulation rocambolesque d’énigmes et de révélations saugrenues, passée la première heure, s’avère lassante, pour ne pas dire anesthésiante…
Ni les enfants, qui auront bien du mal à saisir tous les tenants et aboutissants, ni les adultes, qui relèveront le manque d’écriture dans l’humour et d’originalité de l’ensemble, n’y trouveront totalement leur compte.
2 étoiles sur 5
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=20615666&cfilm=324431.html
Pierre Marcellesi
Chroniqueur cinéma à BV, diplômé de l'Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA) et maîtrise de cinéma à l'Université de Paris Nanterre
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