Cinéma : Police, d’Anne Fontaine
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Le cinéma n’a jamais manqué d’afficher son tropisme pro-immigration (ou « pro-migrants », selon la novlangue). On pense à Welcome, de Philippe Lioret, à Eden à l’Ouest, de Costa-Gavras, au Havre, d'Aki Kaurismäki, et à bien d’autres qui, en France, se sont donné pour mission de faire accepter, dans l’opinion publique, l’immigration incontrôlée à laquelle on a droit depuis quarante ans. Les moyens employés sont toujours les mêmes : chantage émotionnel, culpabilisation, fascisation… Autant de leçons de morale dispensées par des élites haussmanniennes à la part de Français qui signifient régulièrement leur ras-le-bol dans les sondages. Véritables dindons de la farce, ceux-là sont pourtant les seuls à vivre réellement la mixité ethnique promue par les autres.
Que le cinéma se fasse le relais de ces idéologies est une chose, mais voilà qu’il cherche à présent à interroger (culpabiliser ?) directement les autorités, l’air de dire : « On vous laisse encore une chance de nous prouver que vous êtes des gens biens. » Quelle mansuétude ! Police nous raconte donc les états d’âme de trois officiers portés volontaires pour reconduire à l’aéroport un pauvre clandestin tadjik, tout tremblotant et larmoyant. Parmi eux, Virginie néglige sa vie de couple au bénéfice de son boulot et s’apprête à avorter d’un enfant que lui a fait son collègue Aristide, lequel admet fiérot, entre deux antidépresseurs et une chanson de Balavoine, son appétence pour « la baston » contre les racailles de rue. À croire que pour intéresser Omar Sy, soutien inconditionnel de la famille Traoré, un rôle de flic se doit d’être contrasté, pour ne pas dire tangent, le flic étant, comme on le sait, naturellement enclin à user de violence gratuite… Troisième et dernier membre de l’équipe, Erik se bat contre l’alcoolisme en s’imposant une rigueur qui déborde sur la sphère professionnelle, quitte à rappeler à l’ordre ses collègues lorsqu’ils évoquent la possibilité de relâcher discrètement dans la nature le clandestin.
On sent bien que cette forme de zèle, la réalisatrice Anne Fontaine voudrait l’assimiler au repli sur soi du fonctionnaire de base, engoncé dans sa routine, robotisé et en voie de déshumanisation. Que de clichés, que de prétextes pour ne pas comprendre que le rôle du policier est de faire appliquer l’ordre, sans chercher forcément à remettre en question la politique de l’État voulue et votée par le peuple. Toute la première partie du film, qui précède la reconduite à l’aéroport, vise à mettre en parallèle la trajectoire de ces trois policiers, mais le dispositif de répétition du même récit sous plusieurs angles s’avère aussi artificiel qu’ennuyeux. Sous couvert d’aborder le mal-être individuel de chaque policier, et de le comparer insidieusement à celui de l’immigré clandestin – policiers et migrants, même combat ? –, la réalisatrice Anne Fontaine cherche à justifier par avance la désobéissance civile dont ils se rendront coupables à la fin du récit, faisant ainsi triompher l’émotion sur la raison. Un discours stupide et irresponsable.
Affublé d’un titre dépourvu d’inspiration, Police ne brille pas non plus par la richesse de sa mise en scène. Incapable de composer un cadre, Anne Fontaine nous prouve, s’il en était encore besoin, qu’elle n’a aucun talent cinématographique et n’en aura sans doute jamais… Tout sonne faux sous sa caméra, qu’il s’agisse, au début du film, de la mère qui tue son bébé dans le congélateur, du grand bourgeois misogyne qui bat son épouse et insulte Virginie comme il insulterait toutes les femmes, du Tadjik interprété par un acteur iranien ou du flic qui compte jusqu’à soixante, le soir, avant de passer le seuil de sa porte pour laisser dehors les horreurs qu’il a pu voir dans la journée…
Ni fait ni à faire.
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