Cinq éoliennes arrêtées : des riverains obtiennent gain de cause
Grande première en France. Des riverains obtiennent l'arrêt des cinq éoliennes installées dans leur proche voisinage. En la circonstance, les plaignants ne sortent ni tambour ni trompette, le retour au calme est provisoire. À Échauffour, dans l'Orne, la préfecture a ordonné cette trêve après une étude acoustique mettant à jour des nuisances sonores dépassant les bornes fixées par le règlement en vigueur.
Malgré les 17.000 euros perçus, chaque année, par la commune et les 40.000 offerts à la communauté de communes en échange de cette implantation tumultueuse, madame le maire, Anne-Marie Foubert, est solidaire de ses administrés dans la difficulté : « Certains ne dorment plus, beaucoup se plaignent de maux de tête ou d'acouphènes. Franchement, ce n'est pas acceptable que des gens ne s'entendent plus parler chez eux. » L'occasion de faire une plongée au cœur des Fables de La Fontaine. Après Le Pot de terre et le Pot de fer, nous croyons entendre la fable du savetier préférant sa quiétude au trésor du financier... « Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme, et reprenez vos cent écus. » Une morale actualisée par l'hystérie écolo.
Loin de toute poésie, l'exploitant du tintamarre éolien est stupéfait : « Rien qu'en France, nous gérons 25 parcs. Et nous n'avons jamais connu une telle situation. » La joie règne aux alentours des pylônes. Coupée du monde, la société Voltalia, du groupe Mulliez, n'a visiblement jamais entendu parler des dizaines d'associations vent debout (!) contre l'implantation de parcs éoliens, telle Bénédicte Cosse, petite-fille du célèbre maréchal Leclerc, qui a obtenu l'annulation d'un projet de huit machines dans la Somme (décision en attente de l'appel déposé par une société filiale de Valorem).
« Il faut nous laisser le temps de faire notre travail. C'est-à-dire d'ajuster nos machines au fur et à mesure que nous recueillons les données », affirme le directeur, Patrick Delbos. « Chaque fois que nous constatons un dépassement de seuil, nous bridons nos machines en conséquence. » Correctement bridée, une éolienne pourrait passer en mode moulin à café. Un aspect multifonction qui viendrait modérer la vindicte des riverains.
À Échauffour, où l'heure n'est pas à la galéjade, outre le bruit, comparable à un « avion en survol au-dessus de la maison » (selon le porte-parole du collectif), les « vibrations jusque dans les murs et dans les corps » vont cesser pour un temps indéterminé. Dans l'attente de nouvelles expertises, les habitants touchés par le phénomène vont pouvoir à nouveau ouvrir leur fenêtre et redécouvrir le chant des oiseaux ayant survécu aux pales des hélices dont on ne saura que faire lorsqu'elles seront en fin de vie. Celles-ci iront peut-être rejoindre les batteries usagées des voitures électriques entreposées en des territoires où d'autres riverains tenteront d'obtenir gain de cause face aux déchets indésirables. Le désespoir deviendrait alors le seul élément recyclable de l'affaire.
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