Clément Armato : « La liberté d’étudier doit primer sur la lutte des classes ! »
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Dans plusieurs universités, une poignée d'étudiants organisent des blocages en soutien aux grévistes contre la réforme des retraites. Déjà, en décembre, des partiels ont été reportés. Aujourd'hui, le mouvement s'intensifie comme à la faculté de Rennes 2.
Clément Armato, porte-parole de l'UNI, réagit au micro de Boulevard Voltaire.
Depuis la rentrée scolaire, de nombreuses universités sont bloquées par des étudiants qui soutiennent la grève en lien avec la réforme des retraites. Les L2 d’une université parisienne en option art et spectacle se sont mis en grève. Qu’en est-il ?
Nous continuons à dénoncer ces blocages qui ont commencé au mois de décembre. Ils ont empêché de nombreux étudiants de passer leurs partiels. De nombreuses universités avaient décidé de décaler leurs partiels au mois de janvier en pensant que les grèves allaient être plus calmes. Voyant que la mobilisation sur la réforme des retraites ne prenait pas, ils ont décidé de renouveler ces blocages, d’interrompre les partiels et d’empêcher les étudiants de les passer.
L’UNI est-elle favorable à cette réforme des retraites ? Est-ce la raison pour laquelle elle s’oppose à ces étudiants bloqueurs ?
Nous ne sommes pas favorables à la réforme des retraites qui est proposée. Néanmoins, nous continuons notre combat contre les blocages. Doit primer la liberté d’étudier et de passer ses partiels. On va à l’université pour être étudiants, avoir un diplôme et un emploi.
Il y a quelques années, les étudiants étaient fortement mobilisés contre la loi Travail porté par Myriam El Khomri. La mobilisation des étudiants est-elle plus forte maintenant que les records observés il y a trois ans ?
Elle n’atteint pas encore les records. Les universités un peu mobilisées en province sont toujours les mêmes, Rennes II et Lyon II. À l’heure actuelle, c’est un événement typiquement parisien.
N’est-il pas étonnant de voir des universités bloquées comme celle de Rennes ?
Ce n’est pas étonnant pour Rennes II. Le plus étonnant, c’est que leur blocage n’arrivait pas vraiment à prendre. Lundi, lors d’une assemblée générale, ils ont décidé d’annuler les partiels. Ils ont joint le geste à la parole et ont été directement dans chaque amphi retirer les copies aux étudiants et tirer le signal d’alarme. L’université a décidé d’annuler les partiels pour cette semaine.
Comment les universités s’organisent-elles pour en arriver à de tels résultats ?
La majorité des étudiants sont silencieux. Ils ne disent rien et laissent faire. Ils ont parfois peur de cette minorité qui peut être ultra-violente.
La deuxième cause beaucoup plus grave est le laxisme dont font preuve le ministère de l’Enseignement supérieur et les présidents d’université. À Rennes II, le président d’université est totalement favorable à ce genre de méthode. Dans d’autres universités, les présidents ont peur de cette minorité. Cette minorité en profite, instaure sa dictature et impose ses idées et ses méthodes à la majorité des étudiants. À Rennes II, sur 21.000 étudiants, 250 arrivent à faire annuler des partiels.
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