Climat : quand la gauche veut cadenasser les rédactions…

réchauffement climatique

C’est une bien étrange réunion qui s’est déroulée, le 19 juillet dernier, à l’Assemblée nationale. À l’initiative du député PS Stéphane Delautrette, des représentants de la majorité et de la NUPES se sont rassemblés pour lutter contre le « climato-scepticisme ». L’objectif ? Plancher sur une loi qui, d’après nos confrères de Reporterre, aurait pour but de « réprimer le climato-scepticisme dans les médias ». La loi serait, d’après nos confrères, articulée en quatre volets.

Tout d'abord, le renforcement des prérogatives de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour garantir un traitement adapté sur ces sujets. Ensuite, l’intégration des enjeux environnementaux dans les chartes déontologiques des médias. Par ailleurs, la garantie d’un traitement de ces enjeux, en donnant à l’Arcom la possibilité d’établir des règles temporaires lors des campagnes électorales. Enfin, le renforcement des moyens de lutte contre la diffusion de fausses informations sur la crise écologique sur les plates-formes en ligne.

Néanmoins, à ce stade, rien n’est encore décidé. « On va lancer les auditions et se forger une opinion, et voir si l’on déclenche une proposition de loi », assure l’élu socialiste à Reporterre.

En d’autres termes, après les lois Gayssot et Pleven, on s’orienterait potentiellement vers une loi Delautrette censée limiter le débat et surtout politiser un peu plus la liberté éditoriale et la liberté d’expression concernant un sujet pour lequel le consensus scientifique devrait forcément aller de soi. Las ! Dans la salle des fêtes de l’Assemblée nationale, les médias n’étaient pas à la fête, surtout ceux de droite… Ainsi, tance Reporterre, Le Figaro ouvre encore ses colonnes à des scientifiques remettant en cause les rapports du GIEC. Cette nouvelle Mecque des militants écologistes qui ne souffre donc d’aucune critique ni ne tolère le moindre débat.

Heureusement, les journalistes présents ont montré patte blanche dans la formation des esprits. « L’été dernier [et sa canicule] a été un accélérateur, a dit Virginie Fichet, directrice adjointe de la rédaction à France Télévisions. Nous avons lancé la formation au climat des 1.240 journalistes du groupe, un quart auront été formés en un an », se félicite-t-elle. TF1, pas en reste dans les gages, a aussi annoncé la couleur : « Depuis l’été 2022, il y a moins de déni dans la population française et nous avons franchi un chemin incroyable. À TF1, nous aurons formé tous les journalistes d’ici 2024. »
On frôle la controverse de Valladolid.

Cette initiative que l’on doit à la NUPES ne manque pas d’un certain piquant. Car quelques jours auparavant, ces mêmes députés de la NUPES avaient annoncé la préparation d’une loi censée protéger davantage les journalistes pour « empêcher des situations comme celle du Journal du dimanche ». Le législateur de gauche agit donc pour protéger la presse de l’extérieur le matin et la cadenasser de l’intérieur l’après-midi. Car, dans les faits, on en revient au même point. Au fond, ce qui compte, ce n’est ni la planète ni la liberté de la presse ; ce qui compte, c’est le musellement de la droite par la gauche. Car qui, parmi les députés de la NUPES, a protesté contre l’absence de la droite dans les médias de service public ? Qui a protesté lorsque des streamers comme Jean Massiet ou Samuel Étienne ont parfaitement assumé ne pas inviter de politiques issus du RN par conviction personnelle ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 01/08/2023 à 22:52.
Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

70 commentaires

  1. Le changement climatique est inéluctable , quoi que nous fassions ! C’est simplement un cycle de notre planète qui en a connu bien d’autres ! On veut formater les esprits une fois de plus !

    • Et puis, je l’ai déjà dis, nous approchons les 10 milliards d’individus, nous sommes une cocotte minute qui finira par exploser sous le regard de notre planète qui, elle nous survivra.

  2. Avec toutes les c..ries qui circulent sur ce sujet comme sur bien d’autres, je suis en pleine mutation, c-à-d que :
    Je devient raciste et vois d’hyper racisme. Je suis climatoseptique au plus Haut niveau. Je rejette l’écologie des bobos.
    Je met en doute toutes les théories du GIEC (Groupemnt d’Ignorants En Climat)

  3. Il faudra au moins une loi pour convaincre les Français que la canicule est bien là, malgré un été frais et pluvieux sur une bonne partie de la France !
    On aurait pu espérer une pause de la part des bien-pensant après la farce covidienne. Malheureusement, leur rage inquisitrice est toujours intacte.
    Le pouvoir étant exercé par l’extrême centre, tendance soviétique, une dictature molle se met en place irrémédiablement et prend le contrôle de nos vies. C’est effrayant !

  4. Ces formations des journalistes au sujet de l’évolution climatique ressemble fort à du lavage de cerveau, une lobotisation. Pas le droit d’avoir un avispersonnel. Pas le droit de penser autrement. Pas le droit de peser le pour et le contre..

  5. Le climat est une chose trop sérieuse pour les notables de gauche pour que l’on puisse tolérer tout débat à son sujet. Pourtant les progrès scientifiques naissent de débats argumentés et souvent contradictoires. Mais la contradiction ne plaît pas à tout le monde et à certains moins qu’à tout autre.

    • La raison n’a rien à voir dans ce « débat ». Comme toujours avec la gauche, ce n’est qu’une question de (gros) sous : La Banque mondiale a calculé le montant global des investissements destinés à la « lutte contre le réchauffement » : 89.000 milliards de dollars d’ici 2030, qui seront payés par les contribuables.

  6. D’un constat en donner les mauvaises solutions c’est pire que de se tromper. De toutes évidences les verts de tout poils font une vrais dictature et si le laxisme est préjudiciable dans une société la dictature est de loin la pire.

  7. Le GIEC, aimable cercle de scientifiques, voire de pseudo scientifiques, ne fait que rédiger des rapports basés sur la compilation de données et publications diverses façon inventaire à la Prévert. Aucun état n’est obligé de tenir compte de ses rapports, d’ailleurs un grand nombre s’en contrefichent, ou plus simplement ont d’autres préoccupations à gérer. Ne pas en conclure que le GIEC est inutile (6 millions d’€/an tout de même), simplement il ne faut pas lui accorder plus d’importance qu’il n’en a.

    • Le GIEC n’est pas un cénacle de scientifiques mais de secrétaires, dont la mission exclusive est de collecter les données en faveur (exclusive) du réchauffement climatique anthropique et des moyens (onéreux) d’y faire face. Leur statut leur interdit toute analyse scientifique de ces données, considérées comme acquises et indiscutables (bonjour les « experts » du GIEC). Rappelons que le premier président du GIEC était ingénieur en chemins de fer.

    • Selon un ancien directeur du GIEC, il ne serait composé qu’à 25% de personnes (pas forcément « scientifiques ») ayant un rapport de près ou de loin avec le climat.

  8. Le scepticisme, que l’on nous apprenait comme une qualité de philosophe, est donc devenu un péché mortel…De sceptique à septique il resterait donc moins qu’un pas et il n’y aurait plus d’autre alternative qu’un traitement de choc ! Quitte à porter un peu plus une grave atteinte à certaine « biodiversité » intellectuelle ?

  9. Ne jamais oublier que pour la gauche, la démocratie c’est quand elle est au pouvoir. Si ce sont les autres il s’agit obligatoirement de dictature. Et défense absolue de critiquer la gauche, sinon vous serez taxés de complotistes, racistes, fachiste, et vous risquerez le goulag.

  10. Je ne suis pas climato sceptique mais climato réaliste aux côtés de vrais savants …et c’est très instructifs .
    Derrière cet enfumage ces idéologies il ya énormément d’interêts financiers …évidemment .

  11. Quand la gauche s’effondre, ses lois deviennent folles.
    Bientôt ils demanderont une loi pour leur garantir 30% des voix à toutes les élections…

  12. Le ridicule ne tue pas, mais l’absurdité nous ramène aux périodes sombres de « l’Inquisition » et de la chasse aux sorcières. Que tous ces écologistes, lanceurs d’alertes, aucunement scientifiques mais pourvus d’un don de voyance nous fichent la paix et commence par appliquer ce qu’ils préconisent aux autres. Nier les bouleversements climatiques de la planète depuis ses origines est une aberration !

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