Coincé entre boycott et concurrence, Elon Musk sort du jeu pour sauver Tesla

La rumeur courait depuis un moment et semble se confirmer : Elon Musk, « conseiller spécial » du gouvernement Trump, quitterait ses fonctions pour se recentrer sur les activités de Tesla, entreprise mise à mal depuis le début de l’année par des opérations de boycott et de vandalisme menées sous la houlette des mouvements anarchistes.
Nous l’évoquions ici, il y a quelques semaines : de courageux commandos « antifascistes », faute de réussir à couler le réseau X d’Elon Musk, s’en prennent aujourd’hui à l’emblème de sa réussite : les luxueuses Tesla. Ainsi, l’incendie d’une douzaine de voitures dans une concession près de Toulouse, le 4 mars dernier. Salué par le collectif anarchiste Information anti-autoritaire Toulouse et alentours, l’incendie était revendiqué sur leur site en ces termes : « Par cet acte, nous participons à l'appel "Accueille le printemps, crame une Tesla", à l'élan international qui cible Tesla de l'Allemagne aux États-Unis en passant par les Pays-Bas, et plus largement à la conflictualité anarchiste. »
« Accueille le printemps, crame une Tesla »
On crame en effet des Tesla un peu partout, surtout aux États-Unis et en Europe, et si on ne les crame pas, on les vandalise. Rayer une carrosserie est un acte politique aussi fort que courageux, et puis c’est plus facile que de s’en prendre à SpaceX… La défense est d’ailleurs à la hauteur de l’agression, puisque nombre de propriétaires apeurés, ont apposé sur leur belle automobile un autocollant « I bought this before Elon went crazy » (« Je l’ai achetée avant qu’Elon ne devienne fou »). Comprendre : avant qu’il ne prenne la tête de la commission DOGE (Department of Government Efficiency) chargée de remettre de l’ordre dans les finances publiques, aux côtés de Donald Trump.
Vu tout à l'heure en Suisse
" I bought this before Elon went crazy " j'adore cet humour pourtant j'aime pas Tesla, arrêtez un peu d'être con et de dégrader les biens personnels aussi, les gens n'y sont pour rien. pic.twitter.com/CXPFyuoHgO— Bruno (@bruno_salentino) April 7, 2025
Reste que cette campagne de boycott a atteint, au moins en partie, son but : faire chuter les ventes de Tesla et, partant, les affaires de son patron. Les chiffres communiqués début avril par l’entreprise sont parlants, le directeur financier Vaibhav Taneja reconnaissant que « l'impact négatif du vandalisme et de l'hostilité injustifiée envers notre marque et nos employés a eu un impact sur certains marchés ». Soit, concrètement, des ventes en baisse de 13 % en un an, avec seulement 336.681 véhicules livrés et un chiffre d’affaires de 19,33 milliards de dollars, soit une chute de 9 % sur un an. Si le bénéfice net de 409 millions d’euros représente, lui, une chute de 71 %, la cause n’en revient pas seulement au boycott généralisé en raison de la collaboration d’Elon Musk avec le gouvernement Trump, mais « le constructeur souffre aussi d'une gamme vieillissante et du développement de la concurrence ». Plus, peut-être, que les manifestations des antifascistes en peau de lapin, la concurrence chinoise et « l’incertitude sur les marchés de l’automobile et de l’énergie » plombent le constructeur.
Et si l’on parlait de l’Ukraine et de Starlink ?
Demeure la question du personnage Musk, souvent plus inquiétant que sympathique, il est vrai. Son autisme revendiqué le rend difficile à saisir et en fait une proie aisée pour la caricature. C’est peu dire que son engagement auprès de Donald Trump, afin de mener un programme de réduction drastique des dépenses publiques, ne lui a pas fait d’amis. En outre, son statut de « conseiller spécial » limite sa durée d’exercice à 130 jours, soit une fin de contrat au plus tard à la fin du printemps. Elon Musk a déclaré que « le travail crucial est en partie accompli », ce qui l’autorise à prendre dès maintenant ses distances pour se recentrer sur ses activités.
Toutefois, on peut s’étonner que tous ces valeureux « antifascistes » accrochés à ses basques n’évoquent jamais son rôle crucial dans la guerre qui oppose la Russie et l’Ukraine. En effet, où en serait l’armée ukrainienne sans les satellites Starlink développés par SpaceX ? On se rappelle l’émotion suscitée par ses propos, début mars, quand il avait déclaré : « Mon système Starlink est la colonne vertébrale de l'armée ukrainienne. Toute leur ligne de front s'effondrerait si je l'éteignais. » La polémique enflant, il avait ajouté : « Je veux simplement dire que sans Starlink, les réseaux ukrainiens s'effondreraient, puisque les Russes peuvent brouiller tous les autres canaux de communication ! Mais jamais nous le ferions ou l'utiliserions comme un moyen de négociation. » Est-ce si sûr ?
Seule certitude : si cela devait advenir, ce ne sont pas les antifascistes qui leur prêteraient la main...

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3 commentaires
ceux qui brulent les tesla sont les mêmes qui ne jurent que par les véhicules électriques, à moins que ces véhicules ne conviennent pa snon plus aux pauvres types qui ne vivent que des aides sociales, que paient les concessions tesla, mais dans leurs petits cerveaux, à penser qu’ils en ont un, les circuits sont cramés.
Dommage…
C’est surtout qu’il a fait n’importe quoi avec son DOGE et qu’il commence à sérieusement nuire à la popularité de Trump.