Collision entre deux Rafale : honneur à nos héros

© Ministère des Armées
© Ministère des Armées

Non, ce n’était pas un accident du travail, n’en déplaise aux antimilitaristes bas du front. Non, ce n’était pas « la faute à pas de chance ». La mort de deux pilotes de chasse, le capitaine Sébastien Mabire et le lieutenant Matthis Laurens, est une mort accidentelle en service commandé, qui mérite notre respect. Ce mercredi 14 août, au cours d’un vol d’exercice, au départ de la base de Saint-Dizier, deux Rafale de l’armée de l’air française se sont percutés en plein ciel, à 35 kilomètres au sud-ouest de Nancy. Le premier avion ne comportait qu’un pilote, qui a pu s’éjecter et a été retrouvé sain et sauf. L’équipage de l’autre avion, qui se composait d’un instructeur et d’un pilote en formation, a été percuté de plein fouet. Les deux pilotes sont décédés. Précisons immédiatement que le survivant n’était pas ukrainien, contrairement à ce que certains milieux, jamais à court de spéculations sur la mémoire des morts, commencent à raconter ici ou là.

Le calme trompeur de l'été

Évidemment, on est en plein cœur de l’été, c’est le 15 août et la douce torpeur de l’air pourrait nous laisser croire que les préoccupations du monde sont loin de nous. Cet accident terrible nous rappelle que la vie, contrairement à ce qu’aimerait bien Emmanuel Macron, reprend toujours ses droits. Que rien n’est jamais facile, jamais acquis, que les choses ne sont jamais totalement apaisées, même quand un pastis léger danse dans votre verre et que la piscine est à 28 °C. Le calme trompeur de nos étés caniculaires n’est possible que parce qu’il existe des pilotes de chasse qui montent dans des Rafale en plein cœur du mois d’août, en assumant la possibilité de mourir. Ces deux hommes avaient choisi un métier difficile et exigeant, un métier qui a du sens : le métier des armes. C’est un métier qui existe dans Babar, comme maçon, sculpteur, tailleur, ou policier - un métier à cent lieues des petits jobs du tertiaire, qu’on ne saurait même pas expliquer à ses propres enfants. Au sein des forces armées, ils avaient tous les deux réussi un cursus d’excellence : une école d’officiers de l’armée de l’air, puis la formation de pilote de chasse. Modestement (en dépit de leur réputation de forfanterie), les « chasseurs » disent souvent que n’importe qui peut apprendre à piloter un Rafale, mais que la différence se fait sur la rapidité d’assimilation. Autant dire que l’on n’a pas le droit à l’erreur.

Les deux officiers qui ont perdu la vie l’ont fait pour que nous continuions à batifoler dans nos jardins respectifs, à oublier le chaos du monde, sans nous soucier de devoir défendre un jour, les armes à la main, ce pays que nous ne savons aimer que quand il remporte des médailles aux JO. L’armée française est devenue une armée professionnelle - de là, peut-être, l’irresponsabilité des Insoumis qui parlent en pareil cas d’« accident du travail », comme on l’a dit. En quelque sorte, entretenir une armée, c’est comme élever un lion dans son jardin. Ça coûte cher en viande, ça semble disproportionné quand tout va bien, c’est imposant et même un peu agressif… mais quand les périls s’amoncellent au-dessus de nos têtes, on est bien content de le trouver, le lion.

Le simple fait qu’en France, en 2024, il y ait encore des volontaires pour risquer leur vie dans un avion de chasse à l’exercice devrait nous inciter à la gratitude et à une émotion raisonnée. Honneur au capitaine Mabire et au lieutenant Laurens.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 17/08/2024 à 22:33.
Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Toutes mes sincères condoléances pour les proches de ces trois serviteurs de la France, morts dans l’exercice de leur fonction : ces 2 pilotes décédés aux commandes de leur avion et à mon voisin, routier décédé au volant de son camion.

  2. Rien à ajouter Mr Florac. Ces deux hommes ont donné leur vie pour que nous puissions vivre la nôtre en toute quiétude. Revoir « La sentinelle du matin » de Pierre Schoendoerffer et Jean-François Chauvel.

  3. MERCI pour cet article. Merci de nous permettre de mettre deux visages, rayonnants et trop jeunes pour mourir, derrière ces noms et ces grades. Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec le premier article du jour concernant Muhammad Abdallah, qui a couru sous les couleurs de la France en la détestant. Eux ont volé pour SERVIR ces mêmes couleurs et en sont morts. Ces héros ont droit à notre respect et leurs familles, à nos condoléances attristées.

  4. Oui, mais il n’y a pas que les « chasseurs » qui risquent leur vie. Que ce soit dans la gendarmerie nationale, l’armée de terre, la marine nationale l’armée de l’air et de l’espace, tous les jours des garçons et des filles risquent le pire ici ou là pour que notre petit confort et nos vacances se déroulent sans anicroche. Merci à eux tous pour leur courage et leur abnégation.

  5. Pourrait-on comparer la solde d’un officier subalterne même améliorée de primes avec les émoluments d’un député ou d’un sénateur ? Sans même parler des sommes indécentes versées à certains individus pour les JO.
    Respect et condoléances aux familles des pilotes, leurs camarades et l’Armée en général.

  6. Respect bien entendu toutefois secret militaire faisant valeur on ne saura jamais. Quiconque se passionnant d’aviation ignore le nombre de fois où de de pareilles machines se sont retrouvées détruites avec équipages suite à quelques folies aériennes entre copains . Les cas sont nombreux.

    • Certes, plus de 70% des accidents aériens ne sont pas dus aux machines ni aux conditions aérologiques mais à des erreurs ou fautes humaines, néanmoins malgré des prises de risques voulues ou supportées ou involontaires, les accidents sont bien moins nombreux, heureusement, que ceux des « fous du volant », le plus souvent mal formés, qui nous agressent tous les jours sur les routes.
      Merci, messieurs les pilotes, pour votre courage et votre abnégation et paix à vos âmes.

  7. Paix à leurs âmes et merci à eux pour leur engagement. Sincères condoléances à leurs familles et à leurs frères d’armes. RIP

  8. Expliquez-moi comment ces super-machines bourrées d’électronique peuvent-elles se percuter ?
    Combien de Rafale demeurent à l’instant présent encore opérationnels ?
    Très, très sincères condoléances aux familles éplorées.

  9. Deux jeunes hommes qui faisaient un métier difficile , pas super bien payé au vu des qualités requises. Une passion, une vocation , pour ces deux pilotes tués dans un exercice. pour assurer la sécurité de notre pays .
    Les grincheux et les ignares vont dire , que ça coute cher qu’avec le prix de ces avions on pourrait faire plein d’autres chose, Sauf que la liberté, ça a aussi un coût !!! Condoléances aux familles de ces deux jeunes pilotes ….

  10. Respect à ces pilotes de l’Armée qui risquent leur vie pour défendre la France, sincères condoléances aux familles

  11. Condoléances aux familles et aux frères d’armes de ces deux pilotes. L’Armée de l’Air a toujours été une arme de spécialistes ou chacun participe d’une même mission, la défense des intérêts nationaux.

  12. Une gauchiste auteur d’un livre anti police .
    Une polémique suite au tweet de la sociologue de gauche et militante anti-raciste et anti-police Gwenola Ricordeau. “Cheh”.
    Gwenola Ricordeau:
    Ça sème la mort et le désespoir aux quatre coins du globe et puis après… bref… cheh…

  13. Sincères condoléances aux familles et aux camarades de nos deux pilotes. N’oublions jamais qu’ils veillent sur nous. Merci à eux.

    • Décidément cette chienlit des insoumis n’a pas pu se retenir à nouveau de cracher sur notre Pays.
      Toujours est-il que sans nos militaires, en l’occurrence l’Armée de l’Air et ces pilotes d’exception nous aurions du soucis à nous faire. Alors Politiques de moins que rien, un peu de respect, bouclez la pour une fois et ravalez votre venin.
      Honneur à ces pilotes et RIP aux deux décédés en service pour la France.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois