Coming out de Lucie Castets : hyper intéressant ! Et le programme ?

Capture d’écran © AFP
Capture d’écran © AFP

Lucie Castets n'en démord pas : elle a la ferme intention d'être Premier ministre de la France. Le job est fait pour elle, il n'y a même pas de questions à se poser. Ne pas la nommer, ce serait, selon elle et selon le Nouveau Front populaire qui la soutient, trahir la démocratie. Pourtant, Emmanuel Macron, ordinairement si duplice, n'a pas laissé de place à l'ambiguïté : il n'en est pas question. Et puis, pas facile de prétendre à ce poste quand personne n'a jamais entendu parler de vous: demandez à Jean Castex, son presque homonyme…

Alors, il faut communiquer. Se montrer. Et quoi de mieux, pour cela, qu'une interview à Paris Match dans laquelle le futur (ou pas) Premier ministre fait le point sur son parcours. C'est l'occasion de montrer qu'elle n'est pas celle qu'on croit. Parisienne ? La financière d'Anne Hidalgo est née et a grandi à Caen. Proche des élites ? Elle ne vient pas d'une famille de hauts fonctionnaires et n'a dû son parcours (Sciences Po, ENA) qu'à son talent. Et puis, comme c'est les JO, Lucie Castets précise qu'elle aussi, elle a fait du sport : tennis, handball, taekwondo.

« Ça attire l’œil, ces machins-là ! »

Elle a pensé à tout, même à l'équilibre entre vie privée et vie publique. Le verbatim est celui-ci : « Je souhaite trouver un équilibre entre protéger ma famille, ma femme et notre enfant, et dire qui je suis, a-t-elle dit, au cours de l’interview. Ça me semble encore important aujourd’hui. » Tadam ! Lucie Castets est mariée avec une femme. Ça, alors ! Ça lui permet, d'ailleurs, d'embrayer sur les droits des personnes LGBT dans le monde. Impeccable.

Mais au juste, quel est l'intérêt de cette révélation qui n'en est pas une ? En évoquant incidemment son homosexualité, Lucie Castets savait que cela attirerait l'attention. Pour citer le philosophe Jean-Marie Bigard, dans son sketch sur la photo de mariage : « Non, c'est pas une question d'ouverture d'esprit, non, mais enfin, ça attire l’œil, ces machins-là ! » Cela dit, on est en France en 2024, et les « Tony et Bertrand » du sketch ont les mêmes droits que tout le monde. Alors, quel intérêt, une nouvelle fois ? Outre le fait que ce n'est pas très original d'être homosexuel dans le paysage politique actuel, on aurait préféré un petit mot sur son programme. Car, en somme, que propose cette plate-forme commune ? Pas grand-chose de défendable ou qui puisse résister à une motion de censure. C'était plutôt là-dessus qu'il fallait se prononcer.

Sexualité et politique

Ou alors (mais ça m'étonnerait), est-ce une façon de montrer qu'elle coche toutes les cases ? Pas toutes, d'ailleurs, car Lucie Castets a la peau désespérément pâle et ne dispose pas d'une carte « handicapé », mais enfin, bon, femme LGBT, c'est déjà mieux qu'« homme hétéro », non ? Manière de dire que Xavier Bertrand appartient au passé, peut-être, allez savoir.

Je crains bien, malheureusement pour cette dame, que nous ne nous foutions complètement de savoir avec qui les hommes et femmes politiques passent leurs nuits et leurs vacances. Alexandre ou César étaient peut-être bisexuels. Louis XIV ou Napoléon étaient grands consommateurs de femmes. Frédéric II ou Henri III (et peut-être Louis XIII) préféraient les garçons. Saint Louis ou de Gaulle furent monogames de stricte observance. Et au fond, tout ça n'a pas beaucoup d'importance, comparé à la marque qu'ils imprimèrent à l'Histoire. La vie sexuelle des figures historiques ne devient un vrai sujet de discussion que lorsqu'ils n'ont rien fait d'autre (Félix Faure et Marguerite Steinheil) ou que ses modalités prolongent leur action politique (Mitterrand et son goût pervers pour les intrigues à tiroirs). Avant de viser Matignon, Lucie Castets ferait bien de s'en souvenir.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/08/2024 à 11:59.
Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

74 commentaires

  1. Deux atouts de taille pour être premier ministre en macronie : homo et pro-LGBT. Bingo !
    Si le boss n’est pas content avec celle là…
    Petit bémol, elle s’occupe des finances à la mairie de Paris depuis peu et depuis son arrivée la dette a doublé frisant aujourd’hui les… 8 milliard d’€.
    Ma foi c’est peut-être là aussi un atout avec la dette abyssale de la France…

  2. Apparemment la legitimite de tous ces bobos se trouvent placee entre leurs cuisses et au niveau de leur hanche, coinces au niveau spirituel sur leur chakra inférieur, bien éloigné donc de l’esprit. Pendant ce temps, les français sont dans la M ouise, mais, ces gens la ne s’en préoccupent pas. Peut-être que le prochain premier ministre pourrait aussi être coprophage, afin qu’il comprenne dans quel état il laisse la France et les français .

  3. Mais qu’est-ce que l’on en a à faire de la vie privée de cette personne ? Où elle passe ses vacances, combien d’enfants elle a, qui partage sa couche… On veut des politiques qui aiment la France, la dirige et font bien le boulot. .

  4. Simple question de curieux sans aucune connotation !! Actuellement , Peut on espérer être premier ministre si on est hétéro ??

  5. M. Florac, vous prêtez à la dame, dans votre conclusion, un niveau de culture générale qu’elle n’a sûrement pas. N’oubliez pas que les établissements parisiens où elle est passé (IEP, école d’administration) ne proposent pas de formation allant dans ce but. Il faut pour cela aller dans une vraie université. Et en plus, depuis les années 90/2000, même là, c’est très médiocre. C’est la « classe » politique actuellement en place.

  6. Qu’elle profite de son titre de premier ministre en carton ! Quant à son homosexualité, je suppose qu’elle le prend comme un « + ». Ils sont de plus en plus cinglés à LFI.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois