Comment la Commission européenne étrangle nos paysans 

agriculture campagne

Le temps où Sully, ministre d’Henri IV, affirmait que « labourage et pâturage étaient les deux mamelles de la France » semble bien lointain ; si ce n’est révolu. Certes, vu de loin et des statistiques officielles, tout paraît aller au mieux dans le meilleur des mondes : « En décembre 2022, l’excédent des échanges agroalimentaires atteint 467 millions d’euros », nous apprend-on. Mais, en allant y voir de plus près, on voit bien à qui profite cette embellie : aux industriels de filières privilégiées. Ainsi, la hausse de nos exportations « repose principalement sur les ventes de céréales (+53 %, soit +2,1 milliards d’euros) ». Le reste ? « Le vin et les spiritueux (21 %, soit +8 milliards d’euros). »

Plutôt les oligarques ukrainiens que les paysans français…

Au-delà de cet effet de loupe, notons que d’autres industriels, spécialisés dans la filière aviaire pratiquée à grande échelle, ne bénéficient pas de cette conjoncture, tel que le révèle Marianne : « Poulet ukrainien, la Commission européenne poignarde la volaille française et Paris laisse faire… » Ainsi, les autorités, européennes comme françaises, donc, ont-elles décidé d’exempter de droits de douane l’importation de gallinacés venus de Kiev. Grand gagnant de ce jeu de dupes ? L’oligarque Yuriy Kosiuk, propriétaire du groupe MHP.

Le profil de cet industriel mérite qu’on s’y arrête. Cheville ouvrière de la vraie-fausse révolution de Maïdan, en 2014, il intègre vite la garde rapprochée du président ukrainien Volodymyr Zelenski, fort d’une fortune estimée à 1,5 milliard de dollars. L’homme ne vit pas que pour la gloire des poulets locaux, s’étant fait construire, aux alentours de Kharkiv, une réplique du château de Versailles et ne voyageant plus que dans son Airbus privé ; bonjour le bilan carbone, soit dit en passant.

Dans le même temps, quid des petits producteurs, ces paysans auxquels nous devons le fait de ne pas nous asseoir devant des assiettes vides ? Là, le tableau est déjà nettement moins brillant. Marianne, toujours, lève un nouveau lièvre : « Champignons de Paris, herbes de Provence, comment la France a abandonné ses produits aux pays de l’Est… » Avec notre moutarde de Dijon, dont les graines nous venaient, paraît-il, d’Ukraine et, des mois, introuvables dans les rayons des supermarchés. À défaut de cette même assiette vide, la coupe paraît pleine. Et cet hebdomadaire de nous en dire plus : « De nombreuses denrées issues du patrimoine culinaire français ont vu leur production délocalisée, souvent dans les pays de l’Europe de l’Est, où la main-d’œuvre est moins chère. Ces articles pâtissent de plus en plus d’une stratégie de montée en gamme ainsi que de normes environnementales et sanitaires trop strictes. »

Si l’on résume, nos derniers paysans exportent des produits de qualité, tandis que la grande distribution importe des denrées dont n’importe quel consommateur normalement constitué ne voudrait pas, même pour nourrir le chat… Il ne faut pas, alors, s’étonner, comme dit sur Europe 1, que la « ratatouille 100 % française », plat pourtant éminemment de chez nous, se fasse de plus en plus rare.

Même les écolo-gauchistes tirent la sonnette d’alarme…

Toujours selon la même source : « En 2021, la France a exporté pour plus de 430 millions d’euros de tomates, mais en a importé pour près de 700 millions, principalement du Maroc. Le déficit est à peu près similaire pour les oignons, mais il est encore plus important pour les poivrons et les courgettes, puisque la France en a importé pour une valeur quatre à cinq fois supérieure à ses exportations. » Quant aux aubergines, autre ingrédient essentiel à ce fleuron de notre gastronomie, le bilan est plus sombre, encore : « La France en a importé six fois plus qu’elle n’en a exporté. » Bilan final : le déficit commercial de notre chère ratatouille se monterait à 640 millions d’euros.

Le problème est si inquiétant que même le site écolo-gauchiste Reporterre en vient à s’inquiéter de la disparation progressive de l’amande française, indispensable à la fabrication de cette frangipane sans laquelle nos royales galettes n’auraient plus tout à fait le même goût. Aujourd’hui, « 95 % des amandes ici consommées proviennent de l’étranger ». Explications : « Le prix moyen de l’amande au kilo se situe entre 5 et 6 euros, quand les producteurs français atteignent 10 euros le kilo. »

En attendant, un paysan français se suicide tous les deux jours, malgré - ou à cause de - cette « mondialisation heureuse ».

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Dire que Sarko, qui essaie de se refaire une virginité par son bouquin, à trahi le référendum de 2005 en nous mettant, surtout dans le domaine agricole, sous la coupe de l’Europe et des mondialistes occidentaux. Il a aussi provoqué, par sa guerre en Lybie (mais qu’est-ce que l’armée française a été foutre là-bas ?) l’immigration massive non contrôlée qui nous submerge ! Et il ose donner des leçons !!!….

  2. Monsanto (dont aussi Black rock) a acheté (a l’état corrompu ukrainien) les terres qui produisent les semences pour évidement pouvoir vendre ses propres semences non reproductives et nous importerons ce blé là. L’accord sur les céréales échoue (rentre autre) car les paysans polonais ne veulent ps de la concurrence du blé ukrainien.

  3. J’aimerais bien que les défenseurs de l’Europe nous fassent urgemment un inventaire à la Prévert sur toutes les avances, les avantages dont nous bénéficions depuis cette entrée dans l’Europe, entrée qui s’est faite de façon anti-démocratique puisque les Français avait voté NON à Mastritch !

  4. Avec l’Europe nous aurons perdu l’industrie, le nucléaire, et maintenant l’agriculture. Nos poches sont vides et nous sommes sous dépendance. Rebellons-nous.

  5. Frexit tout simplement marre de ces technocrates non élus incompétents mais corrompus et grassement payés qui décident de tout en dépit du bon sens sens c est des parasites nocifs on a pas besoins d eux

  6. Evoquer Sully , Olivier de Serres et Henri IV c’est se souvenir que l’agronomie , l’écologie , l’alimentation et le souci du bonheur du peuple c’est TOUT UN . Cependant la situation actuelle repose sur la loi de Ricardo et les avantages comparatifs avec le développement des échanges internationaux , des commerçants , des effets d’aubaine , de la spéculation (prix des céréales 2022)… Bref , il ne sert à rien de s’agiter , d’alerter , de revendiquer , de tirer la sonnette d’alarme : le rouleau compresseur ne s’arrêtera que par sa propre faillite ! La résistance et la résilience sont d’abord culturelles et reposent sur la sobriété et une autarcie relative : tout mouton est destiné à être tondu .

  7. Si la libéralisation de l’économie ruine les paysans, elle permet des profits gigantesque aux affairistes qui font des profits et sur les importations et sur les exportations ce qui leur permet de se construire une réplique du châteaux de Versailles.

  8. Et pourquoi croyez vous qu’ils s’empressent de faire entrer l’Ukraine dans l’Europe un marché énorme pour les américains et les allemands ce jour venu ce sera la vin de notre agriculture et de nos PME qui ne pourrons pas délocaliser seules les multinationales et une poignée d’oligarques feront fortunes

  9. Notre « amie » l’Allemagne, qui dirige l’Europe de Bruxelles avec l’aval des USA, qui eux même sont partie prenante dans la destruction de l’économie Française, n’à cessé de nous mettre des battons dans les roues chaque fois qu’elle le pouvait, ce n’est pas une critique, c’est un constat, ils défendent leurs intérêts et nous comme des « benêts », faisions semblant de croire au couple Franco-Allemand, ils devaient bien rigoler. Ils ont ruiné notre agriculture, notre industrie, notre nucléaire civil avec les dictats à EDF. Bref, à part pour les énarques et quelques personnes hors sol qui nous gouvernent, l’Europe qui aurait pu être une belle chose est un fiasco. Il faut reprendre d’urgence notre indépendance, malheureusement avec la dette que nous avons et l’état de notre économie sous perfusion, je crains fort que ce ne soit qu’un vœux pieu.

  10. Qui pour nous défendre ? Qui pour prendre en compte les situations dramatiques de nombres de nos concitoyens ? Qui pour empêcher ces oligarques au pouvoir de continuer à nous abattre pour se goinfrer ?

  11. Cette europe dictatoriale étrangle tous ceux qui aiment leurs pays respectifs !!! Si les peuples naturels ne s’en rendent pas compte alors que depuis 2003 l’euro a fracassé les classes moyennes, créé des pauvres et haussé les revenus des très riches, alors il est clair que ces peuples sont prêts à disparaitre !

  12. Ces élus sont coupables de crimes , crimes contre le peuple français . Vite article 68 , procès et au cachot pour ces actes monstrueux commis contre le peuple .

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