Commission européenne : les paysans ont le droit de se protéger des loups !

loup

Le loup n’est pas un animal anodin, louve romaine oblige. Depuis, de « petit Chaperon rouge » en « Pierre et le Loup », il est entré dans notre imaginaire collectif. Voilà pour le mythe. Après, il y a la réalité, à laquelle même la Commission européenne ne saurait échapper ; d’où cette décision prise, ce 4 septembre, de « réexaminer le statut du loup » en raison « d’une résurgence de conflits avec les communautés locales d’agriculteurs et de chasseurs ».

Car au-delà des légendes, il y a les chiffres. En France, les loups seraient plutôt 1.100 que 906, chiffre naguère officiel, mais depuis revu à la hausse. Et leurs victimes ? 12.500 pour la seule année 2022, « principalement des brebis, des chèvres, des veaux, des poulains et même des animaux domestiques, tels les chiens », nous révèle Mélanie Brunet, présidente du Cercle 12, association membre du collectif Pâturage et Biodiversité.

Les atermoiements de la Commission européenne

Et cette éleveuse de brebis en Aveyron de poursuivre : « Ces statistiques sont encore au-dessous de la réalité, sachant que pour deux animaux tués par les loups, on peut encore en compter un troisième dont le cadavre n’a jamais été retrouvé… » Une menace en ces termes résumée par ce communiqué du 21 juillet, de Pâturage et Biodiversité  : « Si les loups ont toujours eu une proximité avec les activités humaines, en se nourrissant notamment d’animaux d’élevage, la surprotection dont ils bénéficient aujourd’hui ne peut qu’accentuer ce phénomène. Cette surprotection participe à la perte de leur comportement "sauvage" favorisant ainsi leur rapprochement des troupeaux. Les mesures de protection ne représentant pas un risque létal, les loups apprennent à déjouer ces mesures, les rendant ainsi moins efficaces, voire inutiles pour certaines. »

Voilà pourquoi ce collectif, fort du soutien de douze pays européens, dont la Suisse et l’Autriche, plus que d’autres confrontés à ce fléau, a récemment décidé d’interpeller la Commission européenne sur le sujet. La réponse ? Celle d’une certaine Luisa Samarelli, « cheffe d’unité faisant fonction », qui écrit, le 17 janvier 2023 : « Je voudrais rappeler que le loup est une espèce indigène de la faune européenne et fait partie intégrante de notre biodiversité et de notre patrimoine naturel, jouant un rôle écologique important dans les écosystèmes. C’est pourquoi la législation et la politique environnementales européennes visent au rétablissement et au maintien de cette espèce, ainsi que des autres espèces d’intérêt communautaire, dans un état de conservation favorable. »

Bref, passé le verbiage technocratique de circonstance, la réponse est non. Avant de se transformer en oui, ce 4 septembre. Pourquoi un tel revirement ? Les pesanteurs bureaucratiques, peut-être. Sans négliger les incohérences y afférentes, telles ces battues administratives, régulièrement envoyées pour tenter de réguler la progression des loups. Ce que dénonce, à juste titre, Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs et qui, un temps, a songé briguer l’investiture des Républicains, lors des primaires de 2022 : « Notre travail est gratuit. Plutôt que de payer des brigades spécialisées pour aller tirer les loups de nuit avec du matériel de guerre, quelques chasseurs, un dimanche matin, auront le même résultat pour un coût beaucoup moins élevé. »

Ursula von der Leyen, victime des loups…

Mais voilà qui ne saurait convenir à ces écologistes ne sachant pas toujours différencier un lapin d’un sanglier et persuadés que les chasseurs s’en vont tuer la mère de Bambi chaque week-end… État d’esprit que Mélanie Brunet constate et ne dément pas. Mais qui pourrait peut-être radicalement changer, dès lors qu’ils auront eu l’un de leurs animaux de compagnie dévorés par les gentils loups.

D’ailleurs, voilà qui pourrait expliquer l’étonnant revirement d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne : « En septembre 2022, un loup s’est introduit dans un enclos de la propriété de sa famille, dans le nord de l’Allemagne, et a tué son vieux poney, Dolly », rapporte Ouest-France. À quoi ça tient, tout de même… Dolly aurait été renversé par une berline allemande qu’elle obligeait BMW et Mercedes à mettre la clef sous la porte !

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Voila un poney qui n’est pas mort pour rien. Il est amusant de constater que quand ce n’est plus le voisin qui est touché, les dirigeants changent d’avis sur bien des choses et ça me donne des idées. Obliger Macron et sa dame de compagnie ainsi que Darmanin, Attal et bien d’autres à vivre le temps de leur mandat ou fonction à habiter dans les HLM des zones de non-droit. Je suis sûre que ça leur remettrait les idées en place.

  2. « un état de conservation favorable » ! cela n’empêche nullement la régulation, telle celle du sanglier et autres cervidés. Sinon, à la manière dont les loups se reproduisent, il n’y aura plus d’élevage ovins et même bovins possible. Et plus grave sera le danger pour les populations rurales isolées, ou pas d’ailleurs. On a très bien vu les hordes de sangliers défiler dans les rues de nos villes pendant le covid, à quand les loups ?? Madame von der Leyen et « consœurs » devaient y réfléchir. Est- ce dans dans leur capacité cervicale, c’est une autre histoire.

  3. Tiens les têtes d’œufs de Bruxelles ont subitement changés d’avis! Peut-être une personne de leurs entourage a été victime du loup. Ou alors se sont des girouettes

  4. Donc les loups, comme les requins, les lions, les ours, les renards… n’ont plus « droit de cité » sur cette terre ? Aucune utilité et peuvent donc disparaitre ? Des études d’impacts sur les écosystèmes liés à la disparition de ces prédateurs ? La prolifération des rongeurs, des sangliers (qu’on élève et qui prolifèrent pour le bon plaisir des chasseurs…), rien ? Étude sur la part des chiens errants qui égorgent et tuent le bétail ? L’homme est le pire des prédateurs car c’est le seul capable de détruire et chasser uniquement pour son bon plaisir, sans se soucier des conséquences et pour qui la prolifération des chats, entre autres, ne posera aucun problèmes… La connerie humaine n’a aucune limite, mais ça, on le sait depuis longtemps. Un écologiste, conservateur, de droite. Bonne fin de journée.

  5. Si le revirement de VDL tient à l’agression de Dolly par un loup, en sera-t-il pareil si un membre de sa famille se fait agressé par un gentil migrant?

  6. J’attends avec gourmandise que l’excellent Jany Leroy nous ponde un papier sur la réintroduction du loup dans son habitat naturel au temps de François Villon, le bois de Boulogne…

  7. si on ne régule pas les nouvelles meutes qui se forment, il y aura un jour un drame , dans ma région ils se déplacent dans les villages la nuit ! et de plus en plus de troupeaux sont attaqués !

  8. Si seulement le loup avait pu se tromper et la dévorer elle, quel soulagement et quelle satisfaction ! on en aurait même décoré le loup.

  9. La question de la réintroduction des loups et des ours, ne devrait pas être de la « compétence des incompétents » de Bruxelles ou de Paris, mais des gens qui vivent et font vivre les montagnes, qui ne sont pour les « bobos’ que des pistes de ski. Par contre à part un farfelu, qui pour se distinguer, il n’y en a pas beaucoup qui défendent les moustiques et les mouches qui sont bien plus utiles que ours et loups, mais voilà, ils vous pourrissent la vie ou que vous soyez et ça même les écolos n’apprécient pas.

  10. On a les mêmes problèmes en ville … mais avec d’autres prédateurs, classés eux aussi en espèces protégées.

  11. Une fois de plus VDL met ses préoccupations personnelles avant l’intérêt collectif… à quand sa disparition de la scène internationale ?

  12. Si seulement elle ou un de ses proches pouvait être la proie d’un de ces voyou comme le simple citoyen …….

  13. Sans reprendre en intégralité les propos d’une certaine Luisa Samarelli, « cheffe d’unité faisant fonction », qui écrit, le 17 janvier 2023 : « Je voudrais rappeler que le loup est une espèce indigène de la faune européenne et de notre patrimoine naturel C’est pourquoi la législation européenne vise au rétablissement et au maintien de cette espèce, ainsi que des autres espèces d’intérêt communautaire, dans un état de conservation favorable. » Ne pourrait on s’intéresser aux habitants historiques Européens héritier d’une culture judéo chrétienne et Hélène plutôt qu’aux loups?

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