Complotisme : bientôt un Numéro Vert pour dénoncer ses collègues et ses voisins ?
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Au début de l’année prochaine s’ouvriront les premières « Assises des dérives sectaires et du complotisme », abordées par Georges Michel. C’est Sonia Backès, secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté, qui va les piloter. Elle s’en est expliquée la semaine dernière sur le plateau de BFM TV.
Il est d’abord question du rapport annuel de la MIVILUDES et de ses conséquences. Le gouvernement est inquiet, il veut des mesures concrètes. On lit sur le site du ministère de l’Intérieur que les signalements à l’organisme ont augmenté de façon alarmante : sur les 4.020 signalement comptabilisés en 2021, environ 20 % concernent le champ de la santé, soit 744 dossiers dont 70 % relèvent de pratiques de thérapies non conventionnelles (520 dossiers). 10 % des saisines concernent des mineurs, directement ou indirectement (soit 396 dossiers). Enfin, presque 4 % des saisines concernent le complotisme et le mouvement antivax (soit 148 dossiers).
Devinette. Le "complotisme" sera assimilé à une "dérive sectaire" et le ministère mettra en place un "numéro vert" pour que chacun puisse dénoncer "son collègue de travail ou son voisin". Où est-on ? France, Milivudes en 2022 ou RDA du temps de la Stasi ? https://t.co/JiuhFrWwYa
— Laurent Mucchielli (@LMucchielli) November 6, 2022
Il est 22 h 35, ce 3 novembre, sur BFM TV. À l'écran, Roselyne Bachelot pique du nez. Elle a bien du mal à garder les yeux ouverts quand sa voisine, la secrétaire d’État à la Citoyenneté, commence à la tirer de sa torpeur. « Ce qu’on va faire concrètement, dit Sonia Backès, c’est d’abord des assises des dérives sectaires et du complotisme. » Mais attention, hein, « c’est pas des assises pour faire un groupe de travail, etc. L’idée, c’est de mettre en place un plan d’action concrète parce que, en fait, on a des difficultés d’abord sur le signalement. » Bachelot commence à se redresser : « Qu’est-ce qu’on fait quand on voit son collègue de travail, son voisin touché par ça… À qui on le signale, comment on agit vis-à-vis de lui, vis-à-vis de l’État ? » Maintenant, elle fronce carrément les sourcils. L’autre poursuit : « Comment on fait sur le terrain puisque la MIVILUDES, comme vous le savez, est à Paris ? Elle fait un énorme travail, vous le savez, sur les personnes qui sont touchées, mais il y a beaucoup de choses à faire : est-ce qu’il faut faire un Numéro Vert, est-ce qu’il faut faire évoluer la loi ? L’idée, c’est d’avoir un plan d’action concret pour vraiment prendre à bras-le-corps le sujet. »
Roselyne Bachelot ouvre des yeux ébahis. On espère qu’elle va réagir et ses voisins de plateau avec elle. On se dit qu’il va bien y en avoir un, quand même, pour prononcer le mot de « délation ». Pour demander où l’on met la barre. Pour dire que tout cela ressemble terriblement aux petites cuisines de la Stasi… Faux espoir. Il est 22 h 38. Bachelot replonge dans son giron.
Sonia Backès est une femme pleine d’enthousiasme, persuadée d’œuvrer au bien de l’humanité. Sa récente nomination auprès de Gérald Darmanin fait d’elle la première personnalité politique néo-calédonienne à accéder à un poste aussi haut placé au sein du gouvernement. À 46 ans, elle est aussi une personnalité incontournable sur notre île du bout du monde, présidente de l’Assemblée de la province Sud et chef de file des anti-indépendantistes.
Mais Sonia Backès, comme tout un chacun, a aussi une histoire personnelle. La sienne est marquée par l’Église de Scientologie dans laquelle sa mère a occupé de hautes fonctions. La petite Sonia est ainsi passée par l’École de l’éveil dont sa maman était directrice, puis par les instances anglaises (c’est ce qu’elle rapporte à BFM TV) avant de s’enfuir pour rejoindre son père au bout du monde. Toutes choses qui lui donnent forcément un regard particulier sur les dérives sectaires.
Reste la question essentielle ici : la confusion à dessein entre dérives sectaires et complotisme. Un complotisme dont on voit bien qu’il s’approche à grands pas du délit d’opinion avec, en toile de fond, le sanitairement correct et les vaccins qui vont avec.
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20 commentaires
Pourra-t-on dénoncer tous les menteurs, dont les mensonges ont eu jusqu’à des conséquences mortelles ? par exemple : un ministre de l’intérieur, un ministre de la santé, une ministre du travail, et un président de la république ?
J’ai toujours pensé que Macron et sa clique ne vaient que de se maintenir au pourvoir coute que coute et pour ela utiliser les outils classiques des dictatures de tous les temps et de toutes les sortes. Soit désinformation, propagande, censure, endoctrinement et bien sur lhidueuse délation. Prenez les projets de loi Avia et de ceux du même tonneau qui ont suivi et vous tappez en plein dans le mille. Si nous voulons garder notre liberté de pensée et de nous exprimer il est grand temps que totu ceci soit exposés et expliqué par des jouranlistes réalistes et courageux.
Comme pour Gayssot ou Avia, qui se trouve derrière ? Il est étonnant qu-il n’y ait pas un journaliste digne de ce nom qui dénonce les « manipulateurs ?