« Ce qui compte dans l’islam n’est pas l’amour mais la soumission à la loi d’Allah »
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Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, vient d'affirmer : "Certains dans l'islam ont des comportements inacceptables, mais cela n'a rien à voir avec l'islam qui est une religion de bonheur et d'amour comme la religion catholique."
Pour l'abbé Loiseau, cette déclaration est irresponsable et fait montre d'une grande imprudence en même temps que d'une profonde méconnaissance de l'islam.
Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, a déclaré que le comportement de certains musulmans n’était pas tolérable et contraire à l’islam, une religion de bonheur et d’amour comme la religion catholique.
En tant que prêtre spécialiste de l’islam, êtes-vous d’accord avec cette déclaration ?
Je ne suis pas du tout d’accord. Je pense que c’est irresponsable et d’une grande imprudence.
Il y a une idéologie derrière ce genre de déclarations.
Elle démontre une méconnaissance profonde de l’islam.
Dieu n’est pas amour dans l’islam. Il a de la miséricorde, de la prévenance et de la bonté, mais uniquement pour ceux qui sont musulmans.
La dimension de charité et d’amour n’est pas du tout présente dans la théologie de l’islam.
On sait bien qu’il y une dureté dans l’islam des origines qui est présente depuis l’arrivée du prophète de l’islam à Médine. C’est un homme, avant tout de guerre, de pillage, de dureté et de massacres.
Le Coran, comme il nous est présenté, avec plus de 200 passages violents, et les Hadith est violent.
Les hadiths font partie de la tradition aussi bien pour les chiites que pour les sunnites. Quel que soit leur auteur, les hadiths insistent énormément sur la violence.
Ce qui compte dans l'islam ce n'est pas d’abord la religion de l'amour, mais la religion de la soumission à la loi d'Allah par les fidèles.
Cela traduit-il une volonté des politiques de comprendre l’islam et d’en faire une lecture à la lumière du catholicisme qu'ils connaissent mieux ?
Il y a une méconnaissance profonde de l’islam.
On pourrait comprendre ce positionnement s'il visait à encourager une meilleure intégration de tous les musulmans qui voudraient donner une priorité à l'amour.
En faisant cela, on prend néanmoins le risque que les musulmans réagissent différemment et se demandent au nom de quoi les politiques leur donnent des leçons sur leur religion.
On sait bien qu’avec la montée des salafistes et des frères musulmans, cela pourrait provoquer au contraire des réactions épidermiques et plus violentes.
Ce n’est pas à des hommes laïcs de définir la pensée théologique de l’islam. Nous devons le prendre tel qu'il est aujourd'hui.
39 pays persécutent les chrétiens ou les hommes d'autres religions.
Il y a une difficulté de liberté religieuse de la femme. Il y a beaucoup de problèmes liés au droit. Beaucoup de problèmes se posent dans les pays musulmans.
Cela ne veut pas dire que tous ces pays vivent sous la charia. La charia est un peu plus compliquée que cela. Mais on voit que dès qu’il y a une majorité de musulmans dans un pays, les musulmans poussent à une certaine interprétation de l'islam et à une certaine application de la loi musulmane.
On voit bien au Pakistan comment des hommes peuvent être torturés pour un simple blasphème.
Valérie Pécresse s’est déclarée favorable à la signature d’un concordat avec l’islam.
S’agit-il d’une fausse bonne idée ?
Oui, c'est une fausse bonne idée car cela sous-entend de considérer l’islam comme une religion comme une autre.
Or, beaucoup de difficultés se posent.
Il y a une différence dans la conception de la vie de famille, de la vie sociale et de la politique.
En voulant un concordat, même avec les plus modérés en posant des conditions, nous risquons de se retrouver dans une situation où nous finirions par favoriser les courants les plus durs.
Croire que l’on peut acheter une religion me paraît difficile.
Il faut qu’il y ait des débats théologiques. C'est très difficile de savoir comment l'islam va évoluer.
Avec les principes de la foi, tels que ceux de l’islam aujourd’hui, il me paraît difficile d’envisager un concordat politique.
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