Le Conseil national du numérique, une nouvelle tribune antiraciste ?

Selon l’article 1 du décret n° 2017-1677 du 8 décembre 2017, "le Conseil national du numérique est chargé d’étudier les questions relatives au numérique, en particulier les enjeux et les perspectives de la transition numérique de la société, de l’économie, des organisations, de l’action publique et des territoires. Il est placé auprès du ministre chargé du numérique."

On est donc en droit d’attendre de cette institution une certaine sérénité pour appréhender les questions relevant de sa compétence. Dans cette perspective, le secrétaire d’État au Numérique, Mounir Mahjoubi, a demandé à "Marie Ekeland, présidente du CNNum, de revoir sa copie, quelques jours à peine après avoir dévoilé son équipe. Le gouvernement réclame le remplacement de la militante antiraciste Rokhaya Diallo, qui dénonce régulièrement ce qu’elle qualifie de “racisme d’État” et avait appelé fin novembre le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer à porter plainte contre elle pour l’usage de cette expression" (Le Figaro).

En plus de ce qui lui est reproché par le secrétaire d’État, rappelons que Rokhaya Diallo vante aussi les mérites du rigorisme vestimentaire imposé aux femmes par l’islam radical ; défend l’initiative d’un camp d’été décolonial, réservé aux personnes non blanches ; nie évidemment le racisme anti-blanc et, enfin, se trouve être une proche des Indigènes de la République, où sévit Houria Bouteldja, dont Pascal Bruckner a fort justement confié à Robert Redeker qu’elle glisse "d’une protestation anticoloniale classique à un discours raciste et prosélyte au point de devenir un Ku Klux Klan islamiste" (L’Express). Cela fait beaucoup pour une seule personne, et son éviction coule de source, à mon humble avis.

De plus, Rokhaya Diallo ne saurait être rémunérée pour une mission au service de la France et, dans le même temps, l’invectiver sans cesse. Comme on dit, on ne peut vouloir le beurre et l’argent du beurre ! Ce que l’intéressée ne semble pas comprendre, qui déclare sur Twitter : "Donc je n’ai pas le droit de collaborer avec les institutions de mon propre pays parce que j’ose dire publiquement qu’elles sont imparfaites ? Quelle étrange conception de la démocratie."

Je ne crois cependant pas que la dénonciation des institutions, effectivement imparfaites, soit en cause dans cette affaire, mais plutôt la véhémence de Rokhaya Diallo. Au fait, caractériser un individu par sa couleur de peau – blanche, en l’occurrence –, est-ce vraiment démocratique, Madame ?

Reste maintenant le rappeur Axiom – dont la place n’est pas menacée pour l’instant – qui, outre sa discutable légitimé, pose problème parmi ce Conseil. Car il s’agit là d’un autre militant antiraciste, armé des poncifs afférents – voir les paroles de son ironique chanson « Des youyous dans ma mairie » – qui pourraient infléchir les décisions prises par le Conseil du numérique. À moins qu’il ne s’agisse là d’une autre officine idéologique bien-pensante ; auquel cas, il a toute sa place !

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