Constitutionnalisation de l’IVG : ces courageux députés qui élèvent la voix

avortement IVG

Ce mercredi 17 janvier, cela fera 49 ans que le droit à l'avortement aura fait son entrée en France. C'est donc en ce beau jour anniversaire que le projet de loi visant à inscrire dans la Constitution la liberté des femmes de recourir à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) sera examiné à l'Assemblée nationale.

Pour certains, la loi ne va pas assez loin

À l'approche de cet examen, 110 amendements ont été déposés par des députés de tous bords. Sans surprise, certains cherchent à rendre le texte encore plus virulent. 21 députés NUPES ont ainsi déposé un amendement visant à remplacer les mots « la liberté garantie à la femme » par la formule « le droit garanti à une personne en état de grossesse ». Modification primordiale, cela va sans dire : le recours à l'IVG est suffisamment menacé en France pour que l'on prenne le temps de pinailler sur les mots, n'est-ce pas ? Et puisqu'on parle d'avortement, le groupe NUPES dans son ensemble propose d'élargir le sujet en joignant à ce droit « un droit lui aussi acquis de haute lutte » : la contraception. Tout aussi menacée que l'IVG, en témoigne cette décision présidentielle prise, il y a à peine un an, de rendre les préservatifs gratuits pour les mineurs. On ne sait jamais... Il vaut mieux inscrire tout cela dans le marbre.

Sept députés à contre-courant

Face à ces élus désespérément prévisibles, d'autres ont fait le choix d'une voie plus difficile. Dans un monde où la moindre réserve sur le sujet de l'IVG est devenue inaudible, sept députés ont pourtant fait le choix de porter haut et fort leurs convictions. Quatre d'entre eux ont ainsi déposé des amendements demandant la suppression pure et simple de ce projet de loi : Emmanuelle Ménard, députée de l'Hérault (non inscrite), et les députés Les Républicains Xavier Breton (Ain), Thibault Bazin (Meurthe-et-Moselle) et Patrick Hetzel (Bas-Rhin).

Pour ce dernier, joint au téléphone, la proposition de loi relève de la « communication politique »« On essaye de pointer un problème qui en France n’est pas réel, explique Patrick Hetzel. Aucun parti politique ne demande la suppression du droit à l’IVG aujourd’hui. On ne peut que s'étonner de cette importation dans le débat français d’une problématique nord-américaine », souligne l'élu auprès de BV. En plus de ce « hors-sujet », le député déplore un projet de loi qui viendrait briser « l'équilibre » de la loi Veil. « Il y a deux pans, dans la loi Veil, qui constituent cet équilibre : d'un côté, le droit des femmes à disposer de leur corps, et de l'autre, un droit qui est tout aussi fondamental, celui de la clause de conscience des professionnels de santé. Dès le début, on a dissocié ces deux aspects et l'on veut constitutionnaliser l'un sans constitutionnaliser l'autre. C'est cela, qui est très troublant. Si l'on constitutionnalise l'un, il faudrait constitutionnaliser l'autre. Or, cela n'est pas prévu. »

En plus de ces quatre députés, trois autres, du groupe LR (Philippe Gosselin, Anne-Laure Blin et Fabien Di Filippo), ont également déposé des amendements visant notamment à intégrer une meilleure information pour les femmes réfléchissant à avorter.

Que les partisans de cette constitutionnalisation se rassurent : ils gagneront mercredi, comme ils avaient gagné en 1975, et comme ils gagnent chaque année en voyant le nombre d'IVG battre des records. Face à cette doxa dominante, saluons le combat à contre-courant de ces sept courageux députés.

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Après L’IVG ce sera quoi , la procréation assisté pour femme célibataire, lesbienne en mal de fille a élevé dans la haine du mâle.
    C’est du n’importe quoi , les lois dans ce pays sont de plus en plus laxiste pour faire plaisir a certains groupes de pression et d’un autre coté pas assez répréhensive pour la racaille qui veux prendre la place des natif de ce pays.
    Il y a des moment ou je me pose la question si un conflit ne serait le bien venue pour faire une « grande lessive » dans cette pétaudière qu’est devenue ce pays.

  2. Avec 220000 avortements par an, « aux frais de la princesse », on ne voit pas pourquoi la loi Veil qui a largement été détourné de sa destination première, à savoir l’exception pour viol de mineure et danger de mort lié à la grossesse devrait être inscrite dans la constitution, puisqu’elle est entrée dans le mœurs, les us et coutumes, devrais-je dire, en lieu et place de contraceptif.

  3. Et pendant qu’on tue des bébés à naître et bientôt les vieillards qui coutent trop cher, ceux qui n’aiment pas la France fabriquent de futurs égorgeurs élevés avec nos impots

  4. Personne n’aurait donc relevé la « grossophobie » subliminale qu’implique la terminologie « personne en état de grossesse » ?

    • Je crois que, déjà, la constitution est en état palliatif!
      Fin de la propriété privée, fin du respect de la vie, fin de la Liberté, fin de l’Egalité (remplacée par l’égalitarisme)… Quant à fraternité, je ne la vois pas du tout (fraternité de façade pour les étranges, mais pas du tout pour la « famille française »)

  5. Comment peut-on inscrire le droit à l’IVG dans la constitution, sans garde fou (?) Sans y répondre inscrire parallèlement la peine de mort ? Au fait, le droit à la sécurité des biens et des personnes n’est-il pas inscrit dans la constitution ? De l’enfumage ?

  6. Qu’est-ce que c’est que cette obsession de vouloir tout inscrire dans notre Constitution ? Pourquoi ? Pour mieux effacer la démocratie en empêchant de peuple de décider de ses propres lois ? – – – – – –
    On voit bien à quel point ces gens-là sont fascisant. Vous me direz « C’est normal, le fascisme a toujours été un produit de l’extrême gauche, historiquement et aujourd’hui encore ». C’est pas faux…

  7. Des débats qui sont totalement inutiles, et qui ne servent qu’à cacher la disparition des vrais sujets à traiter dans la plupart des grands medias. D’abord, il n’y a qu’une minorité infime qui remet en question ce droit à l’IVG. Ensuite, si on peut fourrer n’importe quoi dans la Constitution, on pourra aussi la modifier un jour et faire l’opération inverse … Ils feraient mieux de s’interesser au pourquoi de l’effondrement de la natalité des francais de souche (l’IVG n’en est qu’un outil), mais ça, c’est plus compliqué, les réponses ne sont pas forcément politiquement correctes, et il faudrait de vrais hommes pour agir, donc impossible en ce moment. Cela passe par rétablir la discipline dans l’Education Nationale, ce qui passe par rétablir la discipline et attaquer la délinquance dans toute la société. Vous voyez cette équipe d’invertébrés de Sciences Po s’occuper de ça ? Non ? Ben moi non plus !…

  8. L’IVG, l’ultime recours… mais quid de la contraception avec encore trop de pilules non remboursées et trop d’IVG pratiquées à l’étranger faute de centres en France ; avant de constitutionnaliser, appliquons la loi Weil !

    • « quid de la contraception »? Vu et entendu à l’hôpital d’une ado de 16 ans : « la pilule, c’est pas pratique, il faut y penser, tous les jours. Le préservatif, c’est un tue l’amour »

  9. Baisse de la natalité, ajoutée à l’augmentation des avortements, nous sommes en route pour atteindre l’objectif des Verts en matière de décroissance. Sauf qu’il faut ajouter les importations de main d’œuvre venue d’Afrique. Avortements sur 5 ans, c’est plus d’un million de citoyens en moins.

  10. Préservatifs gratuits pour les mineurs cela tombe sous le coup de la loi Incitation à la débauche .
    .Continuons dans les projets pervers qui vont museler des médecins …

  11. l’IVG ne doit pas remplacer la contraception c’est un acte qui doit être murement réfléchi . On ne parle jamais des séquelles qu’il laisse chez beaucoup de femmes voir un traumatisme .

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