COP27 : chronique d’une mort annoncée

La COP27 aura été, sans surprise, un copier-coller des éditions précédentes avec les jets privés et les hôtels de luxe côtoyant les logements de fortune de militants extrémistes.
COP25

La COP27 aura été, sans surprise, un copier-coller des éditions précédentes avec les jets privés et les hôtels de luxe côtoyant les logements de fortune de militants extrémistes.

Mise en scène avec la participation de quelques chefs d’État en quête de légitimité internationale comme le genéral El Sissi, le président vénézuélien Maduro ou encore le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, tous trois mondialement reconnus pour leur grande fibre démocratique.

Regret quant à l’absence d’autres chefs d’État comme les présidents chinois, russe et américain ainsi que le Premier ministre indien, tous peu motivés par la grand-messe. À eux quatre, ils représentent… 57 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Un peu comme une Coupe du monde où le Brésil, la France, l’Allemagne et l’Angleterre auraient déclaré forfait.

Ses lobbystes industriels cherchant à faire du business mais aussi ses militants climato-gauchistes instrumentalisant la problématique climatique au nom de causes tierces comme l’égalitarisme, l’éco-féminisme ou la justice climatique. Ainsi, malgré le contrôle strict de l’administration El-Sissi n’autorisant pas les manifestations de rue comme à Glasgow ou Paris, un groupe de manifestants violents a tenté d’empêcher l’accès de la COP au PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné.

Ses discussions interminables entrecoupées de leurs huis clos où l’idéologie et les intérêts nationaux priment largement sur le pragmatisme climatique.

Et, enfin, sa déclaration finale teintée d’autosatisfaction et de narcissisme condescendant, à l’image du ministre des Affaires étrangères égyptien Sameh Choukri déclarant « Ça n'a pas été facile mais nous avons finalement rempli notre mission », confirmant des objectifs inatteignables associés à un catalogue de bonnes intentions qui ne seront jamais respectées puisque juridiquement non contraignantes.

Satisfaction de façade pour les uns, déception profonde pour les autres, les COP sont devenues, au fil du temps, des cloaques dont il ne faut plus rien attendre. Massivement présentes, l’Europe et l’ONU se sont une fois encore ridiculisées face à leurs principaux compétiteurs chinois, russe, indien et américain, tous aux abonnés absents. La déception des uns n’a d’égale que l’indifférence des autres. Quant aux militants extrémistes ils se désoleront, comme les années précédentes, que l’impuissance des politiques et l’égoïsme des industriels n’autorisent pas le Grand Soir décroissantiste qu’ils appellent de leurs vœux depuis des décennies.

Comme chaque année, l’objectif de 1,5 °C a été remis sur la table alors qu’il est obsolète depuis bien longtemps dans la mesure où les 400 ppm de CO2 (gaz carbonique) associées ont été dépassés en… 2018 (422 ppm en 2021). Quoi que l’on fasse aujourd’hui, le citoyen un peu éclairé sait que ce 1,5 °C sera irréversiblement atteint avant 2035. En coulisses, les responsables onusiens parlent, d’ailleurs, de 2,4 °C.

La maladie endémique des COP est de décréter des calendriers inversés imposant des échéances arbitraires sans prendre en compte ni les moyens ni leurs conséquences sur les grands équilibres mondiaux. Ainsi, bien qu’elle puisse apparaître pertinente de prime abord, la stratégie consistant à réduire drastiquement les investissements dans l’exploration et le développement de nouveaux champs pétroliers et gaziers s’est avérée suicidaire. C’est en grande partie cette stratégie promue de façon irresponsable par de nombreuses ONG qui provoque, depuis l’été 2021, la flambée des cours de l’énergie.

Mais, c’est sur un autre registre que la COP s’est concentrée cette année en mettant la pression sur les pays riches afin qu’ils aident les pays pauvres davantage sensibles aux effets dévastateurs du réchauffement climatique. Si l’accord final mentionne « la création d’un fonds spécifique dédié aux pertes et dommages climatiques dans les pays pauvres », aucun chiffre n’a été avancé. Un nouveau calendrier inversé !

Sur ce point, il est toutefois vrai que les pays développés sont très avancés par rapport aux pays émergents consommant 80 % du charbon et émettant 65 % des émissions. Aidés par une faible démographie, les pays de l’OCDE ont en relatif terminé leur transition. En revanche, les pays émergents sont devenus, au fil du temps, le véritable problème. Une étude décoiffante qui sera prochainement publiée par l’Institut Sapiens montre, de façon très claire, que l’énorme disparité démographique entre les pays de l’OCDE et les pays émergents est le facteur prépondérant pesant sur la transition énergétique. Les efforts considérables engagés dans les pays de l’OCDE, Europe en tête, pour décarboner leur mix énergétique à l’horizon 2050 (renouvelable, voiture électrique, pompe à chaleur, isolation de l’habitat) seront insignifiants si un effort de même ampleur n’est pas engagé dans les pays émergents.

Lors de la COP21, les pays riches s’étaient engagés à mobiliser un « fonds vert pour le climat » de 100 milliards de dollars par an à redistribuer aux pays pauvres. Force est de constater que ces promesses n’ont pas été tenues. Mais même si elles avaient été remplies en totalité, ces 100 milliards de dollars ne représentent qu’une partie infime des besoins réels. Selon l’économiste britannique Nick Stern, le chemin vers une société bas carbone nécessiterait un transfert d’au moins 2.000 milliards de dollars par an des pays riches vers les pays pauvres. 2.000 milliards de dollars représentent environ 3,7 % du PIB de l’OCDE. La croissance économique de l’OCDE étant aujourd’hui inférieure à 2 %, ce financement conduirait mécaniquement à une récession structurelle dans des pays riches tous hyper endettés. Une solution politiquement et socialement impossible à envisager. Retenons donc une seule chose de la COP27: la donnée de base n’est plus 1,5 °C mais 2,4 °C.

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Philippe Charlez
Ingénieur des Mines de l'École polytechnique de Mons (Belgique), docteur en physique de l'Institut de physique du globe de Paris, enseignant, membre du bureau politique de Identité-Libertés.

Vos commentaires

34 commentaires

  1. On passe de 1,5 à 2,4, la croissance continue, et certains en redemande et veulent une croissance économique ( et/ou démographique) sans fin .

    • Réponse évidente : les paramètres de Milankovich ne rapportent rien… En 2014, les flux mondiaux de la finance climatique s’établissaient à 714 milliards de dollars US. Et ça ne s’est pas réduit depuis, au contraire.

  2. En gros ..Le « représentant » Français ,pour participer à cette mascarade , aura parcouru en avion, de la COP 1 à Berlin à la COP 27 à Charm el Sheik quelques 120 000 kms … Multipliez par 200 Pays ( Entre 20 000 et 25 000 participants) et vous aurez une idée de ce « fameux  » impact carbone,dont toutes ces bonnes ames accusent le « petit peuple » d’en etre le responsable parce qu’il prend l avion au lieu de prendre le train !!

  3. Seulement pour se faire voir ,remarquer .voyager ,bien vivre ,bien bouffer et autres choses sans doute et tout cela aux frais des citoyens de chaque pays ..

  4. Bonjour
    COP 27 puis 28..29 etc et Davos sont le même combat des mondialistes pour s’enrichir encore plus et dominer toujours plus le petit peuple des sans dents qui comme en France roule diesel et fume des clopes ce petit peuple de travailleurs qui chaque jour par exemple permet à tous de faire fonctionner les hôpitaux la police le ramassage des poubelles la fourniture d’électricité la cantine des écoles etc etc

  5. Tout ce brillant article est très édifiant, si on part du principe que le « réchauffement » est une réalité. Le problème c’est qu’il ne suffit pas d’avancer des chiffres et des données mais il faut aussi les valider par des preuves, et là, plus personne ! Car on ne pas prouver ce qui n’existe pas.

  6. À propos du changement climatique: La NASA admet que le changement climatique est dû aux modifications de l’orbite
    solaire de la Terre, et non aux SUV et aux combustibles fossiles…
    Le plus grand facteur affectant le climat de la Terre est le SOLEIL
    À voir sur internet ( avant que cela soit censuré?) les travaux de l’astrophysicien serbe Milutin Milankovitch…
    Il serait grand temps de se débarrasser de ces idées reçues…

  7. Encore une réunion de profiteurs qui bavassent sur le climat dans des salles climatisées et qui ne servent à rien que dépenser l’argent des contribuables. Du vent, toujours du vent rien que du vent sous l’influence du grand prêtre du Dieu Eole, Macron 1er…

  8. Chez moi on interdit les canons à neige pour en installer en Égypte et qui vont fonctionner avec de l’eau déssalinisée (50bars saumure et tout le toutim)et vous luttez contre le réchauffement avec vos jets privés ? Macron lui au moins c’est pas un petit joueur il prend carrément un Airbus

  9. Personne ne sait qu’elle sera la température en 2035, et encore moins si l’homme y est pour grand chose, lire l’excellent bouquin de Steven E Koonin, ancien conseiller scientifique d’Obama et professeur de physique du globe à Caltech et à l’université de New York, un monsieur qui sait de quoi il parle contrairement à nos écolo.

  10. Une récente étude prouve que les variations du rayonnement solaire sont en grande partie responsables des variations climatiques ressenties sur la Terre. Ce n’est pas le CO2 qui doit retenir notre attention, mais bien le gaspillage et la pollution. Une agriculture raisonnée, des produits durables, des transports fluides, voilà qui contribuera à répondre à ces deux objectifs. Pour y parvenir, outre des solutions de bon-sens tels que savaient les mettre en oeuvre nos anciens, mais aussi la recherche sont les priorités auxquelles devraient s’attacher nos gouvernants au lieu de vouloir tenir des engagements sur lesquels nous n’avons aucun effet mais qui permettent de gouverner par la peur.

  11. L’argent ne résoudra rien alors inutile d’en envoyer dans ces pays et force est de constater que les pays les plus pollueurs ne se sentent pas concernés .Donc sachant que la France est l’un des pays qui polluent le moins , on arrête de nous emmerder , de nous culpabiliser et surtout on n’arrête de financer , encore une fois comme la guerre en Ukraine , pour des trucs qui ne nous concernent .Et ces belles économies on les injecte dans la sécurité , l’éducation , les soins , les ehpads , pour les petites retraites et les bas salaires .Et si on pouvait connaitre le bilan carbone de cette mascarade ……

  12. Bonjour,
    je suis surpris que vous paraissiez adhérer sans réserve à la propagande servie par ces COP successives: il n’y a aucun « consensus scientifique » sur le dérèglement climatique pour la bonne raison que personne n’est capable d’en décrire un règlement: le climat varie depuis toujours. Quant au méchant CO2, il y en avait bien plus au Cambrien sans fournaise sur terre! Les vignes poussaient en Ecosse , les prairies au Groenland au Moyen Age et les méchants humains de l’époque n’émettaient pas de gaz à effet de serre!.;
    Merci pour vos brillants billets sur l’énergie.

  13. Finalement, ces COP finissent par montrer leurs véritables objectifs: permettre aux pays du Sud de venir quémander des milliards de dollars tout en permettant à une ribambelle « d’officiels » de venir faire du tourisme aux frais de leurs états respectifs. La liste des représentants par pays publiée par le COP elle-même est toujours assez réjouissante…

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