Coronavirus : le masque et la frontière
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Le coronavirus cause un syndrome grippal mais est bien plus dangereux que le virus de la grippe. Sa mortalité est de l’ordre de 1 % et il n’y a aucun médicament agissant sur lui. L’angoisse de la maladie induit, pour un syndrome grippal banal ou une suspicion de contage, un besoin de certitude diagnostique en réalisant un test biologique alors que, finalement, que le test soit positif ou négatif, le principe du traitement sera le même pour l’individu malade : isolement et traitement des symptômes, au besoin en réanimation en cas d’insuffisance respiratoire.
Ce test diagnostic n’augmente pas les chances de guérison du patient. Il a un intérêt épidémiologique et préventif. En permettant de suivre la propagation du virus, il rend possible de la limiter en isolant au mieux les malades et les sujets infectés asymptomatiques, par exemple en confinant spécifiquement les habitants d’une ville comme cela été fait en Chine ou en Italie. Certains craignent, l’épidémie progressant, une pénurie de test diagnostic du coronavirus en France. Cette peur est à relativiser puisqu'en pratique, cela signifierait que l’épidémie serait alors déjà bien étendue sur le territoire et que, donc, finalement, le test aurait perdu son intérêt.
La prévention resterait celle préconisée en période d’épidémie grippale : isolement des malades, lavage des mains, limitation des contacts humains et, notamment, port de masques, comme le font, davantage que nous, les Japonais. Une distinction est faite entre les masques « chirurgicaux », anti-projection, destinés aux malades, et les masques de protection, plus sophistiqués et coûteux, réservés aux personnels de santé et autres personnes à risque. Il est répété que, pour l’immense majorité de la population, le port d’un masque serait totalement inutile. Pourtant, beaucoup achèteraient n’importe quel masque à n’importe quel prix, et peut-être pour l’utiliser n’importe comment. Les conseils sanitaires concernant les masques semblent peu compréhensibles. Pourquoi les masques chirurgicaux, qui peuvent retenir les postillons d’un malade, ne protégeraient pas un individu masqué du contact direct des postillons d’un malade sur le nez et la bouche, qui sont les portes d’entrée du virus ? De même, les masques dits de protection, qui en plus de protéger des postillons filtrent les virus en suspension dans l’air, sont sûrement plus efficaces que les masques chirurgicaux pour éviter une infection de l’entourage. Les masques sont des barrières comme les frontières, d’autant plus coûteuses et efficaces qu’elles sont étanches, et qui peuvent être contournées.
Ce n’est pas parce qu’un masque ne protège pas du virus à 100 % qu’il est inutile d’en porter, de même que ce n’est pas parce que les contrôles aux frontières ne préviennent pas toujours entièrement la diffusion d’une épidémie qu’il faut y renoncer par principe. Mais on ne doit pas avoir un faux sentiment de protection intégrale par le seul port d’un masque, surtout s’il ne s’agit que d’un masque chirurgical, et la sécurité a un prix.
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