Coronavirus, terrorisme, troubles sociaux : la grande trouille du gouvernement !
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Qu’il s’agisse du peuple médiatique ou du peuple tout court, la même interrogation demeure : pourquoi le gouvernement mène-t-il une telle politique de Gribouille ? Et pourquoi, surtout, cette dernière paraît-elle incompréhensible, entre tâtonnements permanents, marches avant suivies de marches arrière et autres pas de deux ?
La première réponse coule de source : dans le monde enchanté des grandes écoles, les jeunes macronistes aujourd’hui aux manettes ont tout appris, hormis l’essentiel ; à savoir que, par essence, l’Histoire est tragique et que, forte de plus de mille ans d’une histoire singulièrement mouvementée, la France est tout, sauf une « start-up nation ».
La seconde découle directement de la première : le gouvernement a peur ou, tout au moins, donne l’impression d’éprouver une peur diffuse. Il y a tout d’abord l’actuelle crise sanitaire, mais également ce néo-terrorisme frappant peu ou prou à l’aveuglette.
Ce n’est, certes, pas la première fois que la France doit affronter une épidémie et une vague d’attentats. Mais ces deux phénomènes surviennent conjointement, et ce, de manière inédite.
La crise du coronavirus est ainsi amplifiée par la tournure prise par notre société : hygiénisme, refus de la mort, place de plus en plus envahissante prise par ces réseaux sociaux propices à toutes les rumeurs et autres vocations de médecins improvisés. Quant au terrorisme, il n’a plus guère à voir avec celui que nous connaissions autrefois. Fait nouveau, il n’est pas structuré et aidé en sous-main par un État tiers, pas plus qu’il n’est motivé par les traditionnelles revendications territoriales ou de libération de prisonniers.
Pour trouver un précédent historique, il faut aller chercher du côté des nihilistes russes ou des anarchistes français qui, à la fin du XIXe siècle, posaient des bombes au petit malheur la chance, appelant de leurs vœux une sorte d’anarchie planétaire qui, en matière d’utopie et de parousie, n’est pas loin de rappeler l’actuel califat universel prôné par ces néo-islamistes.
Autant dire que le cocktail est, lui aussi, explosif, ce qui n’a pas échappé à ce gouvernement vivant manifestement dans la crainte d’un soulèvement social de grande ampleur. Cité par L’Opinion de ce 4 novembre, un député LREM affirme : « On a été tellement surpris par la naissance des gilets jaunes qu’on se demande si on serait capable d’anticiper l’émergence d’un mouvement du même type. » Mieux, toujours selon la même source : « Les groupes Facebook des gilets jaunes ont basculé sur la contestation de la politique sanitaire, d’abord contre le port du masque, ensuite contre le confinement. »
Pour tout arranger, cette contestation grandissante recoupe la même fracture sociale qu’en 2018, entre géants de la grande distribution et petits commerçants ; France d’en haut et France d’en bas, pour aller court. Plus inquiétant pour le gouvernement, il y a aussi fort à parier que, cette fois, ces gilets jaunes nouvelle manière ne se laisseraient probablement pas infiltrer et endormir par l’extrême gauche, tel que ce fut le cas il y a deux ans, ce, d’autant plus que tous les indicateurs sociaux sont actuellement au rouge.
Au Secours populaire, 45 % des personnes accueillies depuis le confinement du 17 mars ne l’avaient jamais été auparavant. Les demandes de RSA ont augmenté de 20 %, tandis que le nombre de chômeurs a grimpé de 6,7 % lors des deux premiers trimestres de l’année 2020. Ainsi, ce sont huit millions de personnes qui pourraient avoir recours à l’aide alimentaire, d’ici la fin du mois de décembre.
Et Frédéric Guzy, directeur de l’institut Entreprise et Personnel, de reconnaître : « Personne ne dispose des capteurs pour distinguer ce qu’il peut se passer, sauf à prédire une hausse de la pauvreté et de la précarité. » C’est-à-dire une situation, là encore, inédite et propre à déjouer tous les scénarios classiques du genre.
Bref, le gouvernement a peur. Il y a effectivement de quoi.
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