Corruption : les mails du fils Biden confirmés
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Fin septembre, Ben Schreckinger, reporter pour le journal américain de centre gauche Politico, publiait un livre-enquête sur l’ascension de la première famille des États-Unis : The Bidens. La révélation de l’ouvrage est en fait une confirmation : les courriels de Hunter Biden, fils prodigue du président, parus quelques semaines avant la présidentielle de novembre 2020 sont bel et bien authentiques et confirmés par différentes sources.
Pour rappel, il y a un an sortait « l’affaire du laptop » de Hunter Biden. Son ordinateur personnel, déposé pour réparation dans une petite boutique de Wilmington, dans le Delaware, puis oublié, tomba entre les mains de Rudy Giuliani, ancien maire de New York et avocat personnel de Donald Trump. Flairant là une occasion en or, celui-ci remit une copie du disque dur au New York Post, qui ne tarda pas à publier quelques-uns des courriels du fils terrible. Deux d’entre eux, en particulier, mettaient en lumière des conflits d’intérêts et probables affaires de corruption au plus haut niveau.
Le premier remonte à 2015, alors que Joe Biden est vice-président de Barack Obama et en charge de la crise en Crimée. L’homme d’affaires ukrainien Vadym Pozharsky, conseiller de Burisma, société ukrainienne de gaz naturel au conseil d’administration de laquelle siège Hunter, le remercie de lui avoir fait rencontrer son père, Joe, à Washington, DC. Or, quelques mois plus tard, Joe Biden fait pression auprès du gouvernement ukrainien pour limoger son procureur général, Viktor Shokin, qui souhaitait enquêter sur ladite société.
Le second courriel date de 2017 et concernait une répartition de fonds propres pour les personnes impliquées dans un projet d’affaires lié à Ye Jianming, fondateur du conglomérat chinois de l’énergie CEFC, désormais détenu pour corruption en Chine. Dans ce courriel, une ligne concerne Joe Biden lui-même : 10 % pour le « Big guy » (la référence à Biden père fut confirmée ensuite par l’un des protagonistes). À noter que Hunter Biden n’a jamais nié avoir eu ces échanges électroniques.
Pourtant, médias et agences de renseignement assuraient, à l’époque, qu’il s’agissait d’ingérence russe, à la faveur du candidat Trump (cela lui a d’ailleurs valu une procédure d’impeachment, ou tentative de destitution, fin 2019). De sorte que plus de cinquante hauts responsables des services de renseignement signèrent une tribune expliquant que ces courriels présentaient « les caractéristiques typiques d’une opération russe ». Les grandes plates-formes Facebook et Twitter retirèrent également l’affaire de leurs réseaux.
Aussi, interrogé par Tucker Carlson, le journaliste d’investigation Glenn Greenwald explique que les nouvelles sources mentionnées dans le livre de Schreckinger prouvent que toutes ces personnes ont délibérément menti au peuple américain. Le New York Post y voit le gage de la corruption des médias. Le camp Trump s’est quant à lui positionné sur le deux poids deux mesures dans le traitement de l’information à son égard.
Et effectivement, force est de constater que les grands médias américains ne reprennent toujours pas l’affaire. Même chose en France. Seule la récente biographie de Hunter Biden, Les Belles Choses, semblent intéresser nos grands médias. Le storytelling de Hunter Biden, « sexe, drogue et destin tragique », est sans doute plus vendeur.
Mais pourquoi rétablir la vérité un an après la sortie du scandale et, qui plus est, par le biais d’un média de son propre camp ? Ceci fragilise encore davantage Joe Biden. Rappelons que le contexte lui est désavantageux à l’approche des élections de mi-mandat : retour de Donald Trump en politique, opinion très favorable pour le président sortant*, erreurs politiques (Afghanistan) et difficultés personnelles. Vraisemblablement, les révélations de ce family business rebattront les cartes dans les mois à venir.
* Un récent sondage Rasmussen révèle que Trump est loin en tête pour la présidentielle 2024 face à Joe Biden (51/41) si ces deux candidats venaient à s’affronter.
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