Corse : Macron, déconstructeur de la France

« Ayons l’audace de bâtir une autonomie à la Corse dans la République, a lancé Emmanuel Macron, jeudi 28 septembre, à Ajaccio, aux 63 élus de la collectivité insulaire. Ce ne sera pas une autonomie contre l’État, ni une autonomie sans l’État, mais une autonomie pour la Corse et dans la République. » Le mot est lâché. Jamais un président de la République en exercice n'avait prononcé à haute voix le mot d’« autonomie » concernant le département insulaire français. Sans entrer dans l'historique des relations compliquées entre la Corse et le continent, l’idée d’autonomie a toujours alimenté et à la fois contenu les discours nationalistes, pour ne pas dire séparatistes. Un discours globalement salué en Corse. « Nous avons essentiellement relevé les propositions d’une reconnaissance constitutionnelle culturelle, historique, linguistique et insulaire. Et c’est globalement positif », assure Nicolas Battini, joint au téléphone par Boulevard Voltaire. Le patron et fondateur du mouvement Palatinu Associu assure, toutefois, que « tout l’oppose à Emmanuel Macron ». Une preuve que les réactions sont diverses.
« L'identité de leurs pères »
« Les Corses veulent défendre l'identité de leurs pères et ils ont raison », a réagi le président de Reconquête Éric Zemmour, sur X. « Que signifie l'autonomie dont leur parle Emmanuel Macron ? Lui-même le sait-il ? Que signifie l'autonomie d'un peuple qui aurait disparu ? L'urgence corse, comme l'urgence française, est identitaire avant d'être institutionnelle. » Une réaction qui permet de taper sur Emmanuel Macron sans tomber dans un jacobinisme forcené. Éric Zemmour a en effet réalisé, en Corse, le double de son score national à l’élection présidentielle. Sa réaction montre la difficulté, pour la droite, de parler d’un territoire qui vote pour les indépendantistes au niveau régional (ils ont concentré les deux tiers des voix lors des élections régionales) mais à droite lors des scrutins nationaux. Cela, Marine Le Pen en a conscience. Si les Corses se sont dotés de deux députés autonomistes, ils ont aussi propulsé Marine Le Pen en tête aux deux tours de l’élection présidentielle. Si seuls les Corses pouvaient voter, la candidate du RN aurait été élue avec près de 60 % des voix. Un plébiscite !
Les Corses veulent défendre l'identité de leurs pères et ils ont raison.
Que signifie l'autonomie dont leur parle Emmanuel Macron ? Lui-même le sait-il ? Que signifie l'autonomie d'un peuple qui aurait disparu ? L'urgence corse, comme l'urgence française est identitaire avant…
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) September 28, 2023
Comment expliquer l’engouement des Corses pour la droite ? « L’autonomie identitaire ne consiste pas à éloigner la Corse de la France mais à garantir une Corse corse au sein de la France et de l’Europe », explique Nicolas Battini, qui ne s’inscrit pas dans le mouvement indépendantiste. « On porte des revendications davantage identitaires qu’institutionnelles », explique-t-il. Pour le militant, la droite française est trop jacobine, mais elle recueille l’adhésion de l’électorat corse en raison de l’aspect identitaire. C’est, au fond, tout le paradoxe macronien : reconnaître l’identité corse mais se refuser à identifier une culture française. Donner aux régions ce qu’on ne peut reconnaître au pays. Et, au final, dissoudre un peu plus la France. « Je n’ai qu’un conseil à donner à ceux qui défendent la culture française : s’inspirer du modèle corse plutôt que de s’y opposer », sourit, un brin taquin, Battini.
Le RN entre intérêt électoral et doctrine
De son côté, le RN s’en tient à son discours d’unité nationale, voire de jacobinisme. « À force de tripatouiller, de donner des statuts parallèles, on déconstruit l'unité nationale », a affirmé, ce vendredi 29 septembre, sur France Info, Sébastien Chenu, au lendemain des propositions du chef de l’État pour une autonomie de la Corse. Le député RN du Nord, peu perméable aux sensibilités identitaires, porte donc une ligne dans laquelle se retrouve le gaulliste député RN Jean-Philippe Tanguy : « Je crois que le vrai problème des Corses, aujourd’hui, c’est de pouvoir bénéficier enfin d’un développement économique, d’investissements dans la culture, dans les infrastructures, dans l’eau, dans une autonomie énergétique [...]. C’est là-dedans qu’il faut investir », a martelé le député de la Somme, invité de l'émission « Les 4 vérités », sur France 2.
Vers d’autres revendications
Les concessions faites à la Corse ouvrent, évidemment, la voie à d’autres revendications. Ainsi, certaines voix au sein de la Bretagne veulent profiter de cette bienveillance présidentielle pour les revendications particularistes. « Le centralisme ne marche ni en Bretagne ni en Corse, a réagi, sur X, le député morbihannais Paul Molac (LIOT). La demande d’autonomie exprimée par nos collectivités est une réponse à cette inefficacité des politiques publiques de l’État que les citoyens ressentent au quotidien. » Une position qui rejoint les revendications corses. Pour sa part, le maire de Plœmeur Ronan Loas se dit prêt à « échanger sur le statut de la Bretagne ». Il fallait s’y attendre.
Le centralisme ne marche ni en Bretagne ni en Corse: la demande d’autonomie exprimée par nos collectivités est une réponse à cette inefficacité des politiques publiques de l’Etat que les citoyens ressentent au quotidien. Rapprochons les décisions au plus près des réalités locales
— Paul Molac (@Paul_Molac) September 28, 2023
« Ce qu’attendent les Bretons ce n’est pas un statut de la Bretagne, c’est un sauvetage de la filière pêche, celle de l’élevage, réagit Gilles Pennelle, le directeur général du RN et patron du RN en Bretagne, auprès de Boulevard Voltaire. C’est la fin de la fracture territoriale entre le littoral et l’intérieur. » Il n’en démord pas : « Plus on affaiblit les nations, plus on renforce la technocratie européenne. » D’autant que les différents groupes du conseil régional de Bretagne, de la gauche à LR, ont déposé, deux jours auparavant, entre les mains du Premier ministre Élisabeth Borne un rapport réclamant plus d’autonomie pour les régions. Seul absent, le RN compte s’y opposer de toutes ses forces. Gilles Penelle le sait, il sera taxé de jacobinisme mais il n’en démord pas : « Un État fort et stratège est le meilleur garant de la protection des identités régionales. Sinon, elles seront balayées par les immenses forces de la mondialisation. » Pas d’autonomie mais une reconnaissance de l’identité, voilà la ligne de la droite de la droite. Avec, au fond, la conscience que, derrière cette nouvelle lubie macronienne d’autonomie, se dissimule une étape supplémentaire du détricotage de la nation française.
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50 commentaires
En Corse, on ne voit pas de viols en tournante, pas de voitures brûlées, pas de pompiers caillassés, pas de profs égorgés ou de médecins tabassés. Celui qui se prêterait à ce genre d’exactions aurait d’abord affaire à la colère populaire avant de se retrouver devant un juge.
Sur le continent, une femme peut se faire violer dans le métro sans la moindre intervention des voyageurs. C’est totalement inimaginable en Corse.
Cela dit, le mot autonomie ne veut pas dire grand-chose, tout dépend de ce qu’on y met. Les Corses doivent savoir que leur île est la plus subventionnée, avec celle de la Réunion. Sans tourisme et sans subventions, on imagine ce que deviendrait ce petit paradis.
Que ferait la Corse sans la France ? Peut-être finalement les Américains y installeraient-ils une base militaire, à moins que ce ne soit les Allemands qui y installent des usines… Il faut bien faire vivre la population.
Jusqu’où ira t il dans la destruction de notre pays ? Identité corse c’est bien, identité française c’est mal, difficile de comprendre la réflexion nébuleuse présidentielle, il faudrait que les donneurs d’ordre se mettent d’accord.
Mais qui lui adonné mandat pour dépecer la France.
La Francecest une et indivisible
Et à « l’autonomie » du neuf trois, il y pense aussi. La folie de ce type est de plus en plus flagrante. Comment l’arrêter, les urnes ne suffiront pas.
Maintenant la Corse…
À quand la Bretagne ?
Pourquoi pas le Rocher de Monaco, ou la Principauté d’Andore ?
Question : A quoi pense ce garçon en se rasant devant la glace le matin ? Qu’il a à peu près foiré tout ce qu’il a entrepris ? Qu’il a mené le pays au bord de la ruine ? Qu’il est unanimement détesté dans le pays ? Que ce pays est en passe de devenir un narco état où règne la violence sans justice ou avec une justice à l’idéologie corrompue ? Je ne crois pas… Il est apparemment incapable de se remettre en question, de tirer le moindre enseignement de ses erreurs qu’il ne reconnait jamais…C’est bien là le problème…
Hélas ! Mille fois hélas ! Il faudrait une solution pour le destituer avant les 4 ans qui restent, mais laquelle ?
Il y a plusieurs mois, j’écrivais que Macron n’aime pas la France et encore moins les français , nous en avons la preuve aujourd’hui et ce n’est sans doute pas fini .
N’est-ce pas, tout simplement, un blabla de plus ? Pour moi « Ce ne sera pas une autonomie contre l’État, ni une autonomie sans l’État, mais une autonomie pour la Corse et dans la République. » Ça ne veut absolument rien dire.
Et, si j’ai bien compris, des discussions doivent s’engager au niveau local. Sous l’ère macroniste, on sait où mènent les récriminations des habitants : nulle part.
Macron le fossoyeur de la FRANCE , ce nom lui est de plus en plus approprié . Après les Corses ; les Bretons ; les Alsaciens ; les Savoyards ; les Aquitains ; l’ Occitanie ????? Ce triste sire est vraiment coutumier de la forfaiture et de la perfidie . Qu’il soit destitué serait la meilleur des choses qu’il puisse arriver pour sauver FRANCE .
Je viens de l’écrire, mais comment faire ?
Se préoccuper de la culture et de l’identité corse, c’est bien. Se désintéresser dans le même temps de la culture et de l’identité française, c’est mal et c’est mettre le doigt dans un engrenage dévastateur. Décidément notre président a un don en la matière.
N’oublions pas que ce débat a été relancé par la mort de l’assassin d’un préfet, tué par un islamiste.
Quelle cruelle photo de la France !
La CORSE, c’est une grenade dégoupillée. En Corse il y a tout et son contraire. C’est un amas de clan. A l’intérieur chaque village représente l’unité d’une famille, or si c’était du temps de Prosper Merimé, c’était logique. Maintenant, il y a eu alliance et mésalliance, les parties rapportées ont fini de tout mélanger. C’est un melting-pot à la sauce Corse. Des avantages fiscaux, ils les ont depuis belle lurettes. Ils veulent tirer sur la corde, mais un jour elle cassera.Quel indépendance, alors que les premiers matériaux utilisés en construction viennent de France. Certes la Corse est belle, elle sent bon quand vous arrivez par la mer, les senteurs du maquis, c’est extraordinaire. Mais qu’ont-ils fait , cette île existait déjà avant les Corses. Quand je pense que la route Ajaccio – Calvi est magnifique, je reprenais le bateau à Calvi, et j’en fis réflexion à un ami Corse du mauvais état de la route, il me répondit, tu sais avec toutes les subventions versées, nous devrions avoir 10 mètres de hauteur d’asphaltes. Que tous les corses prennent leurs retraites en Corse, c’est normal alors qu’ils ont travaillé en France, mais qu’on reproche aux continentaux de s’y installer, c’est de la ségrégation. J’aurais des pages et des pages à parler de la Corse. En Corse, voir, entendre et se taire c’est la seule cause à respecter.
sa politique européenne pas française veut transformer la France en Lander comme en Allemagne, mais qu’il aille jusqu’au bout où les élections sont à un tour et c’est un chancelier qui gère, que le chancelier paie la plupart de ses factures et n’a pas 25 véhicules qui le suivent pendant ses déplacements.
Macron, que ne ferait-il pas pour récupérer des voix!