Corse : une manifestation protestait, dimanche, contre l’ensauvagement

© Capture écran CNEWS
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« Marie-Claire sempre viva. A rimigna fora » (« Marie-Claire toujours vivante. Nous sommes debout dans la rue », NDLR). Derrière une banderole blanche, une centaine de personnes se sont réunies, ce dimanche 12 janvier, dans le quartier de Montesoru, à Bastia (Corse), pour rendre hommage à Marie-Claire Galletti, retrouvée morte le 26 décembre dernier. Âgée de 77 ans, cette femme, qui avait été victime d’un vol à l’arraché avec violence quelques jours plus tôt, s’est donné la mort peu après Noël. Pour l’heure, « il n’est pas possible d’établir une relation directe et certaine entre l’agression subie par cette personne et les circonstances, toujours complexes, de son suicide », précise le parquet. Mais à Bastia, l’émotion reste vive et beaucoup s’inquiètent de l’insécurité grandissante.

Manifestation d’hommage

« Une telle tragédie doit servir de leçon. » Sous le ciel bleu de Corse, ils étaient une centaine à manifester, à l’appel d’un collectif de jeunes, pour rendre hommage à Marie-Claire Galletti. Si de nombreux représentants de la droite étaient présents (mouvements corses, Reconquête, Rassemblement national…), beaucoup se sont indignés de l’absence des élus locaux à cette cérémonie d’hommage.

L’un des jeunes proches des organisateurs, Pierre-François Quercioli, élu au conseil académique de la vie lycéenne (CAVL) de Corse, et tout juste nommé responsable régional des jeunes du parti corse Rassemblement patriotique républicain (RPR), a notamment pris la parole devant une poignée de médias locaux. « Le respect devient une valeur de plus en plus rare », s’insurge celui qui a fait le déplacement depuis Ajaccio. La fédération corse du Renouveau lycéen, dont il est membre, surenchérit dans un communiqué et dénonce « un sentiment d’insécurité grandissant ». Lisandru, l'un des jeunes organisateurs, dénonce pour sa part une « lâche agression » et dénonce un présumé « harcèlement » qu'aurait subi la septuagénaire de la part des proches de son agresseur. Alexis Fernandez, président du RPR, également présent à la manifestation, abonde dans le même sens. Contacté par BV, l’ancien candidat aux élections législatives pointe, lui aussi, une « montée des violences en Corse ». Il en veut pour preuve l’agression subie par Marie-Claire, le 18 novembre 2024.

Ce jour-là, en début de soirée, aux alentours de 18 heures, Marie-Claire, décrite par ses voisins comme une femme serviable, rentre chez elle dans le quartier de Montesoru, à Bastia. Sur le pas de sa porte, la septuagénaire se fait arracher son sac. Légèrement blessée, elle est emmenée aux urgences où elle est soignée. Rapidement, une enquête est ouverte. Dix jours après les faits, un adolescent de 14 ans est interpellé. Entendu par les forces de l’ordre, le jeune garçon reconnaît les faits. Le 26 décembre, soit un mois après cette agression, le corps de Marie-Claire était retrouvé sans vie au pied de son immeuble. Présenté devant un juge pour enfants, l'adolescent devait être jugé ce 10 janvier mais a finalement obtenu un renvoi. Contacté à ce propos, le tribunal pour enfants de Bastia n’a pas donné suite à nos sollicitations.

« Une violence sans limites »

Selon Alexis Fernandez, cette agression qui se solde par un drame vient s’ajouter à de récentes violences sur l’île. Fin décembre, des coups de feu ont retenti dans le centre-ville d’Ajaccio. Un jeune pompier est décédé des suites de ses blessures. Six autres personnes ont été blessées. À cette tuerie, on peut ajouter les nombreuses agressions rapportées par la presse insulaire. « Tout cela est digne des banlieues parisiennes », s’insurge l’ancien candidat du Rassemblement national. « Ce qu’on redoute est en train d’arriver. La Corse est en train de se balkaniser », poursuit-il. Auprès de BV, il dénonce une « violence qui n’a plus de limites ». « Avant, en Corse, on connaissait les violences mafieuses qui impliquaient des bandes rivales. Maintenant, on a une violence qui touche à tout et à tout le monde », explique-t-il, relevant que le principal suspect impliqué dans l’agression de Marie-Claire est mineur.

Il pointe du doigt le « trafic de drogue qui est développé partout et qui engendre une violence sans limites ». Également présent à l’hommage pour Marie-Claire, Nicolas Battini, président du mouvement nationaliste Mossa Palatina, accuse, quant à lui, « le changement de populations ». L’île de Beauté, longtemps préservée des maux du continent, doit désormais faire face à une même insécurité. Face à ces enjeux, une jeunesse, celle qui s'est mobilisée pour Maire-Claire, entend bien peser pour redonner à l'île sa quiétude. « Cela donne bon espoir de les voir s’engager », conclut Alexis Fernandez.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

12 commentaires

  1. Cela m’étonne que les Corses n’aient pas réagi plus rapidement et plus efficacement à cette agression barbare. Espérons qu’ils ne vont pas se laisser embobiner par nos « humanistes sélectifs » qui ont généralement plus de compassion pour les criminels barbares que leurs victimes.

  2. En fin 2023 j’étais à Ajaccio, non pas pour passer les fêtes, mais pour affaire personnel. J’ai constaté que la Corse avait bien changé. J’ai débarqué à BASTIA, et je suis reparti par AJACCIO. Et l’absurdité de la circulation à pris le modèle de toutes les grandes villes Françaises (Paris, Bordeaux,Montpellier) à titre d’exemples. A Ajaccio il y a deux voies de circulations, mais une réservée aux bus et taxis. Or une file interrompue de voitures, et à droite une voie vierges de toute circulation, seulement à un rond-point vous attendent la police. Il y a encore l’esprit Corse qui fonctionne, heureusement, mais juste à quand.

  3. Ces combats se gagnent surtout dans les urnes. Au peuple à ne plus voter pour l’élite mondialiste qui les exploite en détruisant les nations, notamment en laissant prospérer la violence et le banditisme.
    Seules les nations protègent les peuples et la démocratie, il suffit d’y réfléchir un peu pour le réaliser.

  4. la corse n est pas encore le continent , les vols a l arraché se comptent sur les doigts d une seule main dans toute la corse depuis 5 ans. La drogue malheureusement est en forte progression depuis 10 ans , quant a la grande criminalité ( racket assassinats ) ne concerne pas la population ..Les femmes peuvent s habiller comme elles veulent et peuvent rentrer seules la nuit sans soucis . S il y a entre 3 a 4 000 continentaux qui viennent s installer en corse tous les ans , c est surtout pour la tranquillité et le cadre de vie pour eux et leurs enfants .

  5. Il y a bien longtemps que la corse a changé..la violence y a toujours existe entre corses,par tradition,comme dans le sud de l’Italie.. ce qui a changé c’est la supériorité progressive prise par les  » jeunes » dans la délinquance  » du quotidien…drogue,vols,racket..,avec la complicité de jeunes corses ( eh oui!)..la corse contrairement à ce que pensent les parisiens n’est plus secure,comme nos villes moyennes et nos campagnes

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