La coupable naïveté des élites européennes face à l’islam : deux exemples effrayants
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À grand fracas (du moins les termes utilisés par les autorités espagnoles incitent à employer le mot), la police catalane a donc annoncé que la "cellule" responsable de la dernière boucherie était entièrement "neutralisée". Étrange sémantique : "neutralisé" veut dire "danger écarté" et eût dû s’employer en amont, dans le cadre d’un attentat déjoué, et non en aval d’un massacre islamiste en partie réussi, énième du nom. Cela dit sans accabler une police qui fait au mieux son boulot dans un cadre imposé par le politique… Mais à ce tarif dialectique, il faudrait ajouter les quinze innocents ayant également et définitivement été « neutralisés », de même que la centaine d’innocents temporairement « neutralisés ».
La naïveté apparente qu’affichent les élites européennes est peut-être aussi dangereuse pour les citoyens que le djihadisme contre lequel les premières sont censés protéger les seconds. Naïveté éminemment criminelle dans son refus d’envisager un lien avec un islam lui-même pourtant clairement en guerre civile (les premières victimes de l’islamisme sont les musulmans eux-mêmes), dans sa méconnaissance criminelle de l’islam, dans les textes duquel le mensonge est conseillé au fidèle en fonction du contexte, etc.
Cette naïveté s’illustre quotidiennement à travers des exemples concrets. En voici deux, récents et édifiants, parmi d’innombrables.
Premier exemple : Bilal Ramrani, ancien membre d’un groupe de jeunes radicalisés d’Amsterdam (Hofstadgroep), accusé dans sa jeunesse de préparer des attentats en Hollande, fut embauché comme animateur socio-éducatif par l’intermédiaire de la controversée Saadia A.T. dans le cadre du programme de déradicalisation initié par la municipalité d’Amsterdam. Or, l’on vient de découvrir que, durant des années, simulant sa propre déradicalisation, au lieu de prévenir les radicalisations, il les suscitait tout au contraire (De Telegraaf, 23 août).
Deuxième exemple : l’imam instigateur des récents attentats de Barcelone, Abdelbaki Es Satty, avait bénéficié, en mars 2015, d’une annulation d’arrêté d’expulsion après avoir purgé une peine de quatre ans de prison pour trafic de drogue, le juge ayant estimé qu’il avait "démontré ses efforts d’intégration dans la société espagnole" (LaLibre.be citant El Mundo).
Un article du Figaro du 23 août s’intitule : "Les psychiatres peuvent-ils dépister des passages à l’acte de nature terroriste ?", faisant suite au souhait du ministre de l’Intérieur français d’impliquer ces spécialistes dans la lutte antiterroriste. D’autant plus curieux que, précisément, l’autorité évoquait volontiers jusque-là, et dans certains cas non sans un certain empressement, la piste de "l’antécédent psychiatrique" pour mieux écarter celle du djihadisme, qui aurait sans doute souligné son incompétence, sa responsabilité ou son impuissance… Nous prenons donc acte… de cette contradiction supplémentaire.
N’eût-il pas mieux valu inverser l'équation, par exemple, en imaginant le titre suivant : "Les psychiatres peuvent-ils dépister chez nos politiques l’aveuglement, l’incompétence, la naïveté criminelle et leur refus pathologique de même nommer l’ennemi à combattre, dans le cadre de la lutte contre l’islamo-fascisme ?"
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