Covid-19 : l’école à la maison ?
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À l’image de leurs parents au boulot ou dans le métro, les enfants aussi ne parlent plus que de lui dans les cours de récré. Le coronavirus leur permettra-t-il de rester chez eux et de manquer la classe ? Mais, dans ce cas, comment relever un tel défi ?
Si certains élèves angoissent face à l’évolution du Covid-19, d’autres écoliers, au contraire, attendent impatiemment que « l’école soit fermée pour retourner en vacances ». Drôle de période pour ces douze millions d’élèves accueillis chaque jour dans les 60.000 établissements scolaires.
Pour faire face à l’épidémie, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a peaufiné son organisation. Tout est fin prêt en cas de fermeture d’établissements par décision préfectorale. 300.000 élèves scolarisés dans l’Oise, le Haut-Rhin et Ajaccio sont déjà concernés par ces mesures de sécurité.
Point de vacances anticipées pour les élèves confinés, mais plutôt des modes d’apprentissage à distance, permis notamment par les outils numériques. Ainsi, le CNED propose une plate-forme gratuite avec des cours et des exercices adaptés à chaque niveau. La procédure est simple : le directeur communique les modalités d’inscription et l’élève peut, ainsi, participer à une classe virtuelle et continuer d’acquérir de nouveaux savoirs.
L’organisation semble bien huilée sur le papier ; pour autant, la mise en pratique soulève quelques interrogations. Quid du temps d’exposition aux écrans des jeunes enfants ? Si, aujourd’hui, pratiquement toutes les familles sont équipées d’un téléphone relié à Internet, certains foyers peuvent être handicapés par l’absence d’une tablette ou d’un ordinateur à la maison. De plus, « il faut bien reconnaître que les enseignants ne sont pas du tout habitués au télétravail », explique, dans Le Figaro, Stéphane Crochet, de l’UNSA, ajoutant qu’il n’est « pas évident de donner du travail à distance à des enfants très jeunes, encore non autonomes. D’autant plus que de nombreuses familles parlent mal le français surtout en zones d’éducation prioritaire (REP et REP+). » Comment pallier aux tensions potentielles entre parents et enfants lorsqu’il faut, comme en témoigne cette mère de famille, « additionner sa journée de travail et un semblant de cours de mathématiques ou de physique, c’est vraiment la double peine. Je ne tiendrai pas des semaines » ?
Finalement, cet épisode de fermeture d’établissements aura au moins le mérite de remettre les pendules à l’heure pour certains en revalorisant la place de l’humain. Ce professeur au Lycée français international de Hong Kong, dispensant ses cours en ligne depuis plus d’un mois, l’atteste : « Beaucoup d'élèves en ont marre des écrans et ont décroché. Beaucoup n'ont qu'une envie, c'est de revenir au lycée et retrouver leurs copains. Seuls les meilleurs réussissent à bien suivre. Et encore... L'apprentissage et la socialisation, ça ne se fait pas que devant un écran. Cette expérience m'a rassuré : c'est pas demain la veille que je serai remplacé par un ordinateur. » À quelque chose malheur est bon…
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