COVID-19 : Trump rebondit sur la crise

Trump

Ce qui devait annoncer l’effondrement de Trump pourrait bel et bien être son sauf-conduit pour l’élection présidentielle de novembre 2020.

Quelle joie, pour les parlementaires démocrates assistés de leurs RINOs (Republicans In Name Only/républicains seulement de nom), de savoir que l’économie allait perdre un tiers de sa valeur. Quelle joie de voir Trump se lancer dans une stratégie de distanciation et de confinement seulement dans la deuxième quinzaine de mars.

Forts de projections qui annonçaient, pour avril, jusqu’à deux millions de morts (chiffre maintenant rectifié à 60.000), la presse et les professionnels de l’impeachment martelaient quotidiennement l’idée selon laquelle Trump avait, pour agir, perdu un mois, donc environ l’équivalent des morts du 11 Septembre. Donc, le président avait du sang sur les mains. Donc la « machine à impeacher » allait s’organiser, encore une fois.

Et, de toute façon, il était cuit, « la meilleure économie du monde » proclamée par Trump, fondant comme neige au soleil, venait en deux semaines de fabriquer 17 millions de chômeurs. Plus qu’en 1929. On le tenait!

Alors, on en profitait, CNN en tête, pour gommer l’effet des primaires démocrates, donc la nomination de Biden, un candidat soupçonné par les méchantes langues d’être sénile, mais surtout d’être un peu trop dans la poche de l’empire du Milieu en un temps où l’image de la chauve-souris était en baisse. Comment ? En promouvant les points de presse quotidiens de l’excellent Andrew Cuomo, gouverneur de l’État de New York, le plus touché par la crise. On avait rêvé, un temps, que Kamala Harris ou Mme Michelle Obama auraient pu, l’une ou l’autre, devenir sa coéquipière pour lui succéder avant la fin de son mandat. Qui sait ? Mais d’autres, les démocrates traditionnels de la vielle école, voyaient en Cuomo le messie.

Toujours est-il que, du jour au lendemain, les Américains ont réalisé qu’ils vivaient dans un État fédéral, dirigé par 50 politiciens du tangible, des quasi-chefs d’entreprise, psychologiquement plus proches de Trump, en somme, bien loin des idéologues de l’intersectionnalité washingtonienne.

Rentrant dans le pays réel par ses points de presse quotidiens, surfant sur la dramatisation des projections et du confinement, organisant des téléconférences régulières avec les gouverneurs des deux partis, en recevant en retour des compliments de la plupart pour avoir bousculé la bureaucratie, Trump, de son côté, a étouffé le gang de l’impeachment. Qui sont, aujourd’hui, Pelosi, Nadler, Schiff, Schumer ? No sé!

Puis, la presse en a trop fait. Dimanche dernier, une chaîne a voulu faire dire au Dr Fauci, chef du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, que des vies auraient pu être sauvées si on avait agi plus tôt, en le piégeant sur une question théorique.

Le lendemain, lors du point de presse quotidien de l’équipe de crise, non seulement Fauci a réagi vivement, mais Trump a présenté une petite vidéo ridiculisant la presse sur ses positions initiales sur la pandémie, tout en présentant une récapitulation claire des décisions prises en fonction du développement de l’épidémie. Puis il a préannoncé une réouverture de l’économie graduelle, probablement en mai. En conclusion, après avoir hésité au début, servi par des experts identiques à ceux qui ont confiné 3,5 milliards de Terriens, Trump semble avoir repris la main et vient de créer un conseil de la relance composé d’entrepreneurs, de gouverneurs et d’épidémiologistes.

André Archimbaud
André Archimbaud
Consultant stratégique

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois