Covid, salafisme et terrorisme : vers une France du désespoir

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Le mois d’octobre 2020 aura été l’un des plus sombres de ces dernières années : quatre assassinats tuant, coup sur coup, un enseignant et des paroissiens, puis les multiples mesures sanitaires affectant l’économie du pays, du « couvre-feu » au reconfinement. Des symboles forts. Ainsi, le Français doit s’enfermer chez lui et attendre que les orages passent, tant épidémiques qu’islamiques. Car, du virus respiratoire au virus djihadiste, les protections auraient dû être identiques : des frontières (nationales et locales). Or, rien de tout cela puisqu’on entre ici comme dans un moulin, sans contrôle ni fiche de police.

Seules les portes extérieures de l’espace Schengen viennent d’être fermées. Si peu de précautions dans la civilisation du « principe de précaution » : chez nous, quasiment pas de gel hydroalcoolique de janvier à mars, pas de masques en quantité avant mai. Bref, dans la (start-up) nation du « laisser faire », on ne sait plus rien faire, là où l’on célèbre l’économie virtuelle au détriment de l’économie réelle. Une honte ! Digne des pays les plus pauvres de la planète. Un exemple probant : à ce jour, les Philippines ne recensent que 7.000 décès à cause du Covid-19, un peuple du tiers-monde dont la démographie dépasse largement la nôtre, avec près de 107 millions d’habitants (!). Une honte qui va au-delà de la fracture qui s’est creusée entre les sociétés asiatiques et les sociétés occidentales. Autrement dit, le darwinisme a dissous les consciences, l’adaptation devenant finalement l’autre nom de la résignation, si ce n’est de la soumission.

En France, le taux de positivité aux tests s’envole (plus de 20 %), avec un bilan humain faisant état de plus de 36.000 morts. En réalité, aucune mesure coercitive n’a endigué la pandémie, et ce, en dépit du panurgisme des élites mondialisées dans l’art de scléroser les corps et les esprits. Car, des salles de concert aux bars, rien n’aura échappé à l’œil suspect de l’ordre sanitaire. Voilà pourquoi beaucoup pensent vivre ce que Camus avait décrit dans La Peste. Soit, mais pensent-ils dire, à leur tour, « I can’t breathe » (« Je ne peux plus respirer ») ? De fait, l’hibernation sera toujours efficace, surtout contre la vie ! Et, paradoxalement, le confinement s’impose comme le libéralisme : moins il est efficace, plus il s’intensifie.

Ne faisons, donc, plus rien comme les « hommes herbivores » (soushokukei danshi) générés par la société japonaise. Ou, satisfaire son estomac comme le torturer, tels sont les signes d’une décadence avancée. Clairement, nous voici dans la France du renoncement. « Dépourvu de sens métaphysique, l’homme ordinaire n’a pas conscience d’une entrée progressive dans la mort, bien qu’il n’échappe pas plus que les autres à un destin inexorable », avait écrit Cioran. Ô qu’il est beau, le progressisme ! Une terre d’églises saccagées, de cathédrales incendiées et d’« infidèles » humiliés ! Un vaisseau fantôme qui passe par pertes et profits notre inconscient athénien, spartiate, franc, breton et scandinave. Tragiquement, la France des écrans contre celle des glaives et des écus, celle de la force et de la ruse… Alors, à quand la France de l’espérance ? Sinon, les Gaulois de moins en moins « réfractaires » risquent de succomber au charme d’un hybride, à la fois roi et joker ; le rire étant logiquement une autre manière de pleurer.

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Henri Feng
Docteur en histoire de la philosophie

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