Crépol : pourquoi le mobile raciste n’est-il pas retenu pour l’instant ?

© Boulevard Voltaire
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« Nous devons avoir le courage de dire les choses. Nous sommes lucides face à cette violence insupportable, meurtrière qui effraie et met en colère. […] Ce qui a coûté la vie à Thomas n’est ni un fait divers ni une rixe en marge du bal d’un village. C’est un drame. Ce sont des personnes qui ont agressé gratuitement d’autres personnes. » En déplacement dans la Drôme, ce lundi 27 novembre, Olivier Véran, hué par des riverains, promet de « dire les choses ». Pourtant, au terme de sa courte allocution devant les caméras, le porte-parole du gouvernement refuse de parler du présumé mobile raciste du meurtre de Thomas. L’ancien ministre de la Santé s’en tient à des banalités de circonstance.

« Planter des Blancs »

Une ligne qui s’inscrit dans celle dessinée par la Justice. Ce samedi 25 novembre, à l’issue de la garde à vue, les neufs suspects ont été mis en examen pour « meurtre en bande organisée », « tentatives de meurtre en bande organisée » et « violences volontaires commises en réunion avec usage ou sous la menace d’armes ». Six d’entre eux (dont deux mineurs) ont été placés en détention provisoire. Les trois autres (dont un mineur) restent sous contrôle judiciaire.

Ni la préméditation ni le mobile raciste n’ont été retenus par les juges d’instruction en charge du dossier. Et ce, alors que dans la presse locale, quelques jours seulement après le bal, plusieurs témoins rapportaient avoir entendu certains de leurs agresseurs dire : « On est là pour planter des Blancs ! » Des propos confirmés au micro de BV, par un ami proche de Thomas, présent lui aussi à ce bal d’hiver. Dans l’un de ses derniers communiqués, le procureur de Valence lui-même explique que « neuf témoins ou victimes sur les 104 auditionnés entendent des propos hostiles "aux Blancs" ». Pour autant, la Justice considère que ces témoignages « ne sont ni suffisants ni déterminants juridiquement ». Pour rappel, une agression commise en raison de l’appartenance ethnique, religieuse ou raciale constitue une circonstance aggravante.

L’enquête n’est pas encore terminée. À l’heure actuelle, si les suspects reconnaissent - à l’exception de l’un d’entre eux - leur présence à Crépol ce soir-là, aucun n’admet avoir porté des coups de couteau. L’identification du principal suspect, responsable des coups meurtriers portés contre Thomas, n’est pas achevée. Il est toujours possible qu’au vu des avancées de l’enquête, le mobile raciste soit finalement ajouté à la liste des chefs d’accusation qui pèsent contre les neufs suspects. Mais beaucoup en doutent.

Colère sur les réseaux sociaux

En effet, après avoir tenté de maintenir secrets les prénoms des principaux suspects - bien que de nationalité française pour une majorité d’entre eux, ils ont tous, sans exception, un prénom à consonance étrangère -, l’effacement du mobile raciste a fini d’agacer une partie de la classe politique et de nombreux Français. Marion Maréchal, tête de liste aux élections européennes de Reconquête, juge « incompréhensible » la décision des magistrats : « Le procureur de la République lui-même reconnaît que neuf témoins ont entendu des "propos hostiles aux Blancs" mais ne retient pas le motif raciste. Scandaleux. Que cherche à dire la Justice ? » Jean Messiha, de son côté, s’interroge sur son compte X : « On parie que les Français arrêtés après avoir manifesté à Romans-sur-Isère seront qualifiés de racistes [quant à eux] ? » De nombreux internautes s’agacent eux aussi de cette qualification des faits.

Si le mobile raciste est fréquemment retenu dans de nombreuses affaires - récemment, le septuagénaire accusé d’avoir entaillé la gorge de Mourad, un jardinier, après avoir proféré des insultes, est ainsi poursuivi notamment pour « injure non publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » -, le « racisme anti-Blancs » est, quant à lui, rarement pris en compte par les magistrats. En 2018, Libération recensait ainsi deux affaires dans lesquelles ce mobile avait été retenu, en appel.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

60 commentaires

  1. Ce Syndicat de la magistrature n’est pas à une forfaiture près. Avant de combattre les étrangers, il faut déjà se débarrasser de de nos ennemis intérieurs tels ceux-ci. Sinon nos efforts seront vains. Il est scandaleux d’autre part que des défenseurs de la France soient mis sous les verrous alors que des racailles barbares anti-France sont encore en liberté. Cette situation ne peut plus durer.

  2. Le racisme semble avoir plusieurs couleurs. Apparemment le racisme anti blancs n’existe pas , étonnant non?

  3. Parce que il n’y a rien de Raciste, dans ces marches Identitaires ! Ces marches Identitaires ne sont que l’expression, de ce que l’on ait ! Nous populations Françaises de souches, même si nous pouvons nous même, être issus d’une certaine diversité et avoir des origines diverse ! Ce qui est mon cas ! Et en même temps exprimer qu’en cas de problème, on se défendra et on ne se laissera pas faire ! Ces marches Identitaires, qui ont ut lieux Dimanche soir et Lundi dernier à Roman sur Isère, entre la Drome et l’Isère, ne sont que l’expression, face à l’agression criminelle et mortelle de la Fête à Crépol ! Il n’ya rien de Raciste dans ces défilés Identitaires ! Et elles ont tous mon soutient ! Amitiés à tous Hervé de Néoules ! Si l’Etat faisait son devoir, ainsi que les Juges nous n’en serrions pas la !

    • pardon, mais vous vouliez dire  » ne sont que l’expression de ce que l’on EST » verbe être et non avoir !! je sais çà semble très dérisoire dit comme çà, pourtant çà ne l’est pas, les mots ont un sens !

  4. Parce que le racisme est une règle de droit qui n’est pas générale et impersonnelle, mais une règle qui s’applique ou ne s’applique pas en fonction des communautés , elle ne concerne et ne punit que les individus de la communauté blanche.

  5. Quand surviendra le chaos et la guerre civile , car c’est inexorable et indubitable , que les juges se rassurent ils ne seront pas oubliés . Quand la « machine » sera en route plus rien ne l’arrêtera .

  6. Si le racisme anti-blanc ne peut pas exister, doit-on en conclure que c’est parce que les juges estiment que la « race blanche est supérieure aux autres races  » ? Les juges seraient donc racistes ? LOL

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