Crimes et délits ordinaires : l’arbre qui cache la forêt
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Qu'on m'entende bien : par ordinaires, je ne veux pas nier leur importance mais seulement souligner qu'ils s'inscrivent tellement dans la quotidienneté qu'on ne fait plus vraiment attention à eux.
S'il y a une forêt, donc, des crimes et des délits « ordinaires », quel est l'arbre qui la cacherait ?
Il me semble que, depuis quelques mois, on porte une attention accrue, considérable, aux agressions sexuelles, aux phénomènes d'emprise et de harcèlement. Aux infractions permises ici ou là par la domination virile et la faible résistance de certaines femmes. On ne peut que s'en féliciter.
Au-delà de la discussion sur la désignation du crime - meurtre ou assassinat dont la victime est une femme, ou féminicide -, il est clair que les associations qui se sont à juste titre mobilisées pour que la société prenne toute la mesure de ces tragédies, parfois irréversibles, du quotidien et de la coexistence ont réussi à faire entrer dans la conscience publique l'extrême gravité de ces transgressions. Ainsi que l'ampleur des carences et indifférences qui, à tous niveaux, empêchaient une répression efficace.
Il faut, à ce sujet, saluer l'action de Marlène Schiappa qui, pour une fois, s'attache à prévenir de véritables drames au lieu de grignoter pénalement des attitudes et des libertés sans commune mesure avec les premiers. Les mesures qu'elle va proposer, outre un soutien psychologique, prévoient un protocole pour la police et la gendarmerie, la levée du secret médical et l'interdiction des armes à feu dès la première alerte.
Ce n'est pas rien et on peut espérer, si elles sont mises en œuvre rapidement, une meilleure prévention et une répression plus efficace.
Ce serait une erreur d'oublier, dans cet arbre, les incidents, troubles et crimes liés directement ou indirectement à la politique et à l'islamisme.
Un conseiller régional RN d'Occitanie est agressé à Nîmes par des antifas. Un ancien militaire de 84 ans ayant appartenu au RN et connu au quotidien dans son village près de Bayonne pour ses outrances, détestations et propos extrêmes, blesse grièvement deux personnes après n'avoir pas réussi à entrer dans une mosquée de Bayonne. Un homme, les mains sur sa poitrine, crie Allahu akbar au Rex, à Paris, et crée une énorme panique. Il serait « un peu dérangé » (Morandini).
Ces péripéties qui ne sont, heureusement, pas toutes dramatiques représentent, cependant, des ponctualités singulières inquiétantes qui mettent naturellement au second plan la forêt des délits et des crimes ordinaires, le terreau constant, dense, chaque jour renouvelé, de tout ce qui s'approprie les biens et offense les personnes.
Il suffit, pour s'en convaincre, de constater l'augmentation préoccupante des infractions à Paris, qu'elles soient crapuleuses ou gratuites.
Sans être naïf, je ne voudrais pas que les exceptions déchirant par instants notre société nous rendent indifférents à la règle monotone des transgressions quotidiennes, voire l'occultent.
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