Crise migratoire en Pologne : le jeu trouble de certaines compagnies aériennes

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C’est désormais l’escalade dans la crise migratoire à la frontière de la Pologne et de la Biélorussie. Depuis ce lundi 8 novembre, les événements ont acquis de la visibilité sur les réseaux sociaux, à la suite d’une vidéo postée sur le compte Twitter du ministère de la Défense polonais : on y voit des migrants regroupés par centaines, repoussés par les militaires polonais. Depuis cet été, les migrants arrivent nombreux à l’aéroport de Minsk avant de se diriger vers les frontières polonaise, lettonienne et lituanienne, pour entrer en Union européenne.

La Commission européenne y voit une réaction de la part du président biélorusse Alexandre Loukachenko suite aux sanctions imposées par l’Union européenne, parmi lesquelles l’interdiction, pour les avions biélorusses, de survoler le territoire de l’Union européenne. L'Europe envisage de nouvelles sanctions contre la Biélorussie… mais aussi contre les compagnies aériennes qui transitent par l’aéroport de Minsk.

Une part très importante du trafic de l’aéroport de Minsk est constituée d’avions de la compagnie biélorusse Belavia (47 parmi les 68 vols de la journée de mardi ; 42 des 60 vols de la journée de mercredi). Toutefois, une part du trafic moins importante, mais significative tout de même, est effectuée par diverses compagnies, dont certaines appartiennent aux pays de départ des migrants : la compagnie turque Turkish Airlines, la compagnie émirienne Flydubai et la compagnie syrienne privée Cham Wings.

La Commission européenne a donc explicitement évoqué, le lundi 8 novembre, la possibilité d’établir des sanctions contre ces compagnies. Ursula von der Leyen veut étudier « les moyens de sanctionner, notamment par l’établissement d’une liste noire, les compagnies aériennes de pays tiers qui se livrent à la traite des êtres humains ». Dans le viseur, Turkish Airlines et Flydubai pourraient se voir interdire le survol du sol européen. Turkish Airlines a répondu, ce mardi, dans un communiqué, qu’elle réfutait toutes les accusations émises à son encontre dans le cadre de la crise migratoire en Biélorussie : « Plusieurs organisations médiatiques allèguent que les vols de Turkish Airlines vers la Biélorussie créent un terrain pour le trafic d'immigration illégale. Notre entreprise veille à respecter toutes les précautions et sensibilités de sécurité en coopération avec les autorités internationales dans tous ses vols opérés aux quatre coins du monde. »

Le problème est que chaque jour, d’après les données de l’aéroport de Minsk, deux vols de Turkish Airlines proviennent d'Istanbul. De quoi s'interroger sur la fréquence de ces déplacements...

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