Crise ukrainienne : l’Europe a besoin de la Russie
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L’Ukraine a été le premier berceau de la Russie. Son Histoire et sa géographie expliquent la complexité de la situation actuelle. Certaines régions comme l’Oblast de Kharkov n’ont été intégrées à l’Ukraine qu’au XXe siècle et sont manifestement russes. Un pays culturellement étroitement lié dès l’origine à la Russie, majoritairement intégré à l’Empire russe depuis le XVIIIe siècle, ne peut facilement être considéré à Moscou comme un ennemi, d’autant plus dangereux qu’il est proche.
Il est compréhensible que les Russes n’acceptent pas que des armes de l’OTAN soient pointées à sa frontière sur un territoire qui était encore le leur en 1990. La Russie n’est plus communiste. Elle n’a nullement l’intention d’imposer une idéologie quelconque ni au monde ni à l’Europe. Elle avait reçu la promesse que les anciens membres du pacte de Varsovie n’adhéreraient pas à l’OTAN. Or, le pas a été franchi, et au-delà, puisque les pays baltes en font maintenant partie comme la Pologne. L’Ukraine le demande, alors que la chute de l’URSS rend l’organisation atlantique inutile. Cette évolution est consternante, tant elle apparaît absurde : l’Europe a besoin de la Russie, de son énergie, de ses matières premières. Or, à force de provocations et d’ingérence dans les anciennes républiques soviétiques, on a jeté la Russie dans les bras de la Chine. La solution raisonnable était pourtant possible : la Russie n’a pas contrecarré les alternances politiques en Ukraine. Elle souhaitait une Ukraine fédérale qui tienne compte de la diversité du pays, et une neutralité de celui-ci, à défaut de retrouver l’allié logique, formant ce glacis qui avait tant souffert durant l’offensive nazie.
Aujourd’hui, la menace d’une attaque de l’armée ukrainienne contre les républiques séparatistes du Donbass est réelle. Les Turcs ont vendu des drones à Kiev. La Turquie est membre de l’OTAN et a déjà montré l’efficacité de son aide contre l’Arménie. Cette fois, l’armée russe ne devrait pas se contenter de s’interposer, et l’on ne pourrait alors éviter le conflit puisque les États-Unis et leurs alliés seront obligés, eux aussi, d’intervenir. Déjà, une grande agitation règne : des Danois aux Espagnols, on envoie des avions et des navires à proximité. Les Anglais fournissent des armes à l’Ukraine. La France se dit disposée à positionner des troupes en Roumanie. Comme c’est devenu l’habitude, l’Union européenne s’aligne sur Washington et propose des sanctions.
Ces propositions de la Commission de Bruxelles ont peu de chance d’être suivies d’effets. Le poids lourd de l’Europe, l’Allemagne, serait bien plus touché que la Russie et Berlin freine des quatre fers devant ce risque suicidaire. Un membre éminent de la marine de guerre allemande a même dû démissionner après avoir dit tout le bien qu’il pensait de Poutine. Cette crise est révélatrice : le Brexit a clairement séparé l’Empire anglo-saxon de l’Europe. L’affaire des sous-marins français dont l’Australie a abandonné l’achat au profit des Américains a été un signal fort de cette scission. Les Allemands préfèrent logiquement, au nom de l’économie comme au nom de l’écologie, le gaz russe au gaz de schiste américain. Pourquoi l’Europe demeurerait-elle le caniche de Washington ? Les intérêts ne sont plus les mêmes.
Il est temps que la France, au lieu d’aboyer avec son maître, se libère de celui-ci et se place en médiatrice auprès des pays qui ont une peur historique de la Russie, comme la Pologne, et en tête de ceux qui ont grand avantage à entretenir de bons rapports avec Moscou. Les ennuis politiques internes de M. Johnson ou de M. Biden n’ont pas à encombrer l’avenir des nations européennes. Ce serait l’honneur de la France que de le dire !
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre
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40 commentaires
La France et l’Europe ont oublié que lors de la chute du mur un accord avait été signé entre Gorbatchev et l’Occident pour qu’il n’y est pas d’extension de l’Otan à la frontière de la Russie. Force est de constater que les Américains en tête font le contraire. La Russie se sent menacée avec cet armement pointé vers eux à leurs frontières alors qu’ils ne menacent personne. Poutine défend son pays. Notre micron montre ses muscles de rachitique; qu’l se méfie la Russie est forte et je la soutiens
Merci pour cet article.clairvoyant . D’autant que les USA devraient plutôt changer de cible et se protéger de la Chine qui tend plus dangereusement à les supplanter .
Excellent article.
J’aimerais qu’on m’explique comment ceux qui ne sont pas capables de calmer erdogan se sentent des velléités à mettre au pas Vladimir
C’est simple, Erdogan est protégé par les USA. C’est eux qui nous l’ont mis dans les pattes, c’est eux qui voulaient absolument intégrer la Turquie à l’Europe.
Les USA ne voient que leurs intérêts et sont d’une stupidité incroyable sur le plan international. Nous ne faisons guère mieux, puisque nous suivons sans réflexion.
Il faut une solution politique sans le nain militaire et énergétique allemand (où les US stockent des matériels stratégiques 1) Dénucléariser la MittelEuropa,retirer les troupes étrangères 3) reconnaître l’identité russe de la Crimée, lever les sanctions 4) curer les abcès : Transnistrie, Géorgie etc 4) Déclarer la neutralité de l’Ukraine 5) lui demander d’établir une constitution fédérale reconnaissant les droits des minorités régionales 6) un grand plan de co-développement économique
A ceux qui pensent que la Russie a des droits sur l’Ukraine : en 1917 le nationalisme ukrainien renait. Dans les années 1920 le russe était enseigné comme une langue étrangère, l’Eglise orthodoxe ukrainienne rétablissait son indépendance du patriarcat de Moscou. Dans le Donbass, à l’Est de l’Ukraine, c’était la population russe et la population juive qui dominaient, tout le reste de l’Ukraine était ethniquement ukrainienne et parlait ukrainien. Puis il y a eu la répression, et Holodomor.
La France a déjà perdu des sous marins, des hélicoptères, une grande partie de son crédit à l’international, alors de quoi veut-on se mêler dans cette sordide affaire fabriquée par les USA pour s’implanter à la frontière russe.
Depuis des décennies le cinéma américains perpétue l’adversaire russe… ça fini par imprimer !
Le projet des USA, empêcher leurs vassaux européens de s’émanciper, une bonne guerre entre européens et c’est eux qui tireront les marrons du feu pour 50 ans. Ils ont déjà réussi en 1998 avec la guerre du Kosovo.
Question: pourquoi les européens sont-ils aux c…?
La crise Ukrainienne a été crée de toute pièce par la CIA via SOROS and co, le but principal est de d’empêcher les européens et les russes de se rapprocher.
Les européens suivent comme des abrutis.
En ce qui concerne la France , qui des USA ou des Russes porte le plus grand préjudice? Depuis les années 1930, les USA n’ont eu de cesse de s’opposer aux intérêts français partout dans le monde, bien plus que même l’URSS sous le prétexte hypocrite de l’anticolonialisme et pour imposer le leur.
Bravo pour votre esprit d’analyse et votre lucidité.
Excellente analyse monsieur Vanneste, vous avez absolument raison, mais qui de nos dirigeants connaissent l’histoire et la géographie. Quand on a à sa tête des incultes, il faut s’attendre au pire. J’ose espérer que l’intelligence de monsieur Poutine et de son ministre des affaires étrangères saura mettre au pas nos va t’en guerre et attendre que la France reprenne la place qu’elle n’aurait jamais du abandonner dans le jeu des nations par l’élection de l’homme qu’il lui faut.
Il faut que la Russie attende tranquillement que le scandale « vaccination/covid » éclate dans le monde occidental…Le temps de toute façon joue pour la Russie. Après, la Russie pourra si elle le veut envahir l’Ukraine mais cela sera un sujet secondaire en occident. Aussi, j’invite l’Ukraine a renouer avec la Russie et à dire clairement qu’elle ne veut pas d’OTAN sur son sol. L’Ukraine ferait une grosse erreur, pour sa souveraineté et son développement, d’entrer dans l’OTAN.
La Russie n’a pas besoin d’attaquer l’Ukraine. Cette dernière a déjà perdu. Ellea misé sur le mauvais cheval pour le long terme. L’Ukraine vend son âme aux USA et finira comme l’Afghanistan. La Russie sera toujours frontalière avec l’Ukraine. Les USA laisseront tomber l’Ukraine lorsqu’ils n’y trouveront plus d’intérêt et forcément cela arrivera tôt ou tard… La Russie a le temps avec elle. Quand on est un petit pays, on fait en sorte d’avoir de bonne relation avec le puissant voisin.
» L’Ukraine vend son âme aux USA et finira comme l’Afghanistan. » C’est cohérent, puisque son gouvernement à été mis en place par la CIA, le gouvernement légitime étant trop proche de Moscou selon les critères américains.
Pauvres Allemands, écartelés entre le gaz Russe et le marché Américain de l’Automobile… choix cornélien qui va redonner du courage à l’UE :) !
On pourrait même dire que l’Allemagne est le problème de l’UE car ils utilisent l’UE à leurs seules fins.
Et notre pauvre Jupiter qui nous parle de grandeur de l’Europe !
Chacun joue (mot à la mode) pour son compte, quelque soit le sujet, ce n’est pas parce que les aboyeurs sont de sortie que l’union existe.
Il serait plus judicieux que la France ne suive pas les USA, et ses alliés. La Russie est en Europe, ne la poussons pas dans les bras des pays islamiques. Là, oui la Russie serait dangereuse pour l’avenir de la France et de l’Europe. Nous n’avons aucun intérêt à suivre les Américains, un partenariat en bonne intelligence avec les Russes réglerait beaucoup de problèmes.
L’auront, l’auront pas leur guerre les américains qui une fois de plus amoncellent des preuves qui n’en sont pas pour arriver à leurs fin.
Leur faim d’une Europe asservie à leur dictat, leur faim de tester leurs nouveaux jouets destructeurs… Mais ils ne viendrons pas, les soldats européens sont là pour faire le sale boulot
La « bien pensance anti russe » a une fois de plus pris de dessus sur la réflexion et tous les moutons qui gouvernent en Europe emboitent le pas.
Le Monde devient fou !
Biden veut son Irak.