Culture du viol : au Pakistan, des fillettes de 12 ans mariées de force

Si la condition de la femme au Pakistan est dénoncée par tous, il y en a encore qui refusent d’en analyser les causes.
Capture écran AFP
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Une histoire qui brise le cœur. Mardi 11 mars 2025, des responsables policiers au Pakistan ont rendu public le décès par suicide d’un homme. Ce dernier n’a pas supporté de voir sa propre fille, âgée de 12 ans seulement, être mariée de force. L’union avait été conclue par le conseil tribal local, la jirga, dans le but d’apaiser les tensions entre deux clans rivaux. « Adil s'est tué en avalant du poison pour empêcher que sa fille de 12 ans ne lui soit enlevée, a indiqué un officier à l’AFP. Il avait dit qu'il refusait le verdict et qu'il préférait mourir plutôt que de donner sa fille en offrande. »

Tout avait commencé lorsqu’une femme avait rapporté un viol qui se serait déroulé dans la maison du malheureux Adil. Le neveu de ce dernier avait été accusé du crime. Plus de 2.000 euros avaient été versés à la famille de la victime, mais parce que les faits s’étaient déroulés chez lui, Adil avait également été jugé responsable. Le mariage de sa fille avait été décidé en guise de sanction à son encontre.

Un « patriarcat » bien vivace

Depuis la mort d’Adil, trois hommes ayant pris part à l’infâme arrangement ont été arrêtés par la police. Mais si la loi pakistanaise interdit, sur le papier, que des femmes ou des fillettes servent de « gages » pour le règlement des conflits, certaines traditions locales ont la vie dure. C’est notamment le cas dans la province du Khyber-Pakhtunkhwa, où autorités fédérales et provinciales peinent à imposer leur loi. Dans cette région située le long de la frontière avec le très inclusif Afghanistan, les querelles, rivalités et disputes au nom de « l'honneur » sont souvent réglées par les conseils tribaux du coin. Au mois de novembre 2023, encore, une femme avait été victime d’un crime « d’honneur » dans le district du Kohistan : l’ordre de l’assassiner avait directement été donné par la jirga locale

Sur la question du mariage, notamment, les autorités fédérales semblent dépassées. Il est légalement interdit de se marier avant 16 ans, mais la loi n'est pas systématiquement appliquée. Selon la dernière enquête démographique et sanitaire pakistanaise (PDHS) réalisée en 2018, 3,6 % des filles de moins de 15 ans et 18,3 % des filles de moins de 18 ans sont mariées, au Pakistan.

L’aveuglement criminel de la gauche

Si la condition de la femme au Pakistan est dénoncée par tous, il y en a encore qui refusent d’en analyser les causes. Impossible, pour eux, de nommer cette culture orientale, largement islamisée, qui place la moitié de l’humanité en position d’infériorité. En août 2024, Le Monde avait fait du dérèglement climatique la cause de la hausse des mariages forcés au Pakistan. Une analyse pour le moins innovante... Mais dans ce cas, le « dérèglement climatique » étant mondial, pourquoi n’engendre-t-il pas partout une recrudescence des mariages forcés ? Le grand quotidien de référence n’avait pas éclairci ce mystère.

https://twitter.com/Margueritestern/status/1830032681935008115

Comme d’habitude, la gauche occidentale fait l’impasse sur la dimension ethno-religieuse des faits sociaux. Un aveuglement d’autant plus répréhensible qu’une meilleure prise en compte de ces différences culturelles dans nos politiques migratoires aurait permis d’éviter nombre de drames. Demandez aux petites Anglaises ce qu’elles pensent de la pakistanisation de leur pays. Des milliers d’abus sexuels ont été rendus possibles par l’accueil indiscriminé de populations qui ont importé avec elles des mœurs barbares. Outre-Manche, les grooming gangs pakistanais ont pu tranquillement continuer à violer, des années durant, protégés par le silence complice des médias et des féministes. C’est d’ailleurs là que réside la tartufferie : le seul « patriarcat » qui sévit aujourd’hui en Occident est précisément celui qui n’est jamais dénoncé publiquement.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

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