Cycliste écrasé par un SUV : la gauche en pleine récupération

Un jeune homme de 27 ans est mort dans les rues de Paris, ce mardi 15 octobre. Selon les premiers éléments de l’enquête, il était sur son vélo lorsqu’un conducteur de SUV lui aurait coupé la route, boulevard Malesherbes dans le VIIIe arrondissement. Le ton serait monté entre les deux hommes et l’automobiliste aurait alors redémarré, roulant sur le cycliste.

Des passants ont réalisé les gestes de premiers secours, en vain. « C’était un bain de sang. On a fait un massage cardiaque pour tenter de le réanimer. Les pompiers ont pris le relais rapidement, mais ils n’ont rien pu faire », raconte un homme présent sur les lieux du drame.

🔴 Un cycliste de 27 ans a été écrasé à Paris par un conducteur de SUV après une altercation. L'automobiliste, un homme âgé de 52 ans, était accompagné de sa fille, mineure. Une enquête pour meurtre a été ouverte. pic.twitter.com/SFRfetc0PF

— franceinfo (@franceinfo) October 16, 2024

Une enquête a été ouverte le 16 octobre. « Les premiers témoins ayant perçu une attitude volontaire du conducteur lors du mouvement de la voiture vers le cycliste, une enquête pour meurtre a été confiée au 1er district de police judiciaire », a indiqué le parquet. L’automobiliste a été interpellé sur place et placé en garde à vue. Son profil n’a pas été précisé.

Une récupération politique immédiate

Sur X, le sénateur communiste de Paris Ian Brossat a adressé ses « pensées » au cycliste et à sa famille… avant de s’emparer immédiatement de leur drame pour en faire un argument politique. « Voulons-nous encore des SUV dans une ville aussi dense que Paris ? (…) Leur interdiction pure et simple dans la capitale ne doit plus être un tabou. » Reçu sur RMC, l’élu de la gauche extrême est allé encore plus loin. « Les SUV sont globalement plus accidentogènes que les autres voitures, et quand ils provoquent un accident, ils sont plus fréquemment mortels, a-t-il affirmé. Il ne s'agit pas de les interdire du jour au lendemain, mais, à terme, je pense que c'est nécessaire. »

Pensées pour ce cycliste et pour sa famille.

Voulons-nous encore des SUV dans une ville aussi dense que Paris ? Le dramatique accident survenu, hier, dans le 8eme arrondissement interroge.

Leur interdiction pure et simple dans la capitale ne doit plus être un tabou. https://t.co/jmtyLZy1oQ

— Ian Brossat (@IanBrossat) October 16, 2024

L'adjoint à la mairie de Paris chargé des Transports David Belliard a quant à lui appelé sur BFM TV à « réduire encore, encore et encore la place de la voiture ». Ou quand le drame des uns fait le bonheur politique des autres.

Une instrumentalisation hors sujet

Cette récupération politique est d’autant moins justifiée que le drame survenu mardi constitue un fait divers sans précédent. Le sujet des assassins en quatre-roues, rarissimes heureusement, cache celui du climat de tension délétère qui règne à Paris. Une nervosité généralisée dans laquelle la municipalité a sa part de responsabilité. La justice tranchera la responsabilité de l’automobiliste inculpé, espérons-le, sans ménagement. Pour autant, le « vivre-ensemble » parisien n’a guère été facilité ces dernières années par la multiplication erratique des pistes cyclables, les travaux de voirie incessants ou le mode de gouvernance pour le moins autoritaire d’Anne Hidalgo.

Par ailleurs, l’inculpation univoque des SUV paraît ici légèrement hors sujet. L’automobiliste aurait-il causé moins de dégâts s’il avait foncé sur le jeune Paul à bord d’une petite citadine à moteur électrique ? Pas forcément. Dans le cas présent, la voiture n’est qu’une arme par destination. « Ce monsieur a tué avec son arme qui est sa voiture », a d’ailleurs déclaré la mère de la victime, jeudi matin sur RMC. Interdire ce mode de locomotion ne fera pas baisser la violence de notre société. Sinon, interdisons les tournevis, puisque c’est l’arme que deux clandestins algériens ont choisi pour poignarder un touriste slovène, lundi dernier à Bry-sur-Marne. Interdisons aussi les couteaux, puisqu’ils font chaque jour des dizaines de victimes en France.

Bry-sur-Marne (94) : Omar S, un migrant clandestin algérien sous OQTF, plante un tournevis dans le passager d’un « Flixbus » qui lui demandait de faire moins de bruit.
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— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) October 15, 2024

Évidemment, la gauche reste bien silencieuse sur ces armes par destination. Elle redoute tellement d’en parler qu’elle accuse de « récupération indigne » quiconque s’empare politiquement de ces drames qui relèvent pourtant d’un fait de société massif. Mais, comme d’habitude, c’est le deux poids deux mesures qui l’emporte : il y a la bonne récupération, celle de gauche, et la mauvaise récupération, celle de droite.