Notre-Dame-des-Landes : le bilan idéologique
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À Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement a reculé devant l’épreuve de force, au grand dam des zadistes qui l’espéraient. Dans nos sociétés émollientes, à défaut d’aller prêter main-forte à l’islam en devenant guerrier du Prophète, le rural profond peut aussi offrir des occasions palpitantes à tous ces jeunes et à leur besoin d’aventures et d’en découdre à tout prix. Sans compter qu’il est moins risqué de casser du garde mobile que d’affronter l’armée régulière syrienne.
Hélas, la guerre tant attendue n’aura pas lieu. Du coup, les agriculteurs locaux, les vrais, ceux que l’on n’entend pas et qui sont capables de se lever à six heures pour aller traire les vaches plutôt que de fortifier les champs, et qui avaient accepté l'expropriation et encaissé la somme proposée par la société concessionnaire, vont devoir racheter leurs terres s'ils souhaitent revenir. Les brigades internationales se sont envolées vers d’autres causes et le paysage restera désespérément agricole. Adieu, avions et euros, restent vaches et topinambours. La France sera rurale ou elle ne sera pas !
Reste, maintenant, à tirer le bilan idéologique de toute cette foire. Les écolos - ce qui est paradoxal - s’inquiètent de la démocratie. L’inénarrable « biosphère », le forum de la religion écologique, qui met en garde contre le risque que ferait peser l’industrialisation, s’en veut le défenseur. "Parce que nos démocraties n’auront pas été capables de se prémunir de leurs propres excès, elles risquent de basculer dans l’état d’exception et de céder aux dérives totalitaristes." Amusant, quand on met le texte en perspective avec les agissements des zadistes : violence, refus de la démocratie, puisqu'un référendum voulait l’aéroport et les avait désavoués, refus de la liberté de circuler, puisque depuis plus de cinq ans la départementale 281 qui traverse la ZAD de Notre-Dame-des-Landes est barrée.
Il y a des précédents : souvenons-nous du Larzac de la Pensée détruisant le McDo de Millau en 1999 et mettant vingt personnes au chômage, sans parler des saccages des labos de l’INRA. Cette attitude autoritaire, arbitraire, et violente qui prétend imposer son idéologie à la nation par la force n’empêche donc nullement les écolos de s’afficher les défenseurs de la démocratie et encore moins, pour l’ineffable José Bové, d’affirmer sans rire, en mars 2015 : "En France, on est en panne par rapport à la démocratie." Car attention, ce n’est pas du fascisme, mais… de la désobéissance civile. Ne pas confondre ! Récupéré pour la circonstance, ce vieux concept a été imaginé par un Américain, un certain Henry David Thoreau et, depuis, fait florès chez les écolos, ces donneurs de leçons moralisantes qui se pensent meilleurs que les autres, mais surtout qui prétendent nous les imposer. Le maître à penser de ces militants écologistes fascisants est un Finlandais, Pentti Linkola. Selon lui, il faut liquider l’industrialisation, liquider la démocratie, liquider les handicapés, liquider les populations, favoriser l’eugénisme, tout ça pour sauver la planète.
Mais alors, finalement, au bénéfice de qui ? Là, on ne sait pas trop. Pentti Linkola se met dans le sillon de Wilhelm Heinrich Riehl, un romantique naturaliste du XIXe siècle à la fibre agricole qui dénonçait pêle-mêle l’industrialisation, les villes et les juifs comme les grands satans de la nature. Son œuvre inspirera pour partie le national-socialisme. Vive l’écologie !
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