Dans cette version de La Belle et la Bête, la Belle est obèse, noire et queer
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Elle est belle, il est bête. Dans le conte du XVIIIe siècle La Belle et la Bête, l'ingénue aux yeux de biche finit par découvrir que derrière la Bête se cache un cœur pur, un être sensible qu'elle finira par aimer. Happy end. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de bestioles.
Dans la version à l'affiche du Olney Theatre Center dans le Maryland, changement de programme. La Belle est incarnée par une jeune fille noire, obèse et queer (une dure à queer). L'affaire s'annonce complexe.
Le profil du comédien jouant le rôle de la Bête n'est pas précisé. Dans le cadre du contre-emploi, peut-être un sosie de Brad Pitt ou un jeune éphèbe hétéro à poil ras. L'article relatant l'événement passe sous silence les caractéristiques de l'animal qui va en pincer pour la dame enveloppée. Celle-ci étant éventuellement plutôt sensible aux charmes féminins, la dramaturgie se corse. Nul ne saura si le metteur en scène a engagé une femme à barbe pour jouer le rôle du héros au physique ingrat. Dans la logique inversée du mondialiste torturé, la bête découvrirait alors que sous les bourrelets de la noire colombe se cache un cœur de cristal. Happy end. Elles vécurent heureuses et eurent beaucoup de PMA.
Au sortir de cet imbroglio dramaturgique, le spectateur potentiel tente de comprendre les motivations de l'emploi d'une comédienne en surpoids pour faire la Belle en se reportant sur l'interview de la directrice de production de la pièce de théâtre. Hélas, l'explication ne vient en rien résoudre l'énigme : « Ainsi, toutes les petites filles peuvent rêver qu’elles sont aussi des princesses. » Quel petit enfant ne s'est jamais identifié à une personne souffrant de surcharge pondérale ? « Quand je serai grande, j'aurai du diabète ! » Et les petites filles de sortir de la salle enthousiastes, des paillettes plein les veines.
Le critique soucieux de ne pas apparaître réactionnaire dira du scénario qu'il est plein de rebondissements. Et se fera traiter de grossophobe. Pour les metteurs en scène friands de transgressions gratuites, le label « Bête » est en cours d'homologation.
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