Dans le Vaucluse : trois candidats et autant de droites ?

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On l’a déjà écrit, mais le 84e département de France est un véritable laboratoire de l’union des droites. Dans les cinq circonscriptions du département, ils sont nombreux à porter la voix de la droite au sens large. Qu’ils soient du RN, des LR ou de Reconquête. Ils veulent tous opposer une voix résolument de droite à la majorité d’Emmanuel Macron. « Lorsqu’on voit qu’Emmanuel Macron a hésité entre Élisabeth Borne et Catherine Vautrin, c’est-à-dire entre la gauche et la droite, je vous réponds qu’il faut à l’Assemblée nationale une majorité à droite », avait déclaré en substance, lors d’un débat entre cinq candidats issus des cinq circonscriptions du département organisé à Avignon par France Bleu, le député sortant Julien Aubert. Le Vaucluse, et plus largement la région PACA, c’est à la fois l’aile droite des LR avec, entre autres, des personnalités comme Julien Aubert ou, à l’époque, Thierry Mariani, qui est d’ailleurs passé au RN, et aussi « le FN du Sud », c’est-à-dire le FN plus droitier que celui du Nord dont les troupes sont constituées en grande partie de communistes repentis, terre d’élection de Jean-Marie Le Pen et de Marion Maréchal, mais c’est aussi le territoire d’expérimentation de l’union des droites. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si c’est dans ces terres méridionales que se présente Marie-France Lorho, seule candidate à cumuler le soutien d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen, ce n’est pas non plus un hasard si l’un des favoris est un candidat RN, ancien suppléant de Marion Maréchal, Hervé de Lépinau, ce n’est encore pas un hasard si le parti d’Éric Zemmour y a envoyé l’un de ses plus brillants espoirs en la personne de Stanislas Rigault en Vaucluse ou encore Éric Zemmour dans le Var.

Ces trois candidats, Julien Aubert, Hervé de Lépinau et Stanislas Rigault, qui se sont affrontés lors du débat de France Bleu portent chacun à leur manière une certaine idée de la France et de la droite semblable sur bien des points.

Hervé de Lépinau (3e circonscription)-RN

Sans faire de mauvais jeu de mots, c’est une opération reconquête que doit opérer Hervé de Lépinau, 53 ans. Cet avocat et père de six enfants se présente donc pour la deuxième fois ; trois si on compte le mandat de Marion Maréchal dont il fut le suppléant. Battu au second tour en 2017 par Brune Poirson, l’ex-ministre d’Emmanuel Macron. Candidat aussi malheureux à la mairie de Carpentras en 2014, il s’est effacé en 2020 au profit du général de La Chesnais, futur directeur de campagne d’Éric Zemmour, qui a donc conduit une liste d’union des droites. Élection perdue au second tour dans le cadre d’une triangulaire opposant au coude-à-coude le maire sortant, La Chesnais, et, loin derrière, le LR Claude Melchior, suppléant d'un certain… Julien Aubert ! Mais cette-fois, l’alignement des planètes semble en faveur du candidat du RN qui incarne bien l’aspect « droite conservatrice » pour ne pas dire marioniste du parti à la flamme.

Julien Aubert (5e circonscription)-LR

C’est un troisième mandat que brigue Julien Aubert, 43 ans, dans le Vaucluse. Paradoxal, le député « joue les droitards à Paris mais fait gagner la gauche au local », fulmine l’un de ses adversaires politiques à Carpentras, qui ne digère pas la victoire de la gauche dans cette élection. Il n’empêche, Julien Aubert incarne au niveau national un gaullisme social. Celui qui fut candidat à la présidence de son parti (et qui a réaffirmé son intérêt pour ce poste, le mois dernier) avait soutenu Éric Ciotti lorsque ce dernier affrontait Valérie Pécresse pour représenter LR à l’élection présidentielle et sait qu’il représente l’aile droite de son parti et compte bien faire état de son bilan de député pour garder la confiance de ses électeurs. Ayant acté le décès du grand parti de la droite et du centre, Aubert sait que l’avenir se jouera à droite. « Il fera tout pour faire exister la droite entre le RN et Reconquête, ce qui, dans le Vaucluse n’est pas une mince affaire », affirme un cadre des LR.

Stanislas Rigault (2e circonscription)-Reconquête

Il a été l’un des phénomènes de la campagne d’Éric Zemmour. Le jeune Stanislas Rigault, 23 ans, est à la fois la première et la jeune garde du candidat malheureux à l’élection présidentielle. Le président de Génération Z a été envoyé en Vaucluse dans la 2e circonscription. Pour le jeune parachuté, c’est en quelque sorte un baptême du feu personnel : « C’est ma première élection sous mon nom, je découvre le fait de défendre des idées. » « Le parachutage n’est pas un argument. D’une part, je suis fils de militaire et ai donc beaucoup déménagé au gré des affectations de mon père, ensuite le vrai débat, c’est que plus de 60 % des Français ignorent comment se nomme leur député », alerte-il (sondage BVA du 3 juin dernier). Quoi qu’il en soit, Rigault sait qu’il est dans un territoire d’union des droites où la frontière entre LR, RN ou autres est très mince. Or, face à un bloc de gauche capable de créer la surprise, la droite qui arrive en ordre de bataille dispersé risque gros. Dans une circonscription qui a porté Zemmour à 11 % des voix, quatre points de plus que sa moyenne nationale, le jeune homme sait qu’il a une carte à jouer. Le député sortant ne se représente pas, le RN a l’avantage de l’étiquette et la candidate de la majorité celui de la réélection d’Emmanuel Macron. Rigault celui de la jeunesse et de la notoriété, mais aussi celui de la force militante. Ses troupes sont en effet les plus nombreuses sur le terrain. Ultime et dernier avantage : sa suppléante est Marion Maréchal, un détail pour beaucoup, un atout majeur pour un candidat vauclusien. Courtisé par le RN, honni par LFI depuis la cinglante humiliation infligée au couple Corbière-Garrido, Rigault incarne l’avenir politique à droite. Reste à savoir s’il ne s’est pas lancé trop tôt… ou trop tard !

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

15 commentaires

  1. Vu les dizaines de millions d’immigrés que la Gauche fait entrer en France depuis des dizaines d’années, plus les rapprochements familles, avec jq 2 millions pour 5 ans de Macron, et sans doute au plus tôt Naturalisés Français, et que les citoyens avec casier judiciaire, même en prison, peuvent voter, les dés sont pipés, truqués. Les français de souche et assimilés sont bien à Droite, mais épuisés dépassés….Il faut revoir la Carte Electorale, les conditions…

  2. Chacun pour soi, alors qu’une union sacrée était souhaitée par tant de gens! Grâce à cette stupidité, Macron et la gauche vont pouvoir continuer tranquillement leur oeuvre destructrice. Bravo la droite!!!

  3. J’allais le dire : Stanislas Rigault , ça a une autre * allure * que Corbière & Garrido !

  4. Nous avons la droite la plus con de la planète ,en faisant alliance Macron serait battu et Mélenchon aussi .

  5. Ce n’est pas le manque de candidats que je crains, c’est l’abondance des candidats qui haïssent la France.

  6. Ce sera finalement Ensemble-Macron / Nupes-Mélenchon mais dans chacune des 11 circonscriptions législatives des français établis hors de France, le parti Reconquète est toujours arrivé devant le RN… Juste une info !

  7. Comment comparer des idées si différentes : Sarkosy et son karcher atisant l’émigration (Lybie, Mayotte) ou Fillon qui appelle sitôt évincé à voter contre le FN , avec des postulants comme MLP, Z, ou Maréchal qui n’ont pas encore eu l’occasion de se dédire ni de trahir ?

  8. L’idéal eut été une seule droite, le jour où nos politiques auront compris ça , la France aura gagné.

  9. Je souhaite bon vent à Stanislas Rigault, mais aussi aux candidats de la vraie droite, Julien Aubert et Hervé de Lépinau ! Que le meilleur gagne face à l’épouvantail macroniste.

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