Dans quelle proportion mangeons-nous de la viande halal ? La grande inconnue
Pris en étau entre cause animale et pression démographique, les politiques se soucient surtout de cacher les chiffres.
Ils seraient, selon l'INSEE, plus de 80 % à pratiquer le ramadan, en France, sur une population estimée à près de 7 millions de musulmans (environ 10 % de la population, chiffres INSEE). Durant cette période de l'année qui s'est achevée ce 30 mars, les familles musulmanes consacrent une part plus importante de leur budget aux produits alimentaires (à hauteur de 40 %). Une aubaine, pour les acteurs de la grande distribution, car ces dernières années, le marché des produits halal a explosé, enregistrant un chiffre d'affaires passé, en quatorze ans, de 5,5 milliards d'euros à 7 milliards, en 2023. Parmi tous les produits estampillés halal, le secteur de la viande en profite. Propulsé par des personnalités people comme le chanteur Soprano, « ambassadeur de la chaîne de fast-food Quick » « halal compatible » qui pose, bosse bien visible sur le front (signe de sa très grande religiosité). Derrière le business, c'est toute une pratique et un savoir-faire liés à l'abattage des animaux d'élevage qui s'en trouvent profondément modifiés. Plus ou moins perceptiblement. Mais qu'aucun de nos responsables politiques n'a réellement osé limiter.
Voilà comment les Frères avancent (suite) et le frérisme se diffuse. Par les influenceurs des mondes du sport et de la culture. Les grandes marques comme ici Quick assurant le marketing et le SAV.
Ici le rappeur Soprano, Saïd M'Roumbaba dont la zabiba est mise en évidence… pic.twitter.com/jYFPcK9c4t— Florence Bergeaud-Blackler (@FBBlackler) March 26, 2025
Des statistiques qui ne sont plus collectées : l'opacité officielle
Le sujet est récurrent. Il émerge en 2016, avec la diffusion de plusieurs vidéos chocs réalisées par l'association de protection animale L214 pour alerter sur la cruauté des abattages rituels. La pratique consiste à égorger l'animal vivant sans l'étourdir préalablement, idéalement la tête tournée vers La Mecque. Une agonie qui peut durer jusqu'à deux minutes en présence d'un sacrificateur, musulman pratiquant qui prononce les paroles rituelles de l'islam. L'émoi provoqué par ces vidéos suscite la création d'une commission d'enquête qui ne servira, finalement, qu'à alerter l'opinion. En pleine campagne présidentielle de 2022, Éric Zemmour relance la polémique en affirmant que « plus de 50 % de la viande que tout le monde consomme est halal », au point « qu'en France, on mange de la viande halal sans le savoir ». Faux, protestent les fact-checkers, qui s'empressent de diffuser ces chiffres : « 34 % de l'ensemble des abattoirs, en France, sont autorisés à effectuer des abattages rituels. » Ce qui ne dit rien sur la proportion de viande halal consommée en France. Un seul rapport officiel, celui du ministère de l'Agriculture, datant de 2014, est exhumé, selon lequel « en nombre de têtes abattues, l'abattage sans étourdissement représentait 15 % des bovins abattus et 27 % des ovins ». Et TF1 Info de préciser : « La statistique n'a jamais été mise à jour », le ministère de l'Agriculture ayant justifié ce manque d'information par un « changement du système d'information du ministère, effectué en 2015 ». L'opacité est donc officiellement de mise.
Des politiques qui ne tranchent pas
Pris en étau entre les défenseurs de la cause animale et la pression démographique, les responsables politiques préfèrent ne pas trancher. Si l'interdiction de l'abattage sans étourdissement demeure la règle, le circuit de la chaîne halal peut profiter d'une dérogation offerte par un décret européen au nom du « libre exercice du culte ». Une sacro-sainte entorse à laquelle tous les responsables politiques, de François Fillon, en 2017, à Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture, en 2020, de droite comme de gauche, n'oseront jamais toucher. Quitte à entretenir les consommateurs dans la plus totale ignorance de ce qu'ils ont dans leur assiette. Toute tentative pour exiger une information claire d'étiquetage sur le mode d'abattage de leur viande ayant échoué. En février 2024 au Sénat, au cour de l'examen de la loi d'orientation agricole, un amendement LR allant en ce sens a, une fois de plus, été rejeté.
De dérogations en fêtes religieuses : faire face à la demande
Dans l'idée d'« écarter les risques d'abus d'abattages rituels », depuis décembre 2011, le ministère de l'Agriculture oblige les abattoirs qui souhaitent pratiquer l'abattage rituel à obtenir un agrément délivré par le préfet. À ce jour, et selon l'OABA, association d'assistance aux bêtes d'abattoirs, sur les « 240 abattoirs de boucherie agréés, 150 (soit 62 %) ont obtenu une dérogation pour pratiquer un abattage sans étourdissement pour répondre aux demandes de viandes halal ou kasher ». Une belle proportion qui ne dit toujours pas quelle est la part globale de viande halal injectée dans le circuit de consommation. D'autant qu'à titre exceptionnel, à l'occasion de la fête musulmane de l’aïd el-kébir, par exemple, pendant laquelle plus de 100.000 moutons sont égorgés (encore un vieux chiffre jamais réactualisé), des autorisations supplémentaires et ponctuelles d'abattages rituels sont également délivrées.
L'anthropologue et chercheuse au CNRS Florence Bergeaud-Blacker, pour qui le marché du halal s'apparente à un « djihad économique », expliquait récemment, sur le plateau de CNews : « Il est plus simple, pour des raisons économiques, de ne pas faire de distinction dans l’abattage [...] l’abattage rituel en mode halal produit une quantité plus large de viande que celle qui est consommée sur le territoire. Le restant est distribué dans les supermarchés et les boucheries. Donc, nous mangeons de la viande halal qui n’est pas étiquetée comme telle. »
D'une manière générale, en France, le marché de la viande se porte mal et, mécaniquement, celui du secteur des abattoirs. Une partie d'entre eux, en grande difficulté, sont « sauvés » par de grands groupes qui ne se cachent pas de pratiquer l'abattage rituel, comme le groupe Bigard, d'ailleurs épinglé en avril 2024 par L214 pour son abattoir de Venarey-les-Laumes, en Côte-d'Or. En plein Pays de Bray, à Forges-les-Eaux (Seine-Maritime), c'est le groupe de supermarchés officiellement halal, HMarket, qui a racheté l'activité. Au grand désespoir d'un Xavier Bocquet, éleveur porcin chassé de son coin de territoire et contraint, désormais, de faire des kilomètres pour conduire son cheptel. Le soft power musulman pénètre tous les interstices de nos quotidiens.
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris
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65 commentaires
En Belgique, Flandre et Wallonie ont interdit l’abattage islamique. Comme par hasard, la Région de Bruxelles, capitale de l’Europe, siège de la Commission où on s’occupe d’alimentation comme chacun sait pour la longueur des salsifis et la dimension des boites de conserves, est muette sur la question, et quand on en arrive à faire ramadan dans une église consacrée, sans aucun émoi public, il ne faut plus s’étonner de quoi que ce soit ! Il faut être prudent, j’ai un boulanger qui propose des sandwiches garnis avec des « clubs » jambon fromage crudités mais avec du « jambon de dinde », gaffe donc avec la viande hachée !
Il faut savoir que la domination des hommes sur les femmes, l’insécurité qui se généralise et la maltraitance des animaux ne sont condamnables qu’à partir du moment où elles ne sont pas les conséquences de l’immigration galopante. La charia envahit peu à peu la société et les natifs restent “assis sur leur derrière avec les bras croisés”, comme le chantait Johnny. Sauf à gauche où on applaudit frénétiquement les “bienfaits” de la diversité quitte à sacrifier le pays sur l’autel de leurs basses ambitions électorales.
De l’avis des bouchers professionnels non affichés halal, la viande de la barbarie est hélas consommée par une majorité de Français. Les collecteurs islamiques de cet impôt sont tranquilles, vu le silence soumis et donc complice des gauchistes au pouvoir en France depuis des dizaines d’années !
Près de 7 millions de musulmans , le premier ministre n’a pas les mêmes chiffres que l’Insee apparemment.
« Ne pas stigmatiser nos 9 millions de compatriotes musulmans » : volte-face de François Bayrou qui ne serait plus favorable au texte sur l’interdiction du voile dans le sport. Article FDS
Grand remplacement
Chez nous, dans le doute, plus de viande pouvant être halal, il est hors de question de payer un impôt de plus qui plus est pour les mosquées ! Dans quel état se trouve notre pauvre France quand on pense qu’il y a 50 ans tout le monde se mobilisait pour les bébés phoques !!! Il n’y a pas à dire, l’islam est vraiment la religion protégée par les pouvoirs publics,quelle honte ……
Outre l’ignominie de la souffrance d’êtres vivants nous mangeons une viande sèche dépourvue de goût à laquelle nous sommes obligés de rajouter une sauce plus ou moins exotique qui n’entre pas dans nos habitudes culinaires. Quand vous n’avez pas une goutte de sang dans le papier d’emballage que la viande est de couleur foncée et sa texture sèche et cotonneuse …soyez inquiets….
D’après un témoignage ce serait systématiquement l’abattage rituel. Vous comprenez, m’a dit ce monsieur, cela coûterait trop cher par sa complication de faire deux types d’abattage. Sachez, m’a t il affirmé, que toute la viande que vous mangez est halal.
Dans l’abattoir près de chez nous, ce serait le cas (conditionnel car je n’ai pas été vérifier) . Trop de complication car il faut nettoyer entre les deux sortes d’abattage.
En organisation d’industrie cela s’appelle rupture de charge . Trop coûteux donc le plus grand dénominateur commun reste le halal..un musulman mangera que si abattage rituel , les autres consommateurs ne veulent pas s’informer . Je discutais avec un Officier supérieur des Troupes de marine qui évoquait les rations halal pour les combattants , d’après lui même reflexion que pour le civil , pas le temps de faire le choix lors de la distribution des rations , un soldat français musulman doit avoir du halal, les autres s’en fichent mais les 2 doivent avoir le ventre plein , donc du halal pour tous et basta
« Pas le temps de faire le choix lors de la distribution des rations » ? On est en France et Français,es de culture chrétienne ! De plus, le porc étant savoureux, moins coûteux et abattu selon nos traditions et dans la moindre souffrance possible- donc c’est porc pour tous et basta.
L’agonie dure AU MINIMUM 10 minutes et non pas « jusqu’à deux minutes ». J’ai déjà signalé à plusieurs reprises que l’OABA (Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoir) publie et met régulièrement à jour la liste des abattoirs pratiquant systématiquement l’étourdissement, dont font partie les abattoirs bio. Chaque abattoir est doté d’un numéro qui figure sur l’emballage de la viande ou sur le comptoir de la boucherie (rayon « à la coupe » ou boucherie traditionnelle). Je rappelle que l’OABA agit en cas de maltraitance et recueille les animaux (souvent des troupeaux entiers) pour les remettre sur pied. Ces animaux, sauvés à vie, ne seront plus jamais exploités.
Déjà manger de la viande c est dégoûtant mais manger de la viande de pauvres bêtes pendues par les pattes et vivantes ,puis egorgees toujours vivantes jusqu a se que la dernière goutte de sang s écoule de sa carotide tout ça dans des souffrances inouïes c est carrément degueulasse
Le mieux c’est de laisser les animaux hors de nos assiettes.
Je vous signale que vous faîtes souffrir atrocement les feuillles de salade. Et j’espère que vous n’avez pas de voiture car c’est une arme de destruction massive d’insectes volants.
Ce que je fais.
@ patgic.
oui, je mets des bouchons d’oreille lorsque je croque une carotte fraîchement ramassée dans mon jardin, tant ses cris sont horribles. Pire que le cri de la salade.
L’Homme est un omnivore. Refuser de consommer de la viande, du poisson, c’est devoir prendre des compléments alimentaires, souvent issus de l’industrie chimique. Je préfère manger moins de viande/poisson mais bien élevés et abattus dans le respect animal.
Voilà des hors la loi qui opère en toute l’égalité et aucun juge pour les punir . le consommateur a le droit de savoir et imposé de la viande hallal dans nos cantines est intolérable . Et on ne nous parle jamais des risques sanitaires liés à cet abbattage . De plus on a supprimé le porc dans les cantines , de quel droit …..
Mais je croyais qu’en France, en vertu d’un texte déjà ancien, il était interdit d’abattre un animal sans préalablement l’étourdir ? Ce texte aurait été aboli sans que nous ayons eu la moindre information à ce sujet ?
L’abattage sans étourdissement est une de ces dérogations dont la législation a le secret. Vous pouvez consulter le site de l’OABA (Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoir) sur lequel vous trouverez tous détails utiles.
L’information concernant le mode d’abattage doit être obligatoire et ce pour deux raisons :
– choisir sa viande en connaissant le mode d’abattage : abattage traditionnel il y a étourdissement, abattage rituel (halal) l’animal est égorgé en étant conscient,
– en choisissant de la viande halal, l’acheteur verse de l’argent aux autorités religieuses musulmanes car il « faut » rémunérer les certificateurs.
Ainsi acheter de la viande halal, c’est contrevenir à la réglementation normale d’abattage (le mode halal a droit à une dérogation) et de plus l’acheteur abonde les revenus des autorités musulmanes.
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C’est aussi — et surtout — accepter une très grande souffrance animale.
« L’information concernant le mode d’abattage doit être obligatoire et ce pour deux raisons »
Pour trois raisons.
En effet, les évangiles nous disent qu’un chrétien ne doit pas manger un animal tué en l’honneur d’une idole ou d’un dieu (Mathieu).
Or, ces animaux sont tués de façon particulière en l’honneur de Mohamed et Allah ou Jéhovah ou Yahvé.
La réponse est simple : concernant les bovins , il résulte de l’abattage 5 quartiers , 2 quartiers avant , plutôt destinés en gros à la cuisson en braisés ( cocotte , casserole , pot au feu ) donc de valeur moindre que les 2 quartiers arrières plutôt destinés à rôtir ou à griller , à meilleurs valeurs à la vente ..et le 5eme quartier dans lequel on retrouve abats , cuir , cornes essentiellement. Les musulmans achètent les pièces avant pour leur couscous tajine boulettes
reste donc à l’industrie , l’abattoir , les quartiers arrières plus chers qu’ils remettent dans le circuit classique sans aucune obligation de traçabilité concernant le mode d’abattage . Et le tour est joué. A part quelques boucheries traditionnelles qui achètent des carcasses entières , tout le reste est vendu soit en « categoriel « soit en quartiers avant ou arrière …et c’est ainsi que votre côté a l’os succulente provient certainement d’un bovin qui a été égorgé rituellement et non tué au matador
Comment faisait-on avant… il n’y a pas très longtemps : quelques décennies ou 3 générations de plus -ce qui ressemble à une éternité ? Nous cuisinons aussi tous les morceaux, sans distinction ni gaspillage, comme dans le cochon, puisque tout est bon et que nous avons déjà NOS métiers ET méthodes d’abattage. Il n’y a pas d’argument valable dans votre réponse.
Je crois qu’il ne s’agit pas d’un problème de quartiers, mais de l’acceptation ou du rejet de la carcasse par le certificateur. Si c’est rejeté, la carcasse part dans le circuit classique.
Je mange , que du porc sous toutes ses formes.
Mais , les ventes de porcs décroissent.
La flandre belge a interdit l’abattage hallal
L’abattage halal du porc ??
Non du boeuf