[DANS VOS COMMENTAIRES] « Rien n’est sacré »

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« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre », disait Churchill et, cette semaine, Les occasions de se souvenir ne manquaient pas.

Se souvenir, d’abord, des héros de la Grande Guerre et de tous ceux qui sont tombés pour la France, parce que, comme nous dit Michell : « Il n’est pas une famille Française qui ne fut pas touchée. Certaines virent même tous leurs fils disparaître. »  Pourtant d’aucuns voudraient sacrifier commémorations et cérémonies pour faire des économies comme le rapporte Arnaud Florac : c’est oublier, comme le dit Marie Macmiche, que cette commémoration « […] permet aux enseignants d’insister sur le sens de ce jour férié et d’ouvrir les jeunes à la compréhension de notre histoire. [Que] c’est un jour au symbolisme fort pour qui veut le comprendre et le partager. » Et puis oublier ces soldats tombés au champ d’honneur, ce serait une « double peine pour nos glorieux poilus qui n’ont pas eu de jeunesse », ajoute SKoh6371. Mais savent-ils seulement ce que la France commémore ? Notre éditorialiste Georges Michel a tenté de remettre les pendules à l’heure ; notre commentateur Yves Le Pog, abonde et se demande : « Comment pourrions-nous expliquer, justifier, à toute cette jeunesse massacrée pendant quatre ans sur la ligne de front le désarroi dans lequel se trouve aujourd’hui notre société, leur pays pour lequel ils ont été sacrifiés ? ». En effet, France qu’as-tu fait du sacrifice de tes aînés ? Serons-nous condamnés à revivre un passé que certains voudraient ne plus commémorer ?

Se souvenir, ensuite, des attentats islamistes qui ont meurtri la France il y a neuf ans. Un combat contre la barbarie qui continue, explique notre journaliste Raphaëlle Caisse. Ne pas oublier ! Cependant Corentin Kurunig ne manque pas de « not[er] au passage que ces plaques commémoratives ne précisent pas “islamiste” après “attentat "» et il ajoute en citant Camus que « mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde ». En effet, ne pas désigner explicitement sur ces plaques commémoratives l’attaquant, y oublier qui en sont les responsables, nous condamnerait-il à revivre un tel épisode ? D’autant que, notre journaliste nous raconte que c’est ce même jour anniversaire qu’ont choisi 3 000 personnes appartenant à divers associations et partis - comme Attac France, Urgence Palestine, Mouvement de la Paix, la CGT, la FSU, Solidaires, LFI ou les Écologistes EELV - pour défiler en soutien à la Palestine… N’est-ce pas oublier, comme le rappelle Marion Maréchal que « notre 7 octobre était un 13 novembre » ? Pourtant comme le dit Christian laborde : « On peut très bien avoir de l’empathie pour le peuple palestinien, tout en condamnant sans appel les actions du Hamas le 7 octobre, qui n’est que pure barbarie. » Pour Anne Aurore Angelique, la date de la manifestation ne peut pas être pas fruit du hasard : « Rien n’est sacré puisque c’est de façon perverse et cruelle que cette date a été choisie » et Poséidon déplore que « pour certains “Français”, il est plus important de manifester pour la Palestine que commémorer le 13 novembre 2015 qui a vu 135 de nos compatriotes assassinés par des lâches . » Serons-nous condamnés à revivre ce qui s’est passé parce que certains trouveraient peut-être plus facile d’oublier ?

Se souvenir, enfin, de ces deux jeune filles assassinées par un islamiste, qu'un clandestin, parce qu’il « déteste la France » comme le dit Gabrielle Cluzel, a voulu effacer ? Effacer leur mémoire c’est « rendre leur sacrifice vain ». La stèle vandalisée, encore une fois, ne désignait même pas ouvertement l’ennemi. Comme le remarque Jacquetin, « […]  que ce soit celle de Charlie Hebdo, […] celle du Bataclan, celle du stade de France, toutes honorent les victimes du “terrorisme” ou des “attentats” en omettant soigneusement d’en mentionner la nature islamiste ! […] une omission par lâcheté. » Alors, par lâcheté, serons-nous condamnés à revivre ce passé ?

« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre » pourrait être le leitmotiv du nouveau livre de Philippe de Villiers, Mémoricide. « Culture, lucidité, volonté, courage, amour de son pays […] un modèle pour un certain nombre de nos élus et au premier chef pour nos dirigeants.  » Duriez en fait un éloge dithyrambique. En effet, s’ils ne veulent pas nous condamner à revivre un passé que certains préfèreraient peut-être oublier, nos dirigeants feraient sans doute bien de s’en inspirer.

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