Darmanin veut supprimer la redevance TV : mais qui la regarde encore ?
Supprimer la redevance télévisuelle ? Une revendication au moins aussi vieille que la télévision ; ou les impôts, ou presque, ou un truc du genre vaguement approchant. Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, mais jamais en retard d’une bonne blague en… public, tombant généralement à plat, estime donc qu’il faudrait en finir avec la taxe en question.
Bien sûr, il le dit avec ses mots à lui, pas toujours intelligibles par le commun ; on ne dira jamais assez les ravages causés par la méthode de lecture globale : "Je l’ai proposé au président de la République et au Premier ministre. Nous aurons l’occasion de voir ce qu’ils décident. Cela coûte cher d’adresser un impôt seul qui rapporte à peu près 120 euros." Certes, d’autant plus que ce dernier est censé être couplé avec une taxe d’habitation à la disparition programmée et aux intitulés à peine moins flous.
De ces propos, une fois traduits en français, on peut déduire que Gérald Darmanin tente de nous expliquer que tout cela coûte plus cher qu’il ne rapporte. Et évoque même la finalité de cette taxe, censée financer le service public audiovisuel. Une fois de plus, et ce, toujours à sa manière, il pérore : "Il faut un financement qui soit à la hauteur des besoins et qui soit pérenne et qui garantisse l’indépendance de l’audiovisuel public par rapport au politique. Ce sont cela les enjeux." Voilà qui est aussi clair que de l’eau de roche ou de boudin.
L’ancien maire de Tourcoing est décidément un fascinant sujet d’étude, puisque concentrant en sa personne - sorte de Polly clonée, brebis de synthèse à laquelle on aurait greffé des éléments de langage macrono-sarkozystes sur un organisme intellectuel pas encore tout à fait au point - tout ce que tant de Français, gilets jaunes ou pas, supportent de moins en moins. D’où cette volonté manifeste de promouvoir le « nouveau monde » contre « l’ancien monde », alors qu’il ne maîtrise manifestement pas les codes de celui qui vient.
Jeudi, et sur ce site, Xavier Raufer, criminologue de renom, mais également sociologue à découvrir, assurait : "Plus il y a du politiquement correct, moins les gens lisent ces journaux-là et trouvent d’autres moyens pour s’informer. Je peux vous dire que mes enfants n’ont jamais acheté un de ces journaux. Ils s’informent autrement. Lorsque je leur pose des questions, ils savent les choses. Les jeunes générations savent autant que la génération d’avant."
L’occasion d’en revenir à ce ministre qui évoque "l’indépendance de l’audiovisuel public par rapport au politique". Oubliant, au passage, que ce service public, censé être au service du même public, obéit à des forces plus veloutées et donc plus efficaces qu’autrefois ; quand Michel Droit avait l’exclusivité des entretiens avec le général de Gaulle. Plus forte que la censure élyséenne ? L’autocensure et la peur de déplaire, non pas à une quelconque autorité étatique, mais à une « opinion dominante » qui n’est jamais rien que cette tyrannie exercée par des minorités agissantes contre une majorité silencieuse, quoique de plus en plus bruyante - gilets jaunes obligent.
D’ailleurs, qui écoute encore le service public, radios et télés confondues ? Des vieux, pardi !
Pour s’en convaincre, prière de se rapporter aux publicités précédant ces rendez-vous quotidiens, naguère tenus pour grand-messes médiatiques : baignoires à portes, dentiers en solde, caisses de retraites de fonctionnaires, placements censés agrémenter vieux jours et ménopause, tout en ne négligeant pas prostate et dépistage colorectal.
Les jeunes Français ont donc de plus en plus tendance à se tourner vers des médias alternatifs. Il est vrai que tant qu’à donner dans le vieux monde de l’étrange lucarne de jadis, autant revoir Léon Zitrone et Guy Lux sur YouTube.
Et ce nouveau monde de poursuivre, entre chemins de traverses et école buissonnière, son petit bonhomme de chemin médiatique.
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