Dax : un lycée privé catholique dispense ses élèves d’un spectacle woke

Capture d'écran de la bande annonce
Capture d'écran de la bande annonce

Les institutions privées catholiques sont décidément ciblées, par les temps qui courent. Qu'il s'agisse de Stanislas à Paris ou de l’Immaculée Conception à Pau, ces établissements sont dans le viseur de ceux qui veulent introduire le wokisme dans les jeunes cerveaux par tous les moyens. Mais la réaction arrive. Récemment, à Dax, la direction du lycée privé Saint-Jacques-de-Compostelle n’a pas hésité à annuler la participation de ses élèves à la représentation d'une pièce de théâtre jugée subversive.

« Mieux mélanger le féminin et le masculin »

Mardi 8 octobre dernier, plus du tiers de l’Atrium de Dax (40), salle de spectacle landaise de près de 440 places, est vide. Les 180 sièges inoccupés ont pourtant été réservés aux élèves lycéens du groupe scolaire privé catholique Saint-Jacques-de-Compostelle. En dernière minute, la direction de l’établissement s’est rétractée, refusant que ses élèves assistent à l'interprétation contemporaine de l'œuvre de Shakespeare Songe d’une nuit d’été, mise en scène par Jean-Michel d’Hoop et interprétée par la compagnie belge Point Zéro. Dans cette mise en scène, « masculins et féminins s'échangent de manière ludique », affirme cette compagnie. Les acteurs évoluent, cachés derrière des pantins abordant « les questions de genre et de l'identité sexuelle où les transgenres, drag-queens, SM, en short de cuir, bottillons fluo à semelles hypra compensées ou décolletés pigeonnants, ont leur mot à dire, leur flèche à décocher pour mieux mélanger le féminin et le masculin. » Le rectorat de Bordeaux, contacté par nos soins, n'a pas encore donné suite à nos sollicitations.

La direction de l’établissement privé n’a pris connaissance que tardivement de la teneur du spectacle, d’où cette annulation de dernière minute. Le chef de l'établissement, Emmanuel Ortolo, justifie, dans les colonnes de Sud-Ouest, son refus d’assister avec ses élèves à la pièce de théâtre. Selon lui, « le message véhiculé sur le genre et la sexualité ne semblait pas adapté au projet éducatif et pastoral que nous défendons ». La troupe d'acteurs dit avoir été très touchée par cette absence. Jean-Michel d'Hoop, contacté par nos soins, affirme, à rebours de la description de l'œuvre, que la pièce n’a aucune prétention à véhiculer une idéologie ou un message quelconque. Selon lui, elle incite simplement à quitter « l’amour hétéronormé ». Il poursuit : « J’ai peur qu'il fasse bien sombre, au pays des Lumières. Nous avions déjà eu une date supprimée par une commune à majorité RN. » Quant à l’association qui organise ces représentations théâtrales, elle assure : « Nous ne sommes pas là pour dévoyer la jeunesse. » Pourtant, les photographies et les textes disponibles sur le site de la compagnie Point Zéro laissent peu de place au doute.

L'association veut rendre le théâtre plus inclusif

La pièce de théâtre et sa mise en scène LGBT ont été rendues possibles par une association, Les Amis du théâtre de Dax. Cette association a pour but de rendre le théâtre accessible à tous, pour familiariser à cette forme d’expression boudée par la jeunesse. Les Amis du théâtre de Dax ont donc fait appel à la troupe belge citée au prix Maeterlinck 2022 comme meilleure réalisation artistique et technique.

En avril, La Piccola Familia est programmée dans ce même théâtre : elle interprétera Arlequin poli par l’amour de Marivaux, avec une mise en scène originale de... Thomas Jolly, le metteur en scène très contesté de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 ! Il y a peu de chances que cette nouvelle œuvre réconcilie l’école catholique et l’association.

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

28 commentaires

  1. « Les Amis du théâtre de Dax ont donc fait appel à la troupe belge ». Pour quel prix et avec quel financement?

  2. « Cette pièce incite à quitter l’amour hétéronormé » de l’aveu même du metteur en scène. Dans leur quête frénétique de visibilité et de reconnaissance, les minorités LGBTQIA+ en viendraient presque à vouloir effacer ceux qui constituent l’immense majorité de notre société. C’est une forme de « tyrannie » exercée sur la majorité silencieuse par ces minorités militantes. Qu’on me dise « en quoi l’amour hétéronormé » les dérange ou les empêche de vivre comme ils veulent !

  3. Une remarque : le Rectorat n’a fourni aucune réaction. (?)
    Le « pas de vague » est toujours de mise parait il !!!!

  4. Bravo a St Jacques de Compostelle (anciennement connue sous le nom de Cendrillon) école dans laquelle j’ai eu la chance d’étudier il y a 38 ans ! Les écoles résistent c’est trés bien !

  5.  » l’interprétation contemporaine de l’œuvre de Shakespeare Songe d’une nuit d’été « .
    Pourquoi ne créent ils pas leurs propres œuvres ?

    • Un peu comme le budget de l’Etat, tu payes des impôts comme aucun autre pays dans le Monde et tu te retrouves quand même avec un trou de 60 Milliards dans le dernier budget, alors que tu te traines déjà un boulet de 3200 Milliards d’euros de dettes !

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