De Bardella et Marine à Marion, de Zemmour à Retailleau : la droite s’impose
Certes, la situation de la France est inquiétante, avec une majorité et un budget introuvables, et des taux d'emprunt sur notre dette qui remontent. Mais c'est aussi cette proximité de la banqueroute - et pas seulement financière - qui explique certainement que les Français sont de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux sur le bilan de quarante ans de laxisme dans tous les domaines et à soutenir activement la droite nationale, et dans toute ses nuances. Il y avait d'ailleurs quelque chose d'absurde - au-delà de l'indécence - dans les manifestations de joie malsaine célébrant la mort de Jean-Marie Le Pen. Ces gens-là n'ont-ils pas compris qu'il a gagné ? que ses constats prophétiques sur l'immigration sont désormais majoritairement approuvés par les Français ? que le parti qu'il a fondé est le premier parti de France ? et qu'il se paie le luxe d'avoir des héritiers politiques au-delà de son camp et de sa famille ?
Bardella et Marine Le Pen au plus haut
Oui, pour toutes les tendances de la droite nationale, les voyants sont au vert en ce début d'année 2025. Les deux leaders du RN, selon le baromètre Elabe publié il y a deux jours par Les Echos, retrouvent leurs sommets, Jordan Bardella à 38 %, Marine Le Pen à 37%, en deuxième et troisième position des personnalités politiques préférées des Français. Pour Marine Le Pen, c'est son plus haut score depuis 2017 ! Comme l'écrit le journal, «L'échec du RN à décrocher une majorité après les élections législatives anticipées de juillet dernier semble déjà loin.» L'échec patent, désormais, c'est celui du président Macron et de sa dissolution : il est devenu plus impopulaire que jamais.
Le parti de Zemmour en grande forme
Si le RN est le grand leader à droite, il n'est pas seul, et la concurrence semble, ici comme dans bien d'autres domaines, profitable à tous. Ainsi, le parti d'Eric Zemmour, que l'on aurait pu croire plombé par le départ de Marion Maréchal, semble jouir d'une bonne santé. Ses deux leaders affichent une présence médiatique complémentaire, ils seront présents dans une semaine pour l'investiture de Trump et on apprend par Le Figaro que le parti « Reconquête boucle 2024 avec plus de 73.000 militants et plusieurs millions d’euros de dons.» Seul parti à faire certifier le nombre de ses adhésions, il dépassait les 100 000 adhérents en 2022. La décrue post-électorale est donc relative. Quant aux finances, elles sont au beau fixe, le parti affirmant « avoir reçu près de 2000 "gros" dons de plus de 1000 euros en 2024, soit un pactole de plusieurs millions d’euros au minimum.»
Marion, la double héritière
Quant à Marion Maréchal, elle engrange des deux côtés. De son passage à Reconquête, où elle a tout de même réussi à hisser la liste aux 5% fatidiques aux européennes. Et de sa proximité historique et familiale avec le RN. Nul doute qu'elle comptera dans les batailles qui viennent.
Retailleau s'impose fortement
Les mêmes indiscrétions du Figaro montrent qu'au gouvernement, chez LR et jusqu'au centre, Retailleau fait des étincelles : il vient même d'éclipser Attal, le chouchou des médias jusqu'à il y a quelques mois. Le Figaro révèle qu'après la diffusion, mercredi soir sur C8, de « Gabriel Attal, l’épreuve du pouvoir », le journaliste Louis Morin a décidé de poser sa caméra dans l’ombre de Bruno Retailleau. Rien n'est encore arrêté pour la diffusion du film Retailleau, mais c'est un signe des temps. Autre signe, le ministre de l'Intérieur, seul vrai rescapé du gouvernement Barnier qui s'est imposé à Bayrou, poursuit son ascension fulgurante : +5 points et +16 points depuis septembre ! Et il est désormais sixième dans le baromètre Elabe, à un point de Darmanin, et 5 d'Attal. Et c'est lui qui impose ses thèmes, prenant à témoin l'opinion, comme sur l'Algérie, où l'on a vu Attal souhaiter désormais la fin des accords de 1968 avec l'Algérie et où Retailleau a demandé à Macron lui-même d'agir. Si Bayrou connaissait le même sort que Barnier, Retailleau ne s'imposerait-il pas pour Matignon, cette fois avec un soutien net du RN ? Il est en tout cas incontournable, sous Macron comme après. Tout comme le parti d'Eric Ciotti, qui creuse son sillon et prépare activement les municipales.
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