De N. Loiseau à G. Soros : M. Maréchal dénonce les ingérences mondialistes
Samedi 18 janvier, sur le plateau de CNews, invitée de l’émission Face à Bock-Côté, Marion Maréchal, député européen présidente du mouvement Identité-Libertés, est interrogée sur la question des ingérences étrangères : « il y a les bonnes et les mauvaises ingérences étrangères […] Il y a les bonnes ingérences étrangères que tolère la gauche, voire qu'appelle de ses vœux la gauche. Et il y a les mauvaises ingérences étrangères qui sont celles considérées comme venant de droite. » Et Marion Maréchal de s’en prendre à ceux qui attaquent Elon Musk sur ce terrain : « C'est évidemment odieux et intolérable. Et on voit des personnalités comme Nathalie Loiseau, députée européenne, ou Thierry Breton s'en offusquer ». Et on découvre « la même semaine que Nathalie Loiseau, elle-même, fait partie du conseil d'administration d'une organisation soutenue par George Soros. Je rappelle : un milliardaire progressiste de gauche qui utilise ses milliards pour faire de l'ingérence dans un certain nombre de pays et faire avancer ses idées de gauche. »
Ingérences : Marion Maréchal évoque les liens troubles de @NathalieLoiseau avec George Soros pic.twitter.com/PV9Vs0m5U9
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Loiseau touchée en plein vol
Pierre Sautarel s’empresse alors de diffuser la vidéo de l’émission sur X via le compte Fdesouche, en commentant : « Ingérences : Marion Maréchal évoque les liens troubles de Nathalie Loiseau avec George Soros. » Puis il ajoute « Nathalie Loiseau baratine. L'ECFR de Soros est enregistré comme "lobby" auprès de l'Union Européenne. » L’intéressée s’en défend. Pourtant, Marion Maréchal a touché juste. À un détail près : Nathalie Loiseau n’est en effet pas membre du « conseil d'administration » mais du « conseil » de l’organisation en question (l’European Coucil of Foreign Relations, ECFR), et donc possiblement non rémunérée. Mais cela ne change évidemment rien au fond du débat, qui est celui de la réalité de son engagement. Et Nathalie Loiseau, drapée dans sa fierté, va alors tomber dans le panneau. Voulant justifier son engagement au conseil de l’ECFR, elle écrit qu’elle le « revendique », ouvrant alors un boulevard à Marion Maréchal, qui s’y engouffre aussitôt :« Nathalie Loiseau a passé la semaine à dénoncer les ingérences étrangères. Quand je dénonce le fait qu'elle soit dans le même temps membre de la direction d'une organisation du milliardaire progressiste Soros, elle me répond qu'elle en est très fière. »
L’ECFR, joint par BV, a finalement refusé de répondre à nos questions. Il faut dire que l’affaire est quelque peu gênante pour cette organisation. Quel que soit le statut exact de Nathalie Loiseau en son sein, c’est le rôle de l’ECFR qui est en fait en débat, et plus largement sa participation à une vaste opération d’influence, voire d’ingérence, dans laquelle se retrouve aux manettes un certain George Soros. Sur son site Internet, l’ECFR n’en fait pas mystère : parmi les généreux donateurs de l’organisation, on trouve des fondations (qui représentent 72 % des financements), dont OSF (Open Society Foundations), c’est-à-dire la fondation Soros. A quoi servent ces fonds ? Le site, s’il reste un peu évasif, nous décrit des objectifs multiples, allant du débat à l’ingérence en passant par l’influence : « Le Conseil européen des relations extérieures (ECFR) est un groupe de réflexion international primé qui vise à mener des recherches indépendantes de pointe sur la politique étrangère et de sécurité européenne et à offrir un espace de réunion sûr pour les décideurs, les militants et les influenceurs afin de partager des idées. Nous construisons des coalitions pour le changement au niveau européen et encourageons un débat éclairé sur le rôle de l’Europe dans le monde. » Européen ? Oui, mais si l’ECFR a des bureaux dans plusieurs capitales du continent, dont Paris, elle a aussi un pied-à-terre à Washington… Et qui pour animer ce grand projet de changement ? Plus de 300 conseillers en tout dont un dixième de Français. Au « conseil » de l’antenne parisienne de l’ECFR dont Nathalie est donc membre, on trouve bien du beau monde : Entre autres des Macronistes pur jus, comme Alexandre Adam, membre du Conseil d’Etat, ancien conseiller Europe du Président Macron et désormais directeur de cabinet adjoint de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen ; Laurence Boone, ancienne Secrétaire d’État chargée de l’Europe ou encore Muriel Domenach, représentante permanente de la France auprès de l’OTAN. La vieille garde socialiste est représentée par Elisabeth Guigou, ancienne ministre de Lionel Jospin, ainsi que par Pascal Lamy, ancien compagnon de route de Jacques Delors, devenu ensuite commissaire européen pour le commerce, puis directeur de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), et aujourd’hui président du Forum de Paris pour la paix (manifestation annuelle de promotion d’une gouvernance mondiale). Mais le conseil compte aussi un ministre en exercice en la personne d’Amélie de Montchalin, en charge des comptes public dans le gouvernement Bayrou.
De l'ECFR à George Soros
Fortement conseillée car instructive, la lecture des activités de l’ECFR en appelle une autre avec laquelle les similitudes sont aussi nombreuses que frappantes : le document qui résume les activités financées en Europe par la fondation Open Society de George Soros. Parmi les financements, on trouve notamment celui « d’organisations de surveillance et de défense des droits de l’homme », de projets de « systèmes de soins inclusifs et efficaces pour la petite enfance et pour l’éducation », la création de l’European Implementation Network, organisme de « surveillance du respect par les gouvernements nationaux des arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme », un travail « avec les forces de police en Espagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, pour éliminer les contrôles d’identité, les fouilles et les arrestations fondées sur des préjugés raciaux », une assistance aux organisations aidant « les réfugiés et les communautés de migrants » à « réussir leur intégration dans leur pays d’accueil »… Autant d’initiatives pour le moins intrusives, et qui font suite au plan présenté le 26 septembre 2015, dont le premier point initiait une nouvelle politique de l’immigration en Europe : « Il appartiendra à l’UE d’accepter au moins un million de demandeurs d’asile chaque année […] Un financement adéquat se révélera crucial. Il s’agirait pour l’UE d’apporter 15 000 € par demandeur d’asile au cours de chacune des deux premières années, afin de contribuer à couvrir le logement, la santé et les coûts d’éducation de ces populations – et d’inciter plus activement les États membres à accepter les réfugiés. »
Au-delà de Nathalie Loiseau et de l’ICFR, il est tout de même piquant de voir comment, aujourd’hui encore, il se trouve des candidats pour venir sauver le soldat Soros ou s’en réclamer. Et pas des moindres. Sur LCI , l’ancienne ministre Rama Yade est venue commenter l'investiture de Donald Trump, en tant que directrice d'Atlantic Council, une organisation financée par l'Open Society. Mieux encore, Raphaël Glucksmann, ancien « conseiller » de l’ex-président géorgien Mikheïl Saakachvili, était ce 20 janvier au micro de Sud Radio, pour expliquer à Jean-Jacques Bourdin qu’on ne peut « pas comparer l'investissement de George Soros avec des propriétaires de plateformes où ont lieu le débat public. » Et rappelons que le père de la journaliste de France Inter Léa Salamé (compagne de Raphaël Glucksmann), Ghassan Salamé, ancien ministre du Liban et ancien conseiller spécial de Kofi Annan lorsqu’il dirigeait l’ONU, est toujours aujourd’hui membre du conseil d'administration de l'Open Society Foundations.
Dieu que le monde est petit. Surtout lorsqu’il milite pour le village mondial…
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Un vert manteau de mosquées
Un commentaire
Un grand merci pour cet article édifiant ! Rien de nouveau sous le soleil, mais il est très précieux d’avoir une synthèse documentée.
Et merci à Marion d’avoir jeté le pavé dans la mare médiatique.