De Vercingétorix à Henri IV, quand France Télévisions « revisite » l’Histoire

Capture d'écran
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De quoi faire « grincer des dents les partisans d’une Histoire de France rigide, forcément blanche, forcément chrétienne ». Voilà la critique de 20 Minutes à propos de Notre Histoire de France, une série documentaire en six volets de 52 minutes qui sera diffusée, à partir de ce mardi 8 octobre, par France 2, en partenariat avec 20 Minutes. Belle introduction pour une production qui veut rassembler... « sans polémique » !

Déconstruire... pour reconstruire

Le récit part de Vercingétorix et César et se poursuit jusqu’au mariage d’Henri IV et de la reine Margot, en passant par Clovis, Charlemagne, Saint Louis ou sainte Jeanne d’Arc, autant de figures emblématiques de ce qui constitue aujourd’hui notre roman national. Mais le directeur des magazines de France Télévisions, Nicolas Daniel, avertit : l’Histoire racontée « rassemble », contrairement à une autre Histoire « visant à diviser ».

Appuyée par un collectif d’historiens, l’équipe de réalisateurs cherche à raconter « l’évolution de nos valeurs, [...] des rapports hommes-femmes, les progrès sociaux... » L’idée n'est pas de nier l’existence d’un récit, mais de le revisiter, et pas de n’importe quelle façon : « en déconstruisant certains mythes qui proviennent du roman national et des réécritures mises au service de certaines idéologies nationalistes et autres ». Une vision sans parti pris, donc, comme l’avait annoncé Nicolas Daniel... mais version service public.

Série « wokiste », c’est eux qui le disent !

Florian Besson, auteur sans parti pris lui non plus du Puy du Faux. Enquête sur un parc qui déforme l’Histoire (Les Arènes), confiait dans un entretien à L’Humanité sa crainte de voir « une réalisation très Puy du Fou [...] jouée par des comédiens qui reprendraient un roman national réactionnaire et conservateur » : ouf ! il n’en est rien. En effet, ce qui ressort, selon ce membre du Comité de vigilance face aux usages publics de l’Histoire, c’est le doute dans lequel France Télévisions plonge le téléspectateur, ainsi invité à déconstruire tout ce qu’il croyait savoir sur les grands personnages qui ont fait la France.

Mais alors, quels sont les éléments qui feront sortir les méchants électeurs de droite de leurs gonds et les inviteront à coller à cette série l’étiquette woke, ironise Florian Besson ? Que Clotilde, l’épouse du roi des Francs, soit présentée comme l’étrangère syrienne qu’elle était, argumente-t-il... Le feuilleton nous embarque dans une merveilleuse chasse aux mythes qui composent ledit roman national, donc. Nicolas Daniel l’affirme lui-même, la série a pour but de soulever des questions qui sont posées aujourd’hui dans notre société, et qui l’ont été, selon lui, à toutes les époques. Par exemple, la liberté sexuelle, courante chez les Gaulois, selon la série. Ou encore, l’arrivée d’une nouvelle religion venue de Syrie, et férocement crainte par les Francs qui finiront par l’adopter : le christianisme. Une façon de relativiser : pas d’inquiétude, l’Histoire ne fait que se répéter. La démolition party s'étend à l'Histoire populaire, sur le service public, avec votre argent !

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