Débat Schiappa-Zemmour : il va y avoir du sport
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Marlène Schiappa peut souvent être exaspérante. Éric Zemmour aussi ! Pas pour les mêmes personnes ou les mêmes raisons. L’une et l’autre vont donc débattre ensemble, le 10 février, sur CNews. Autant dire que cela promet du sport. Du moins, on l’espère. Le match ne durera qu’une demi-heure mais on leur donnerait trois heures, à ces deux-là, qu’ils tiendraient... trois heures ! Deux bêtes de plateau qui ont en commun leurs origines méditerranéennes. D'où, peut-être, cette soif inaltérable de débat.
La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes a donc accepté de monter sur le ring pour faire face au diable incarné du moment. On peut dire tout ce que l'on veut de Marlène Schiappa : qu’elle est exaspérante - c'est fait -, qu’elle sait faire de la mousse ailleurs que sous sa douche, que sa « diplomatie féministe » doit bien faire rigoler Talleyrand là où il est, c’est-à-dire peut-être en enfer, que, que, etc. Mais il faut lui reconnaître son envie, son goût du combat. L’an passé, les ministres ne se bousculaient pas au portillon pour débattre avec les gilets jaunes. Elle alla chez Hanouna quand d'autres vont à Canossa. Parce que c’est peut-être plus fort qu’elle. Mais peu importe. Elle va au carton. Et elle montre une certaine cohérence, voire une cohérence certaine, dans les causes qu’elle défend. Un homosexuel, élu Rassemblement national, se fait agresser ? Elle tweete immédiatement pour le soutenir. Mais nous ne sommes pas ici pour tresser des lauriers à Mme Schiappa. Elle sait faire ça très bien toute seule, comme une grande fille qu’elle est.
Évidemment, les gardiens du temple lui tombent sur le chignon. Ainsi, sans surprise, SOS Racisme fait part de son « vif émoi » en rappelant les condamnations pénales qui ont frappé le polémiste et la poursuite dont il fait l’objet, actuellement, après ses propos tenus lors de la Convention de la droite organisée le 28 septembre dernier. Des propos que l’association subventionnée qualifie de « quasi-appel à la ratonnade ». Pas moins. On connaît le procédé : on ne débat avec Zemmour que dans le prétoire, ce dernier au banc des accusés, celui des parties civiles n’étant pas assez long pour faire asseoir tout le petit monde associatif qui fait commerce de la chose.
Selon Europe 1, la secrétaire d’État affirme être en désaccord sur « absolument tout » avec Zemmour - ce n’est pas un scoop - mais, en revanche, elle reconnaît qu'il est « très courtois et agréable en privé ». Toujours Europe 1 : « des qualités suffisantes selon elle pour accepter de l’affronter sur son territoire ».
De quoi vont-ils débattre ? De la question des « discriminations », un sujet qui est dans le portefeuille du ministre et alors que, quelques jours avant, aura eu lieu une réunion ministérielle à ce propos.
Qui sortira gagnant de cet affrontement ? Pour SOS Racisme, Éric Zemmour, étant donné que, selon l’association, « dans ce dispositif », ce dernier « ne peut en aucun cas être “battu” ni ses aficionados être “convaincus” », ce qui, au passage, est un peu faire injure à l’animatrice de l’émission, Christine Kelly. Le « dispositif » idéal étant sans doute, pour SOS Racisme, celui des salles d’audience des tribunaux ou encore celui de la « chaise vide ». Ce qu’a d'ailleurs récemment dénoncé, en direct sur le plateau de CNews, après avoir débattu avec Zemmour, le socialiste Julien Dray, un des fondateurs de cette respectable association.
Et pour les téléspectateurs, un peu plus nombreux que les adhérents de SOS Racisme, qui sortira vainqueur de ce débat ? Réponse le 10 février soir.
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