Débat Zemmour-Pécresse : le massacre n’a pas eu lieu

zemmour pécresse

Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avait prédit un massacre, mercredi sur Sud Radio. « Il y a un truc qui ne faut pas faire, c’est aller se présenter sur le terrain d’un polémiste qui fait ça depuis dix ans, matin, midi et soir à la télévision. C’est comme si vous mettiez un étudiant en médecine face à un neuro-chirurgien en disant quel est le meilleur pour ouvrir le crâne de votre patient. Eh bien, elle va se faire massacrer ». Alors, Valérie Pécresse s’est-elle fait massacrer par Eric Zemmour, ce jeudi soir sur LCI ? Non.

Visiblement, Valérie Pécresse avait bouffé du lion avant ce débat, considéré comme celui de « la dernière chance » par le journal Le Monde, pour la candidate de LR. Valérie Pécresse excelle plus dans le face à face que dans un meeting. De son côté, Eric Zemmour était tout à son aise dans un exercice qu'il maîtrise à la perfection. Débat de la dernière chance pour Valérie Pécresse. Il s'agissait de stopper l'hémorragie qu'elle subit depuis plusieurs semaines. Partie au tournant de l'année pour accéder au second tour, les sondages la donnent aujourd'hui, au mieux en troisième position, voire en quatrième position derrière Mélenchon. Si l’on s’en tient à ces sondages, on pouvait d'ailleurs considérer ce débat comme une sorte de petite finale avant l’heure entre deux candidats qui se disputent, dans le meilleur des cas, la troisième place du podium. Le problème est qu’il n’y a que deux places ! Débat de la dernière chance aussi, d'une certaine façon, pour Eric Zemmour, afin d'achever de capter l’électorat Fillon resté fidèle jusqu’à maintenant à Valérie Pécresse. Objectif : se rapprocher de Marine Le Pen pour ensuite tenter de la doubler en grattant sur son électorat.

Que dire de ce débat ? Qu'il a été un duel acharné, rugueux, incisif mais aussi, il faut bien le dire, assez cacophonique, un peu à la manière des débats d'autrefois qui plaisaient aux Français des années 70-80. Est-ce ce genre de match de catch que veulent les Français d'aujourd'hui ? La question mérite d'être posée. Néanmoins, il faut reconnaître que l'on avait devant nous des candidats qui savent de quoi ils parlent, qui connaissent leur projet, leurs dossiers, leurs chiffres.

Dans ce match, on retiendra que Valérie Pécresse a tenté des prises très classiques, conventionnelles, voire scolaires, jadis utilisées contre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen : Eric Zemmour est un homme profondément inhumain - la preuve son refus d'accueillir les réfugiés ukrainiens en France -, un homme sous influence de Poutine. Donc, Zemmour est disqualifié pour être président de la République. Le syllogisme est impeccable, implacable. Convaincant ? Ça, c'est une autre histoire.

De son côté, Eric Zemmour est resté sur ses fondamentaux et a porté les coups qui, finalement, nous ramènent à l'enjeu de cette élection qui n'est pas celle d'une région où l'on gère les trains et l'entretien des lycées. Vous êtes la dame du faire, dite-vous, Madame ? Mais pour quoi faire ? Vous ne savez pas quoi faire. Vous n'êtes qu'une technocrate, qu'une gestionnaire, vous n'avez pas de conviction. Et il est vrai que les postures de « Madame-je-sais-tout » (« Ne faites pas la maline », lâcha à un moment le candidat de Reconquête!) ne suffisent peut-être pas pour se ciseler une stature présidentielle.

Finalement, à travers cette cacophonie, plus que le fond, c'est peut-être les attitudes, les postures, les mimiques de l'un et l'autre qu'il fallait observer. Un Eric Zemmour qui, s'il n'était pas aussi flamboyant qu'à son habitude, était calme et posé. Fidèle à lui-même. Une Valérie Pécresse, à qui le coach avait dû dire, avant de monter sur le ring, qu'il fallait lui rentrer dedans au Z, ne pouvait se départir, lorsque ce dernier s'exprimait, de ce sourire en coin révélant le sentiment de supériorité de la caste qui sait tout.

Zemmour n'a pas triomphé, Pécresse ne s'est pas fait massacrer. Les vainqueurs de ce débat n'étaient peut-être pas autour de la table...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 12/03/2022 à 13:17.

Vos commentaires

140 commentaires

  1. Que de « peut-être » et d’hypothèses ds votre article !
    Il était clair , au moins pour moi, que Pécresse était en train de débiter son discours, faire les gestes qu’on lui a dit qu’il fallait faire, les réflexions qu’il fallait dire ( « n’importe quoi ») etc… Bref, absence totale de spontanéité et donc peu communicative .
    Malgré tous leurs sourires d’encouragement, avances en tous genres ( le prétendu retard) Ni Bouleau ni Elkrief n’ont pu rattraper la candidate.
    Pas de chance!

  2. Ce débat était un piège pour Zemmour. L’idée était de servir Macron en disqualifiant ces 2 concurrents importants.

    Les journalistes du système de gauche ont laissé la cacophonie s’installer pour que les médias le lendemain puissent parler de « cour de récréation », etc

    Ca sautait aux yeux

    • Je pense au contraire que Zemmour est apparu bien plus présidentiable que l’hystérique Pécresse, véritable harpie. ( Merkel et Thatcher, que Pécresse cite souvent, avaient une autre envergure et plus de maîtrise d’elles mêmes).

    • Vous avez hélas raison. Le vainqueur de ce débat est Macron. Zemmour ne gagne peut être rien, ne perd peut être rien, mais tout ce que Pécresse perd, et elle perd beaucoup, va sans doute à Macron.

  3. Triste spectacle que je n’ai pu regarder jusqu’au bout. Cette femme insupportable, s’agitant et vociférant sans cesse en coupant la parole à son interlocuteur aidée d’ailleurs pour cela par les deux journalistes! Pécresse est d’une grande impolitesse et d’une intolérance remarquable. Cela fait peur de l’imaginer aux commandes du pays.

  4. C’est insupportable d’écouter un débat ou les intervenants se coupent sans cesse la parole. De plus Mme Pecresse fait des grimaces éructe perd son calme sans cesse. Pas un seul sourire. Elle n’est pas posée pour répondre ou parler. Entre les présentateurs à sa botte et elle, quelle plaie cette émission. Vote sans hésitation pour Mr Zemmour, plus posé .

  5. Zemmour a parfaitement précisé sa position sur les réfugiés d’Ukraine, ceux qui veulent venir en France seront acceptés, mais la majorité veut aller en Pologne, il faut donc aider la Pologne à les accueillir.

    • EZ n’a fait que transmettre ce que disent la plupart des réfugiés ukrainiens : aller dans les pays les plus proches du leur, pour pouvoir y retourner dès que possible et se sentir près de leurs maris, pères, frères, fils, qui se battent sur le terrain. Ils ne tiennent pas à venir en France pour les raisons suivantes : barrière de la langue; peu de français parlent anglais; ils veulent travailler, or il y a trop de chômage en France.

  6. V.Pécresse est une menteuse et une girouette opportuniste. Elle a calomnié Zemmour en disant qu’il était l’ami de Tariq Ramadan. Elle lui a coupé la parole sans arrêt. Elle a quitté LR puis y revient, ment sur son motif (trop à droite), elle n’est qu’un clone de Macron. Les LR auraient mieux fait de choisir Ciotti.

    • Ciotti aurait été meilleur qu’elle, il aurait confronté ses idées avec EZ; il y aurait un vrai débat, une confrontation et non un affrontement.

  7. Moi j’ai vu une candidate pleine de haine limite hystérique et un candidat qui bataillait contre 3 interlocuteurs, contradicteurs. C’et facile de gagner un combat à 3 contre 1. En effet les pseudo journalistes intervenaient à point nommé dès qu’ils sentaient leur candidate en perdition.

  8. Ce débat tronqué du début était inutile. Pécresse a prouvé qu’elle ne pouvait pas garder ses nerfs en employant le style vulgaire d’une mégère et donc qu’elle ne sera pas Présidente. Monsieur ZEMMOUR n’a pas eu d’autre choix que de rester poli et calme face à trois individus connectés à la même idéologie macroniste. Il faudra quand même un jour expliquer aux journalistes politiques que leur job est d’interroger les personnalités politiques et non pas d’étaler leurs propres idées partisanes.

    • Il y a longtemps que la grande majorité des « journalistes » ne fait plus son travail….ils sont des courtisans et ou des militants.

  9. Et toujours cette façon de ces journalistes soit de couper la parole, de préférence toujours au même soit laisser déborder la parole plus à un que l’autre ,et dans ce cas c’est la Pécresse qui emporte la timbale

  10. Comme beaucoup, je pense, je suis resté sur ma faim. Ce débat cacophonique était difficile a supporter et j’ai vraiment fait un effort pour suivre de bout en bout.

  11. Il faudrait peut être que le système décompte le nombre de fois où l’opposant(e) coupe la parole et ceci dés le début de parole. Dame Pécresse a tirée la 1ère et bien plus que Z ensuite. Pour moi elle voulait cacher la vérité. Filloniste je n’irai plus jamais chez L.R. Ils n’ont jamais fait le programme annoncé, même avec la majorité au Parlement, ont même annulé un Référendum avec Sarkozy, etc…J C Lagarde au Centre doit jubiler.

  12. Ah ,  » le sourire en coin »,  » la caste qui sait tout » ! Si vérité et franchise pouvaient enfin déboulonner l’ « intelligentia » aux manettes ( tous azimuts, y compris dans nos hôpitaux dernier « porte de passage » avant le tombeau) depuis si longtemps ! Si le  » pékin moyen » devant son télécran- faute de mieux -pouvait recevoir avant avril le « don du St Esprit » qui décille les yeux et les oreilles, malgré le trouillomètre à zéro distillé par les malfaisants aux ordres du télécran depuis 26 mois !

  13. Débat décevant car inaudible mais les visages des candidats en révélaient bien plus : Zemmour ne s’est pas énervé contrairement à Pecresse qui n’a cessé de l’interrompre tout en faisant des mimiques complaisamment montrées par la caméra

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