Déclaration de la Saint-Louis de Mgr Louis de Bourbon, duc d’Anjou
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Chers Français,
En ce 25 août, fête de mon aïeul Saint Louis, premier laïc canonisé mais aussi modèle des gouvernants ayant su concilier, par sa foi, les rigueurs du pouvoir et le respect des hommes, nous pouvons, une nouvelle fois, nous interroger sur la France. [...]
En effet, les interrogations et inquiétudes partagées sont grandes.
Fidèle à ma ligne de conduite, je m’abstiens de toute polémique vis-à-vis de ceux qui ont en charge la gestion des affaires publiques, me plaçant résolument sur un autre plan.
J’observe que la France est soumise à d’importantes tensions. Certaines proviennent de l’extérieur. Elles concernent à la fois sa sécurité mise à mal par des forces hostiles qui voudraient imposer leurs pratiques archaïques par des actes aveugles et barbares au cœur même de notre société et le développement des communautarismes brisant l’unité et la solidarité, piliers constitutifs de la France.
Mais les tensions viennent aussi de l’intérieur, quand la France semble ne plus avoir exacte conscience de ce qu’elle est. Entre des repentances sans objet et l’abandon de ses racines gréco-latines et chrétiennes, le pays est plus que dérouté et ne sait plus d’où il vient ni sur quoi il s’est bâti.
Dès lors, le doute l’emporte sur l’espérance.[...]
Une attitude négative, voire passéiste ou nostalgique d’un passé révolu, une attitude de regret permanent et de résignation, n’aide en rien à construire l’avenir.[...] Bien au contraire, les rois nous ont appris à réagir et à anticiper dans les moments où tout semblait perdu. C’est alors qu’ils ont toujours fait preuve du plus d’audace. Retrouvons donc cet esprit conquérant [...].
Il commence par la confiance à redonner à la jeunesse notamment en répondant mieux à ses besoins et attentes, se poursuit par l’acceptation des évolutions et enfin en sachant redonner place aux valeurs et à un certain sens de la gratuité. Or, mes déplacements en France au long de l’année et les rencontres que j’y fais dans tous les milieux me montrent que tout cela est possible [...]
La jeunesse est le temps de l’initiative et de l’action créatrice. Ces dernières années, elle a montré combien elle savait s’adapter. Ainsi, elle a su maîtriser et comprendre les enjeux des nouvelles technologies avec une aisance naturelle ponctuée d’une grande sagesse en comprenant qu’un instrument n’était pas un but. [...]
Cette jeunesse a montré par ailleurs tout son dynamisme, toute sa générosité, toute son exigence dans des combats de civilisation essentiels comme la défense de la vie et de l’intégrité de la personne humaine, de la conception à la mort, la défense de la famille, composée d’un père, d’une mère et de leurs enfants, comme cellule de base de toute société humaine. Les jeunes se retrouvent également dans la défense de la Foi et des valeurs de la Chrétienté, notamment en portant aide et assistance aux Chrétiens d’Orient menacés dans leur existence même par une idéologie barbare.[...]
Le pouvoir a ainsi une responsabilité notamment en matière d’instruction – donner à chacun, selon ses talents, de quoi s’épanouir - et d’éducation en sachant faire de la formation non pas une matière froide et un simple acquis de connaissances mais un des éléments de l’éthique qui permet à un jeune de devenir un adulte responsable. Tel est bien ce que ma femme et moi ressentons et que nous voulons transmettre à nos enfants. Ce supplément d’âme est nécessaire. Les décennies passées furent sans doute bien fautives sur ce point, ayant trop privilégié les aspects matériels, la consommation et les profits à court terme. Or, l’homme n’est pas qu’un corps dont il faut satisfaire les besoins immédiats et à qui il faudrait octroyer toujours plus de droits, ignorant des devoirs pourtant essentiels vis-à-vis des autres et notamment des plus fragiles. [...]
Dès lors, les notions de bien commun et de solidarité doivent redevenir les moteurs de l’action politique et sociale. Le sens de cette action est celui de l’homme, de l’homme corps et âme, seule vraie mesure de l’action politique. Ce n’est pas un hasard si les deux rois les plus appréciés des Français sont Saint Louis et Henri IV. Le premier a assuré la justice dans un temps où la force primait encore trop souvent sur la justice ; le second a redonné la paix et la prospérité dont le peuple a été le premier bénéficiaire.
Il appartient à chacun de vouloir en faire son mode de vie. Si les institutions peuvent favoriser ou non le développement, ce sont finalement les hommes et les femmes qui par leur travail, leur enthousiasme, leur abnégation et parfois leur sacrifice, le font, concrètement. Nous le voyons actuellement tout particulièrement vis-à-vis du péril extérieur auquel le pays, comme toute l’Europe, est confronté. Ce ne sont ni les mots ni des gestes compassionnels qui peuvent conjurer les dangers, mais l’action concrète sur le terrain et parfois, mais trop souvent hélas, le sacrifice de nos soldats. Nous comprenons alors pleinement tout le sens d’une action dont l’homme est la finalité car, si certains acceptent d’être blessés et de mourir, ce n’est pas pour des satisfactions matérielles mais bien parce qu’ils savent que la vraie valeur est celle de la défense de la civilisation, de notre Patrie charnelle et spirituelle, et bien sûr de nos femmes et de nos enfants et cela n’a pas de prix…
[...]
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