Défenseur des droits : la République irréprochable d’Emmanuel Macron épinglée
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L’étau de l’infamie se ressert de plus en plus autour du trio « Macron–Philippe-Castaner ». En effet, après les interventions de l’ONU et de l’Union européenne demandant à la France d’enquêter sur un « usage excessif de la force » à l’occasion des manifestations des gilets jaunes, c’est au Défenseur des droits, Jacques Toubon, de dénoncer, dans son dernier rapport, un "renforcement de la répression" et de recommander, par la même occasion, "l’abandon du LBD" (lanceur de balle de défense). Mais c’est la haut-commissaire de l’ONU aux Droits de l’homme, Michelle Bachelet, qui avait ouvert la polémique, le 6 mars dernier, en appelant les autorités françaises à enquêter « sérieusement et de manière approfondie » sur les violences policières commises depuis novembre 2018. Dans le même temps, et pour les mêmes raisons, le Conseil de l’Europe avait appelé, dès le 26 février, à suspendre l’usage du LBD lors des manifestations, car considéré comme trop dangereux et inadapté aux opérations de maintien de l’ordre.
Si les prises de position de ces diverses organisations internationales à l’égard de la France se sont avérées plutôt bienveillantes et mesurées, le rapport annuel du Défenseur des droits se montre, pour sa part, beaucoup plus incisif. C’est ainsi que Jacques Toubon, désignant l’état d’urgence instauré en 2015 comme point de départ, dénonce « un renforcement de la répression » et un "affaissement" des libertés dans notre pays. Selon lui, la répression contre les gilets jaunes constitue, aujourd’hui, un sommet rarement atteint. Il s’interroge, notamment, sur le nombre jamais vu d’interpellations et de gardes à vue effectuées de manière préventive. Il dénonce, aussi, l’usage abusif de certaines armes telles que le LBD et les grenades de désencerclement GLI-F4, accusées d’avoir fait un nombre considérable de blessés graves.
Malgré les dénégations de Castaner, consciencieusement reprises par Griveau "la voix de son maître", les chiffres sont là. Plus de 2.000 blessés parmi les manifestants, dont près d’une centaines gravement atteints. Certains resteront handicapés à vie. Et plus de 1.700 blessés au sein des forces de l’ordre, dont beaucoup le furent parce qu’envoyés volontairement dans de véritables traquenards. Ce triste bilan, qui est bien celui du gouvernement actuel, illustre deux phénomènes.
D’abord, la dérive réactionnaire du gouvernement Macron. Il est vrai que la France, régulièrement épinglée pour ses violations à la Convention européenne des droits de l’homme, n’est plus - et depuis fort longtemps - le modèle de démocratie que l’on veut encore vendre aux Français. Son classement dans les différentes études relatives à l’exercice des libertés individuelles recule d’année en année, jusqu’à faire figurer la patrie de Voltaire et d’Hugo dans un ventre mou - parfois entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Chypre (classement Freedom House 2018) - qui n’a plus rien d’un modèle faisant rêver. Gageons que les différents épisodes relatifs aux manifestations des gilets jaunes ne seront pas de ceux qui nous feront remonter.
Mais le plus surprenant, dans tout ça, n’est-il pas le silence assourdissant de notre presse nationale ? Combien de nos médias, si ce n’est à l’occasion de quelques entrefilets insignifiants, se sont intéressés à ces dérives inacceptables ? Bien peu ! C’est donc incontestablement avec la complicité d’une caste journalistique aux ordres, notamment la presse audiovisuelle d’État, que se déploie peu à peu dans notre pays le voile noir de la répression. Finalement, Macron n’a rien à apprendre de Bouteflika !
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